Le pays d'Ingary
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 ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]

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Gabriel de Guerry
Prince d'Ingary
Gabriel de Guerry


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ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Empty
MessageSujet: ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]   ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Icon_minitimeLun 27 Aoû - 4:31

"Très bien alors, des troupes seront envoyées demain dès l’aube en bombavion, c’est cela? Il faudra songer aux aéronefs aussi…
-En effet, ils seront ajoutés aux réservoirs dès ce soir.
-Parfait. Et bien messieurs, cela suffira pour aujourd’hui."

Les hommes siégeant autour de la longue table rectangulaire se levèrent tous ensemble et prirent la direction de la sortie, saluant poliment le roi, près de la porte, à leur passage. Le roi Narcisse les saluait en retour, puis lorsque le dernier fut sorti, il se retourna vers la pièce, découvrant alors que son fils aîné était demeuré assis à sa place, au milieu d’un des plus longs côtés de la table de bois. Il paraissait songeur. Cela n’avait rien de surprenant, cependant Gabriel, sentant le regard de son père posé sur lui, tourna vivement la tête vers lui et ses yeux bleus le fixèrent alors que sa voix claire et confiante s’éleva dans la salle de réunion.

"Père, je souhaite rejoindre les forces armées. Je voudrais partir, demain."

Il avait l’air sérieux, et la question semblait lui avoir trotté dans l’esprit longtemps. Le roi vint s’appuyer contre le dossier de sa chaise, la tête basse, il réfléchit un instant, puis leva les yeux vers le visage de son fils, toujours convaincu. Il soupira, parut légèrement attristé, il allait le décevoir, et pourtant il se disait que Gabriel devait bien se douter de sa réponse.

"On croirait entendre William… Son ton se fit sévère. Gabriel, tu connais ma réponse. J’ai besoin de toi sur le trône, tu n’iras pas te battre."

Sans ajouter quoi que ce soit, il fit volte-face et d’un pas rapide, sortit de la pièce, claquant la porte derrière lui, laissant Gabriel seul, qui sembla demeurer un moment figé par la colère et la frustration provoquée par les paroles de son père. Il le savait d’avance, qu’il n’irait pas, mais il n’avait put s’empêcher de demander, question de voir qu’elle serait la vraie réponse du roi. Il avait été encore plus impératif et direct qu’il ne s’y était attendu. Gabriel n’était bon, selon les plans de son père, qu’à se marier et à assurer la continuité de la descendance des de Guerry à Ingary.
Il soupira. Et bien tant pis. Il était peut-être voué à passer le restant de ses jours avec une femme qui le détestait, avec sur les épaules le sort d’un pays, il y avait toujours moyen de se trouver une raison d’être en laquelle on croit, dixit Tristan, grand maître de la positivité…

*Très bien, qu’elle sera ma raison d’être à moi?*

Voilà une question qu’il aurait dut se poser quelques années plus tôt, avant qu’on y réponde pour lui en lui indiquant qu’il était l’héritier du trône d’Ingary et qu’en fait, tout ce que l’on attendait de lui visait ce but précis et unique, le trône et ce, dignement. Et après alors? Se demanda Gabriel. Après y avoir posé les fesses, sur ce trône, après avoir vu Élise pleurer en posant froidement ses lèvres sur les siennes, il y aurait quoi? Lui et son mal-être camouflé derrière ses airs courtois? Et Élise bien sur, toujours et encore, Élise…
Le soupir que poussa Gabriel cette fois fut chargé de tristesse. Il appuya simultanément son visage dans sa main, le coude sur la table. Quel incroyable problème que celui de la future reine d’Ingary, problème que Gabriel ne parvenait point à résoudre. Ils avaient grandit dans deux mondes semblables et pourtant complètement divergents. L’univers de Gabriel était restreint, celui d’Élise semblait sans bornes malgré tout, ou presque, car il y avait lui. Sans lui, Élise serait sans doute heureuse, quelque part avec un jeune homme aventureux, un Tristan…
Lui qui l’aimait tant, était la source de son malheur depuis le jour de sa naissance. Dramatique, non? Et pathétique… Que faisait-il donc pour lui plaire? Il agissait en bon héritier, courtois et galant, mais Élise, qu’est-ce qu’elle voulait? Qu’attendait-elle de lui? Qu’il laisse tomber ses bonnes manières pour faire place aux manières de Gabriel? Et qu’en penserait la cour? Il n’avait pas le choix, pas vraiment… On le jugeait sans relâche selon le moindre de ses gestes. Et puis de toute façon, en quoi consistaient-elles donc, les manières de Gabriel? Lui-même ne le savait… En fait, son problème, c’est qu’il s’était laissé envahir les idées par des règles et des codes de conduite, des tonnes et des tonnes, à en oublier qui il était, sous ces piles de devoirs.

Gabriel eut un mince sourire sur ses fines lèvres, songeant qu’il avait été sot d’oser demander à son père pour l’armée, se demandant même qu’est-ce qui lui avait bien passé par la tête… Il connaissait la réponse! Pourquoi demander? Et puis, s’il avait dit oui? Aurait-il seulement voulut y aller? Il n’en savait trop rien… Mais revoir dans son esprit la tête du roi quand il lui avait demandé… C’était drôle! Le prince se mit à rire seul dans la salle de réunion. Il rit longtemps, le dos recourbé, le front appuyé contre la table de bois, la larme à l’œil. Honnêtement, il n’y avait point là grande matière au rire, mais Gabriel voyait la situation d’un œil différent. La réaction de son père avait été d’une prévisibilité! Et puis il s’inventait des réponses alternatives, imaginant par exemple que si son père avait accepté, lui aurait alors déclarer que c’était rien de moins qu’une farce, et lui aurait rit en pleine face tient! Attention, Gabriel devenait metteur en scène…

La scène se déroulait dans la salle de réunion avec pour bande sonore le rire du prince, il y avait Gabriel, sérieux comme le magicien herboriste, et même plus, les poings fermement plantés sur la table, les sourcils froncés, les yeux rivés au deuxième personnage, le roi, vêtu d’un costume de bouffon, soit d’un collant et d’une chemise assortie, le tout avec des motifs à carreaux de toutes les couleurs. Il portait également un chapeau, sorte de tuque extravagante, et il avait les bras croisés et tapait impatiemment du pied, d’un pied camouflé par une pantoufle au bout relevé bien entendu, et avec une clochette sur le bout! Le dialogue? Fort simple. Le roi frustré serrait les poings de chaque côtés de son corps brusquement et serrait les dents en les montrant, effectuant une sorte de grimace mélangeant la frustration au comique, pour aussitôt devenir rouge de colère. Un peu plus et la fumée lui sortait des oreilles. Ensuite, il faisait volte-face et, en levant les genoux bien hauts et en martelant bien fort le plancher de ses pieds, se dirigeait vers la porte, l’ouvrait, et la claquait derrière lui, mais l’un des pompons de sa tuque demeurait coincé, il tirait et tirait, et finalement le pompon se détachait de la chose et tombait parterre. Gabriel le très sérieux devenait à ce moment Gabriel l’hilare et les rires de celui mis en scène et de celui qui orchestrait le tout se mélangèrent, ne resta plus qu’à la fin le rire mourrant du prince qui, le visage contre la table, reprenait son souffle, les paupières closes, les mains de chaque côté de sa tête. Cela devait faire des mois, voire même plus, des années, qu’il n’avait pas rit ainsi, aussi franchement et pour des choses complètement insensées.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, il était toujours seul au milieu de la silencieuse pièce, mais c’est seulement à ce moment qu’il découvrit l’oubli d’un des hommes qui tout à l’heure avait assisté à la réunion, une copie des Chroniques d’Ingary. Il tendit la main et fit glisser le papier jusqu’à lui. Gabriel se redressa et ouvrit le journal au hasard. Il le feuilleta un moment, puis s’arrêta à un article. Le nom de l’auteure lui était inconnu. Il commença à lire, passant soudainement du ridicule au sérieux.

[pour mamzelle Élise]
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Elise de la Marquise
Future reine d'Ingary
Elise de la Marquise


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MessageSujet: Re: ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]   ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Icon_minitimeMar 28 Aoû - 18:27

- La veille au soir -


Elise jeta un coup d'oeil aux alentours, entr'aperçut une domestique, Jane, qui éteignait une lumière du couloir et se dirigeait vers sa chambre. La jeune femme poussa un soupire, et retourna dans sa chambre, sachant qu'a présent la voie était libre. Elle referma doucement la porte en chêne à la chambranle en argent et s' avança vers son bureau, ou se trouvait une liste, écrite d'une plume rouge: la liste des choses que je veux faire avec toi.

- Acheter un chat.
- Mettre les voiles.
- Jeter tout par les fenêtres.
- Te faire mourir de rire.
- Danser sur un comptoir.
- T'aimer de tout mon être.
- S'aimer quand on est saouls.
- Faire semblant d'avoir mal.
- Se balader.

La jeune femme rigola silencieusement. Voila bien longtemps que ces espoirs de douce folie s'étaient envolés. Cette époque remontait a guère longtemps, lorsqu'elle s' était rendue compte que son futur époux ne serait jamais comme ça, ne la suivrait jamais et resterait fidèle a son pays, avant de rester fidèle a sa femme. Elle soupira, prit sa plume, la trempa dans l' encrier, puis barra, laissant au passage quelques gouttes d'encre sur la feuille blanche. En dessous de ses écris, elle marqua une dernière volonté de sa liste non exhaustive:

-Te changer totalement.

Elle sortit ouvrit sa grande commode, poussa ses vêtement du coté droit et enleva un bout de bois mal mis. Celui-ci sortit facilement avant de se loger sur le lit a baldaquin en lin. Elise extirpa un petit sac en soie noire et retourna vers son lit, le releva et laissa s'échapper le trésor qu'il cachait. Étalés ou en boule, des vêtements exotiques pour les lieux dévoilait une vieille odeur d' aventure. La mélancolie s' installa dans la pièce, Elise souriante, savourant l'instant présent, prête a sortir pour une réception des plus inhabituelles pour une personne de sa condition, le mobilier, silencieux, respectueux. La jeune femme déplia les vêtements, enleva sa chemise de nuit en soie ivoire et se vétit de ce qui était le plus précieux a ses yeux: une robe beige, rapiécée a plusieurs endroits, et sans aucun artifice, cachant les grâce du corps d'Elise. On aurait dit un péplum, sans manche, avec juste un petit fil de la même couleur qui serait la robe en dessus de la taille. Elle déchaussa ses pieds, préférant marché pieds nus. Elle s'approcha d'un miroir, admira la robe qui la transformait presque du tout au tout, il ne manquait plus qu'a faire d'elle une petite souillon. Elle s'approcha de sa coiffeuse, se regarda dans la glace, enleva le maquillage sur les joues, sur les yeux, laissant juste un très fin de rouge à lèvres, on ne se change pas totalement, Elise resterait a jamais Elise, aventurière mais belle. La jeune femme but un breuvage que lui avait donné une herboriste et immédiatement, la teinte verte et bleu de ses yeux devint aussi noir que la nuit. Le récipient peu à peu se vider et la jeune femme savait que bientot elle devrait retourner voir la vieille dame pour lui racheter son produit miracle. Contente du reflet que renvoyait la glace, elle prit une besace aussi miteuse que la robe et sortit aussi silencieuse qu'un chat dans le couloir. Elle descendit les escaliers, et arriva dans le grand hall. Ici non plus elle ne s' attarda pas, se contentant d'ouvrir un placard, de sortir l' argenterie, plus exactement, la théière. Elle ouvrit le couvercle et plongea sa main a l'intérieur avant d'en ressortir des sous, fière de se souvenir de la cachette ridicule de ses parents. Elle rangea le service de table et cette fois s' éclipsa des lieux non sans avoir fait un baisé a ses deux chiens de garde qui ne gardait pas grand chose.
La jeune femme, sachant très bien ou se diriger, quitta très vite les beaux quartier de Kingsbury et arriva dans ceux qui n'avait jamais accepté une personne du rang d'Elise. Elle savait que si elle était venue dans sa tenue habituelle, et avait parlé en utilisant son langage, elle se serait fait détroussée et serait morte en deux temps trois mouvements. Les grandes rues devinrent peu à peu de petites ruelles et les petites ruelles, des mouchoirs de poches. Se fut dans l'un d' eux que la jeune femme trouva son bonheur. Rien ne changeait jamais, chez les nobles comme chez le peuple, pensa la jeune femme qui déjà prenait un air d' habituer, son regard amusé, un sourire aux lèvres, prête a chaque instant a s' embarquer dans une nouvelle aventure, partir battre dans le pays d'Ys? Danser avec un inconnu? Jouer aux cartes? Dormir la nuit dans la rue? Boire trop? Ce soir se serait bouger les fesses de son futur époux, et croyez-moi, cette fois, pour elle, le boulot serait bien plus rude que tous les autres réunis.
De la taverne sortait des bourgeois, des jeunes gens en quête d'amour, des ivres portant leur tristesse sur le dos, des marchands avares et des serveuses fatiguée. Elise, pas démonté par tout ce monde étranger, entra dans l'établissement sombre, aux lumières éparpillées comme des lucioles perdues. Elle s' approcha du bar, et s' adressa à Jonathan, un ami, et une aide. Ce dernier savait tout d'Elise, son vrai nom, ses origines nobles, mais aussi sa seconde vie. Il la protégeait comme sa propre fille, celle qu'il aurait eu avoir, audacieuse, maligne, fine d'esprit et d'une beauté sans égale.


"Jonathan, bonsoir! Pourrais-je vois Marie-Jeanne?"

"Bien sur, viens ici!"

Elise sourit a un homme cherchant une jeune femme pour la nuit, et le laissa seul, avec sa surprise, de voir la jeune fille lui résister et se moquer ouvertement de lui. La question de la jeune femme n'avait été qu'une excuse pour pouvoir partir tranquillement, sans que personne ne se doute du stratagème. Elle rejoint le barman et entra dans une pièce cachée, traversant une porte petite presque invisible aux yeux des consommateurs. La lumière, devint immédiatement plus vive, l' ambiance plus familiale, l'espace restreint mais confortable, bref une cuisine. Elise aperçut une vieille femme écossant des haricots près a passer à la casserole. A coté, son fils, courtisan des rues d'Elise, nettoyait une épée qui sortait apparemment de la cave. La jeune femme posa un regard étonné vers l'arme et le jeune homme répondit en balbutiant:

"Je pars à la guerre m'zelle Elise, on m'a appelé..."

Ne sachant quoi dire et quoi faire, la futur épouse du roi sera fort son sac où se cachait son arme à elle, et accessit d'un bref mouvement de la tête. La vieille dame ne releva même pas la tête, méprisant celle qui se servait de sa famille et qui les enverrait tous a la potence. Elle était consciente que cette femme n'était pas bonne pour eux, mais son mari s' obstinait, et ses fils l'adorait. Cette fille du mal les trompait tous, excepté elle et elle parviendrait a empêcher cette inconnue a s' immiscer dans sa vie et réduire un a un leurs espoirs d'une vie meilleure.
L' inconnue en question partait déjà, en compagnie de Jonathan, dans la cave, un bric a braque étonnant et rassurant, remplie de poussières, d' araignées et de charmes. La jeune femme s' assit sur une chaise dont la peinture verte était partie depuis des années, sortit un parchemin usé, une plume défraîchie et un encrier en manque d'encre, soupira, écouta la porte se fermer derrière elle, la laissant seule avec son travaille qu'elle chérissait tant, puis débuta, trouvant trop vite a son goût l' inspiration qui donnerait peut-etre au roi et a son fils l'envie de se bouger les fesses:

15 mai 1827


Un? Deux? Trois? cent? Mille? Combien en laisseront-ils partir? Peuple d'Ingary, voila qui rend la vie encore plus difficile! Femmes, épouses, mères, lasseraient vous encore longtemps vos époux, vos fils partir pour ne jamais revenir? Changez ce monde! La guerre fait rage, tuant sans cesse, détruisant des vie, des villes, vos vies, vos villes, celles dont a présent l' existence ne tient qu'a un fil! Comment cesser cette bataille qui n'a ni queue ni tête? Pourquoi se battre pour un prince, disparu, surtout que ce n'est pas un prince d'Ingary! A bien que ce ne soit qu'un prétexte, et que les deux royautés d'Ys et d'Ingary, souhaite agrandir leur territoire ou dépenser de l'argent. Quant aux princes d'Ingary, ne risque rien, non, ne vous inquiétez pas, ils se tapissent dans leur monde d'or, loin de la réalité, loin du malheur, profitant des joies des réceptions, de la musique, de la danse, de la lecture, de douceur dont votre monde fait de sang et de douleur, ignore et oublie. Pourquoi possèdent-ils un droit qui leur est propre? Pourquoi ne pouvez-vous pas, Ingariens, vivre de tels contentement? Pourquoi le roi et ses fils, notamment le dauphin, ne peuvent-ils pas se déganter et jouer les héros qu'ils clament être devant les jolies jeunes femmes de la cour! Sont-ils lâches?


Hésitation. Elise posa sa plume, ne sachant pas quoi faire. Elle relue son texte, puis trouvant que sa dernière phrase montrait trop de provocation, elle la barra: Sont-ils lâches? Elle ferma les yeux, tentant en vain de calmer sa véhémence. Relut, relut et relut son article puis poursuivit:

La guerre semble s' éternisée, les morts se multiplier, rebelleront-nous contre un roi qui ne compte ni dépense, ni mort, ou bien feront-nous comme si nous n'avons rien vu, préparent les linceuls pour vos fils, des enfants encore ignorent de ce qu'est vivre. Le roi doit trouver une autre stratégie, retrouvé ce fameux prince disparu, envoyés des hommes au pays d'Ys afin de prouver son innocence, mais apparemment, selon lui le sang règle bien mieux ce genre d' affaire plutôt que les discutions. Lui qui est si habile avec les mots pourrait parler lui-même à l' ennemie, mais encore une fois, la famille royale se murent dans sa bulle confortable...
Citoyens, et si l' ennemie pour l'instant se trouvait etre le roi! Se battre contre lui pour mieux se battre contre Ys et gagner en minimisant les pertes des deux cotés!


Se battre contre le roi...Elise doutait a nouveau, son texte a partir de "citoyens" donnait des airs de rebellions vis à vis de roi, alors qu'elle désirait seulement les réveiller. Encore une fois, elle barra la feuille qui a présent, n'était point propre entre les taches et les traits. Citoyens, et si l' ennemie pour l'instant se trouvait etre le roi! Se battre contre lui pour mieux se battre contre Ys et gagner en minimisant les pertes des deux cotés!

"concluons..."murmura la journaliste.

Cher citoyens, aidez le roi a voir plus clair, mener votre pays vers la paix qu'il espère depuis le début. Le destin est entre vos mains.


Marie Dalisea Quelse.


La jeune femme, satisfaite de son article, le recopia au propre cette fois puis rassembla ses affaires et vint frapper a la porte, ou la vieille femme vint lui ouvrir. Elle lui tendit le papier et murmura:

"Lisez, peut-être qu'après, vous ne me jugerez plus."

Sans plus un mot, Elise s'enfuit, reprenant le même chemin empreinté à l'allée. Elle salua Jonathan et son fils, puis retourna chez elle, sur la pointe des pieds. Les chiens n'avaient pas bougés. Son père ronflait toujours. Sa mère dormait trop profondement. Les domestiques trop occupés à chercher le sommeil, ne firent guère attention au planché sur les escaliers qui grinçait étrangement. La chemise de nuit à présent froide parce qu'elle avait perdu la chaleur corporelle d'Elise, attendait sa propriétaire, sentant bon le sommeil. Elle n'entendit plus longtemps, la jeune femme rangea la robe de Marie, celle qu'elle n'était quepour écrire, et remit celle d'Elise de la Marquise, fille d'un noble, courtisan du roi qu'elle critiquait si bien.
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Gabriel de Guerry
Prince d'Ingary
Gabriel de Guerry


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MessageSujet: Re: ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]   ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 16:13

Cet article le visait précisément, lui et sa famille, ses frères, son père… Au début, après le premier paragraphe, il en fut d’ailleurs choqué, à la fois surpris et révolté. Comment pouvait-on se permettre de raconter de pareilles histoires sur le compte de la famille royale! Qui plus est, sur le compte du roi, qui répliquait à Ys, évitant à son pays justement, de passer sous les flammes et de devenir territoire d’un autre. Le roi ne faisait que sauver d’un sombre avenir, plus sombre que le présent sans doute, le peuple Ingarien, si jamais Ys parvenait à franchir les frontières, à prendre possession du trône… Ce journaliste ne savait rien à rien.

Ainsi songea Gabriel avant de poursuivre sa lecture. Cependant, son opinion évolua alors qu’il parcourut le reste de l’article. Aider le roi à voir plus clair… Comme si c’était aussi simple. Il voyait clair, Gabriel en était sûr, son père savait ce qu’il faisait, il assistait aux réunions, l’entendait parler… À moins que, à moins qu’il n’osait lui révéler certaines de ses intentions. Gabriel se souvenait des excuses de son père, alors qu’il l’interrogeait sur les avancements des recherches pour le prince, le roi se dérobait souvent, prétendant devoir répondre à une occupation autre. Y avait-il seulement des recherches pour ce prince… La guerre, c’était plutôt pour se défendre, pas pour avancer vers Ys… Non?

L’assurance de Gabriel quant à la fausseté des écrits qu’il avait sous la main s’était envolée avec la naissance de ces questions. Il se passa la main sur le visage, ne sachant plus que penser. Il soupira, découragé. Il n’arriverait plus à croire complètement, aveuglément en le roi s’il n’en apprenait pas plus, s’il n’obtenait pas de réponses. Il releva la tête et son regard se posa sur le texte.
C’était étrange, des lettres étaient plus foncées que d’autres, comme si elles avaient été tapées deux fois plutôt qu’une seule sur la machine. Seulement, pour taper deux fois la même lettre au même endroit, le geste doit être volontaire car l’on doit revenir manuellement sur ce qui déjà fut écrit. Pourquoi donc Marie Dalisea Quelse avait-elle ainsi mit en évidence certaines lettres? Un message secret? Voila qui était un peu poussé, comme supposition… Malgré que, en ce temps de guerre, il ne serait pas surprenant de découvrir ce genre de communications.
Gabriel jeta un coup d’œil autour de lui. Il n’y avait là rien pour écrire, pour prendre des notes, que des chaises vides et cette immense table que pour lui… Il referma le journal, le prit d’une main et se leva, pour ensuite quitter la salle à son tour et prendre la direction de la bibliothèque du palais, moins imposante que celle du royaume, mais pas mal non plus, et qui devrait suffire pour ce qu’il avait à faire. Et puis il savait que l’un de ses frères avait toujours été un fervent lecteur des Chroniques, il n’aurait pas de mal à trouver.

La bibliothèque était vide. En fait au château, ils n’étaient point nombreux à fréquenter ce lieu. Gabriel se dirigea vers les dernières rangées du fond, plongées dans l’obscurité. Que quelques lampes éclairaient la grande pièce. Gabriel en prit une. À l’horizontal sur les tablettes dormaient des piles de journaux classés par date de parution. Gabriel posa le sien sur le dessus de la pile des Chroniques d’Ingary et prit la totalité de la pile sur son bras libre, appuyant le tout contre lui, il posa son menton sur le dessus, question de stabiliser un peu tout ça… Il alla vers une table libre près d’une fenêtre, qui offrit sur la table sur laquelle il posa les Chroniques un surplus de lumière. Il prit place et commença. Il reprit le journal qu’il avait posé sur le dessus, l’ouvrit sur l’article de Marie et entoura de sa plume les lettres en gras, pour ensuite les retranscrire au bas de l’article.

Citation :
T e c h a n g e r t o t a l e m e n t p a r d o n n e r t e s e r r e u r s

Te changer totalement
Pardonner tes erreurs

Gabriel demeura un instant figé devant ces mots. Mais qu’est-ce que c’était que ça… Si ca se trouvait, le reste des articles fourmillait de messages de ce genre. Te changer totalement… À qui s’adressait-elle? Un proche sans doute, mais pourquoi par le biais de ses articles. Peut-être ne se parlaient-ils plus… Comment savoir? Il n’avait aucune idée du visage de cette journaliste, il n’en avait jamais entendu parler avant aujourd’hui.

Le prince prit un journal du bas, le fouilla. Rien de Marie Dalisea Quelse… Il prit le prochain, toujours rien. Sans doute étaient-ils trop vieux. Il fouilla encore, encore, et enfin, tomba sur ce qui devait être le tout premier article de la jeune femme. Le prince se pencha sur celui-ci.

[désolé c'est un peu court]
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Elise de la Marquise
Future reine d'Ingary
Elise de la Marquise


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MessageSujet: Re: ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]   ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Icon_minitimeMar 4 Sep - 23:06

Voila, son choix était fait, elle venait de décider, sa vie prenait a présent un tout autre tournant. Sa résolution, depuis longtemps, la rendait a moitié folle, faisant de la jeune femme, une boite a question sans réponse. Elle qui si souvent avait recherché ce qui ferait d'elle, une personne différente des autres, une personne qui dévoilerait aux yeux de tous la réalité, elle était parvenue à trouver sa voie. Elle désirait depuis toute petite, montrer le chemin de la vérité a son entourage, a ses proches, mais aussi au peuple ainsi qu'aux nobles. Déjà, à travers ses dessins, ses peintures, elle transmettait cette vérité, une vérité d'un moment: un homme travaillant le soir, à la lueur des bougies, afin que ses enfants le lendemain puissent aller à l'école, une jeune fermière se levant aux aurores pour pouvoir le soir manger, mais aussi des nobles travaillant avec le père d'Elise, ou des femmes jouant a une partie de cache-cache dans le palais royale. Mais, le dessin, très vite, n'avait pas expliqué les faits, les rendant pour la plupart incompréhensibles ou dénués de sens, ou pire...méprisés parce qu'on ne parvenait a comprendre ce que voulait faire passer Elise a travers ses oeuvres.
Mais comment juger la vie des gens en tant qu'Elise de la Marquise, jeune noble. Elle voyait déjà le tableau: sa mère faisant une attaque, son père près a la tuer, le roi derrière furibond, et ses trois fils notamment Gabriel, a moitié équerrés de sa conduite indigne d'une jeune fille de noble famille. Seul Tristan peut-être, rigolerait de la situation dans son coin, fière d'Elise. Mouais...la jeune femme préférait, pour une fois, se faire plus discrète et pour cela, décida de changer d'identité. Mener deux vie paraissait extrêmement compliquer, donc pour une fois elle fit preuve de minutie, ne laissant rien au hasard. Elle avait lu de nombreux livres sur le sujet, et chaque héros, avait pris soin de bien travailler la chose, rendant le plus simple possible le projet au quotidien. Depuis quelques semaines, elle réfléchissait, parlait avec certaines personnes, et avait rencontré celle qui avait rendu son rêve accessible. La personne qui lui avait offert cette chance, n'était que madame Béatrice Lockhart, rédactrice en chef des chroniques d'Ingary, et seulement, le journal le plus lu du pays. Rien que cela...Bien que l' entrevue fut particulière, très vite les deux femmes devinrent amies.

Aujourd'hui, pour la première fois, un de ses articles serait lu par le peuple, ignorent heureusement sa véritable identité, un prix a payé mais obligatoire. Elle avait décidé de monter en quelques sortes les échelons du journalisme, ne désirant pas commencer par les articles de la premières pages, bien qu'elle devait etre l'une des personnes les plus qualifiés pour cela grâce à son langage ainsi qu'a sa façon de pousser les gens a rechercher le fond de la vérité. Mais pour tout avoué, Elise ressemblait aux jeunes chanteuses, débutantes, elle était morte de peur. Ses jambes sous sa robes, jouaient les castagnettes, sa voix montait dans les aigus, et son visage d' habitude ivoire paraissait trop blanc, presque malade. Sa mère, toujours aussi rassurante, lui avait dit qu'elle ressemblait à un cadavre. Réjouissance, réjouissance, Elise se sentait bien belle en cet instant.
Afin de s'enfuir, la jeune femme avait prétexté une envie de se promener, mais rien de tel la conduisait dans les rues, mais plutôt une lettre a donné a une personne qui passerait par Halle-Neuve, passerait cette même lettre a la rédactrice en chef. Elise l'imaginait, lisant au coin du feu son article, et elle-même, priant au chaud dans son lit, que ces écris ne soient pas d'une simplicité ou d'un ridicule effrayant. Elise arriva devant une porte. Un libraire. Elle n'était guère surprise mais poussa lentement la porte, essayant d'entre-voir le propriétaire des lieux. Un vieil homme, la mine fatiguée, le teint plus que pale et une barbe naissance, la scrutait, silencieux. Il passa une main sur sa joue râpeuse et murmura d'une voix aigrie par le temps:

"Que puis-je pour vous mademoiselle....?"

"Maria, Maria Marie Dalisea Quelse, je viens de la pars Madame Lockhart. Vous savez...pour la lettre!"

"Je sais...Alors c'est vous. C'est la première fois que je rencontre une futur reine vous savez...Et pourtant, ça fait un bout de temps que je suis ici."

"Comment...Comment...?"Parvint a balbutié la jeune noble, des plus surprise, croyant que Béatrice tiendrait sa promesse en lui jurant de ne point révelé sa vrai vie et son statu.

"Comment je sais? Allons, votre majesté, je ne voudrais pas avoir affaire avec des histoires louches et même si la votre parait assez étrange, elle me plait drôlement, allons asseyez vous...Un peu de thé peut-etre?"

La voix du vieil homme reprenait des accents plus chaleureux, qui revenaient, comme venus d'une autre époque. Elise accepta volontiers l'offre et s'assit près d'une table apparemment très ancienne et très coûteuse. Etait-il antiquaire aussi? En effet la jeune femme apercevait des reliques entassées dans différents coins, prenant poussière et vétusté en attendant, celui qui les achèterait. Tandis que le vieil homme retournait dans l'arrière boutique, la jeune femme rouvrit sa lettre qu'elle n'avait pas encore fermé et relu ses lignes une dernière fois:

Citation :
19 décembre 1826


Vous les connaissez tous, vous, passants, marchands, soldats, écoliers. Qui ne connaît pas les jolies petites lingères? Bien sur il y a les nobles, ignorent comment leur linge et si propre et si beau, se contentant juste de le salir pour les remettre a laver. Les imaginent-ils? Leurs jolies mains douces frottant avec leurs savons aux senteurs florales, les draps immaculés puis les étendant sur vos têtes. En effet, dans la basse ville de Kingbury, la ou les nobles ne s'aventurent jamais, vit un monde particulier, fait de rire, de chant et de joie. Une lingère leur dirait: Comment qu'vous croyez qu'votre linge l'est tout prop'e? C'est ma 'tite fille Joséfine, l'à préparé avec amour, ben sur!" Évidement, ces jeunes femmes sont devenues une attraction à par entière, attirant les gens. Qui se lasse de s'étendre au soleil, sur un banc, et fermer les yeux, tête tournée vers les balcons animés d'où elles parlent entre elle? Moi pas encore! Elles nous fascinent tous. Leur voix, certaines douces et juvéniles, d'autres fortes et chaudes, toutes plus volubiles les unes que les autres. Jamais autant de potins ne se sont déversés dans ce bas monde. Elles, ignorantes de la grande culture dont son si fiers les nobles, sont au courant de bien autres choses: un marchand dont le commerce a fait faillite, un noble dont la fête d'anniversaire aurait été un vrai désastre, une robe recousue grace a un miracle et des doigts de fée, une mère ayant enfanté toutes seule. Avouez que vous adorez vous promener sur les rues ou elles installent leur univers, plein de commérages. Bref tout cela pour vous dire, que la restriction à leur égare me parait des plus infondés. En effet le roi, trouvant que ses soldats étaient trop distraits par les jolies lingères, leur interdit de pratiquer leur profession sur les balcons, mais plutôt dans leur cour, seules. Depuis les rues de Kingbury, me semble inhabitées, ou plutôt habitées par les fantômes que l'on nomme souvenirs. Mon peuple, ne trouvez-vous pas que les soldats au lieu de s'occuper des tensions qui naissent entre Ys et Ingary, devraient s'occuper des jolies lingères, qui elles sont signe de bonheur et ne tuerons pas vos enfants...
Aidez les lingères a refaire vivre notre belle ville, évitez cette guerre qui n'est pas déclarée mais qui approche de jours en jours.

Marie Dalisea Quelse

Elle sourit, son texte était lisible et elle adorait son pseudonyme anagramme. Et ses mots cachés, ses phrases dévoilées mais qu'un seul pourrait un jour comprendre...sait-on jamais, peut-etre ouvrira-il les yeux. Elle releva la tête, et aperçut le vieil homme qui revenait avec des tasses de thé. Elle rangea sa lettre et s'exclama:

"Faites attention Monsieur, je ne désire point que Madame Lockart m'en veuille si nous n'avez pas été vigilant!"

Le libraire lui jeta un regard bienveillant et porta la tasse a sa bouche, savourant se thé crée par des magiciens venus de pays lointains.
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Gabriel de Guerry
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MessageSujet: Re: ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]   ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Icon_minitimeDim 9 Sep - 3:48

Il lut une première fois, et comme toutes ces fois où l’on découvre un texte qui nous est totalement inconnu, Gabriel parcouru les mots les uns après les autres, n’enregistrant que le sens, mais butant cependant sur certaine lettres, comme celles qu’il avait noté précédemment, mais il ne les prit pas en note aussitôt. En lisant, il s’imaginait ces lingères dont parlait la chroniqueuse. Gabriel se voyait marcher dans les rues de Kingsbury, seul, appréciant cette ville qui lui servit de berceau, souriant aux passants, les saluant, et apprenant à découvrir ce métier que lingère, métier qui, vu au travers du regard de Marie Dalisea Quelse, apparaissait comme l’un des métiers les plus vrais, un métier que Gabriel vit doté d’un grand intérêt. Il sembla même au prince que les lingères devaient bien moins s’ennuyer que lui qui passait ses journées entouré de gens et pourtant seul, assistant à des réunions où les discours des nobles qui siégeaient autour de la table avec lui et le roi lui donnaient l’impression qu’il vivait dans un univers de mensonges, d’hypocrisie, de pouvoir et d’injustice. Les seigneurs, les gens influents de la cour avaient un goût très prononcé pour la richesse, Gabriel non. Avec le temps, il avait finit par s’en rendre compte. Ses beaux habits, il s’en fichait, comme il se fichait de sa belle grande chambre, de l’or qui bordait tous les murs du château, de la luxure et de la notoriété, il en avait que faire. Né prince et pourtant si peu attaché à tout le pouvoir et le confort qui venaient avec.

C’est au cours de sa deuxième lecture que l’héritier porta plus d’attention aux fameuses lettres. Plume en main, il nota sur un bout de papier les lettres et finalement les mots suivants, à la suite des autres :

Citation :
T e c h a n g e r t o t a l e m e n t p a r d o n n e r t e s e r r e u r s
Te changer totalement
Pardonner tes erreurs
T e p o u s s e r a b o u t a p p r e n d r e a t a i m e r
Te pousser à bout
Apprendre à t’aimer

Il demeura longtemps interdit devant cette liste qui prenait forme sous ses yeux, le regard fixé aux phrases. Puis son attention glissa vers la toute fin de l’article.

"Marie Dalisea Quelse…"

La voix de Gabriel, quoi que basse, brisa le silence absolu qui régnait dans la bibliothèque. D’ici, on aurait put croire le château vide, endormi, mais il suffisait de sortir de cet endroit particulier pour découvrir qu’au dehors, la vie allait bon train, les discussions fusaient et les déplacements ne cessaient. Où était-elle, cette Marie Dalisea Quelse, en cet instant précis? Gabriel l’imaginait assise dans un café, sur une terrasse tient, une pile de papier devant elle, plume d’un côté, thé de l’autre, son attention portée sur les gens qui s’agitaient sur le parterre devant le palais. Ses yeux devaient être perçants, Marie Dalisea Quelse savait voir plus loin que les apparences, elle lisait dans les yeux, dans les gestes, en bonne journaliste. Oui, ainsi voyait-il la jeune femme, et alors qu’il se l’imaginait de plus en plus précisément, un visage lui vint à l’esprit, prenant forme lentement dans son esprit. De grands yeux, des traits fins, mais avec du caractère, une fine bouche, plutôt rond le visage, un peu comme…
Gabriel ouvrit grand les yeux, soudainement figé de stupeur. Puis son regard alla vers le nom de nouveau.

*Marie Dalisea Quelse.*

Il hésita longtemps, ses doigts crispés autour du bout de sa plume. Gabriel relut et relut encore la liste.

"Te changer totalement, pardonner tes erreurs, te pousser à bout, apprendre à t’aimer… te changer totalement..."

Ces phrases, elles lui parlaient, ou du moins, c’était tout comme. Gabriel avait l’impression qu’on lui parlait au travers de ces mots et ce sentiment le rendait à la fois mal à l’aise et intrigué face à cette énigme. Où cela allait-il aboutir? Il avait l’impression de savoir et en fait espérait se tromper, mais il fallait savoir, il devait le savoir. Et donc, il se décida à écrire sur son papier, hésitant…

Citation :
M a r i e d a l i s e a q u e l s e
E l i s e d e l a m a r q u i s e

Sa plume s’immobilisa au bout de la suite de lettres, tachant le papier de l’encre, mais Gabriel n’y porta aucune attention, désormais absorbé par la découverte qu’il venait de faire, le regard fixé aux noms qui se détachaient de cette suite. Ce n’était alors pas sans raisons qu’il s’était sentit concerné par la liste… Mais, était-il le seul à savoir? D’instinct, Gabriel regarda autour de lui, personne, il était vraiment seul. Il prit le deuxième journal à la suite de l’autre. Il voulait en savoir plus, découvrir ce message d’Élise semé dans ses textes… Ses textes, cela était étrange. Comment y arrivait-elle? C’était tellement, mais tellement risqué. Mais après tout, Élise la combattante dont il avait entendu parler par elle-même, elle était bien la même. Encore aujourd’hui elle était à la guerre, mais c’était par la force des ses mots et non de ses poings, cette fois, qu’elle attaquait le camp ennemi, dont lui-même, au fond, faisait partie…
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Elise de la Marquise
Future reine d'Ingary
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MessageSujet: Re: ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]   ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Icon_minitimeJeu 20 Sep - 19:50

Elise marchait dans le palais du roi, l'air fâchée. Elle regardait trois devant, la lèvre inférieur retroussée, les yeux vert devenues si intenses et si froid, que si la personne qui était visée par cette froideur avait été la, elle aurait été transpercée par cette colère. La jeune femme, les poings serrés, l'air boudeur, s' arrêta, posa sa tête contre un mur, essaya en vain de se calmer en respirant lentement. Son point légé vint marteler la pauvre cloison. Évidement, elle eut plus mal que le mur et cessa bien vite de frapper. Elle, qui trouvait ce comportement peu mature et d'un ridicule effarant, voila qu'a présent, elle l'avait. Pleurant de rage, des larmes qui doucement coulaient sur ses joues pour stopper sa descente, hésiter entre tomber et se raccrocher a cette peau si douce, puis tomba dans un "flop" inaudible. Elise tout en parvenant a sécher ses torrents, repensa ce qui avait provoqué tant de rage.

"JE NE VEUX PAS DE LUI!"

Un main. Un vase. Par terre. Qu'est ce qui était brisé? Le vase? Le coeur? Les deux, pensa la jeune femme qui sentait son propre coeur se réduire a une petite pierre sans vie. Elle se trouvait a quelques mètres du couple. Sa mère la regardait avec un air de reproche tenant le bras de son mari comme on tient un bâton sans intérêt. Le mari en question, se faisait aussi petit que le lui permettait son gros ventre, un air a la fois de pitié de et douceur, comme pour modifier d'un regard cette lettre maudite qui avait rendu le futur de sa fille non pas sécurisant comme il le désirait mais infernal. Mais, comment pouvait-il prévoir qu'Elise serait différente? Qu'elle reverrait de cette vie si proche du peuple et pourtant si éloignée. Elle, si belle, si intelligente et si forte, craquait devant ses yeux pour la première et dernière fois. Son visage généralement froid et passif lorsqu'ils parlaient de son futur mariage avec le prince, les remplissaient de remords mais cette fois, la voir si faible et mise a nue en un instant, rendait cette vision horrible. Edward ne désirait qu'une chose, mettre ses mains sur ses oreilles pour couvrir le bruit des sanglots et fermer les yeux pour ignorer le malheur de sa tendre fille. Celle-ci s'approcha d'eux, sans se soucier du magnifique vase qui a présent ne ressemblait plus a rien, et pointa un doigt accusateur dans leur direction, avant d'articuler entre de spasme provoquer par les pleurs:

"Comment? Comment, vous pouvez...me faire cela? Moi. Son bras vint se posa doucement, presque avec lassitude, sur sa poitrine, près de son coeur, Votre...Votre fille! Vous savez! Que...Qu'il n'est pas...Celui...Celui que j'...J'...aime! Il..Il est tout c..."

"Elise! Je vous pris de parler avec plus respect du prince! Vous etes sa futur épouse bon dieu! Cessez de vous conduire si sottement! Ne soyez pas ridicule! Sachez que votre père et moi-même n'avont fait cela que pour votre bien. A présent, vous etes au courant que le mariage sera fixé pour bientôt! Disparaissez, je ne désire plus voir se visage strié par les larmes. Et vos jérémiades ne changeront en rien notre décision!"

"Jamais...Vous m'entendez? Jamais, je ne serais l' instrument de votre renommée, ni l' instrument du roi...Je ferais mes propres choix..."Murmura doucement et avec difficulté.

Puis elle s'enfuit, ses chaussures raisonnant sur le sol en marbre. Voila pourquoi elle se trouvait en si mauvaise position, prête a épouser un homme qui en cachait un autre. Enfin, du moins elle l' espérait. Elle avait de nombreuses fois essayer de comprendre son futur époux, seulement il était si distant, si froid et si ignorent! Comment aimer un homme pareil? Comparer au Tristan chaleureux et amicale et un peu trop réveiller. Depuis quelques temps, Tristan était parvenu a laisser un doute. Légé, mais qui la taraudait depuis trop longtemps. Et si...et si...Gabriel, n'était pas Gabriel. Et s'il n'était qu'une facette qu'une partie qui empêchait que le vrai prince, le Gabriel qu'elle aurait aimé au fond d'elle. Mais c'était un possible. Elise d'un main vive enleva sans délicatesse une larme près de son oeil et reprit sa marche. Ses pas la conduire immédiatement dans le "jardin secret". La-bas, rien n'avait changé, ni les tableaux aux paysages mélancoliques, ni le clavecin l' ornement d'un autre temps, ni le tapis brodé avec soucis de bien faire, ni la cheminée en brique noircies par le feu depuis trop longtemps éteint, ni le canapé a la couleur pourpre défraîchie. Elle soupira d'aise, trouvant les lieux réconfortant. Voila, ici débuterait sa véritable guerre, dans l'endroit le plus paisible du monde. On disait parfois qu'Elise était cruelle, et ces personnes n'avaient pas totalement tord. La jeune femme prit un bout de papier posé sur une petite table en bois a coté du canapé et s'assit. Et c'est ainsi que sa tristesse s' effaça:

Citation :
20 janvier 1827


Ô grand roi! Voila que la magnifique, le richissime, le puissant, le plus grand de tous les rois tant adulé dans ses années de jeunesse...n'est plus aimé. Vous me direz:"Quel triste sort pour ce bon roi qui fait tant d'effort pour nous rendre la vie le plus agréable possible!" Mais voila ce même roi aux joues rosées, a l' embonpoint charmant et a la gentillesse sans limite semble de plus etre aussi charmant et aussi gentil que cela. Voila quelques jours que dans toutes les villes des petits groupes de jeunes commencent a démontrer leur grand amour pour la famille royale en les caricaturant, chose qui croyez moi est des plus drôle a voir. Pour rester des moins explicites, imaginez un mur remplie de dessins, ou dirais-je de chef d'oeuvre, dévoilant des manies ou des cotés jusque la cachés par notre bon roi, et a présent, ouvert a tous. Pour trouver ces oeuvres d'art, ne point se diriger dans des endroits très cotés ( et oui, étrangement ces "portraits" ne sont pas affichés dans la salle du trône, on se demande pourquoi...!), mais plutôt dans des ruelles sombres, a l'abris des regards de l'armée mais proche de ceux du peuple. Celle qui m'a le plus touché fut un portrait familiale des plus véridiques. Le roi, sans perruque, vêtu d'un pyjama grossier et et pourtant brandissant une épée vers son fils, Gabriel, l'air ratatiné, lisant un livre sur l'amour et Elise de la Marquise, sa futur épouse, le scrutant sévèrement, comme une maîtresse face a un élève qui n'apprendrait pas bien sa leçon. Voila un étrange dessin, mais il s'en suit d'autre, celui de la reine, d'autres de soldats. Il semblerait que pas tout le peuple soit pour cette guerre et surtout les jeunes hommes qui ne sont guère près a partir vers la guerre, monde affreux dont ils ignorent tout. Savent-ils qu'ils vont certainement mourir? Cela, oui! Et le seul moyen qu'ils ont trouvé pour montrer leur mécontentement sont leurs caricatures, laissées a l' abandon, tout comme leur coeur qui s' éteindront sûrement a cause du roi, leur véritable ennemie. Comment cesser ces caricatures? Et bien vous qui cherchez tant la réponse, mon bon roi, elle se trouve dans votre humble château. N'envoyez pas le peuple se battre. Comment pourrons-ils se défendre s'ils n'ont qu'appris a manier la charrue et la fourche. Fasse a un fusil ennemi, je doute que cela leur serve...Pourquoi doit-il y avoir forcement des litiges entres le pays d'Ys et d'Ingary? Ne pouvons nous pas trouver un accord? Il est nécessaire que le roi demande l'avis a son peuple et non pas qu'il décide selon sa fantaisie du jour. Peut-être que la guerre sera réellement déclarée a cause d'un rêve prémonitoire ou d'une partie d'echec gagnée.

Voila, Elise venait de finir son massacre. Son texte était bête et méchant, mais comment lui en vouloir? La tristesse parfois conduit les gens a faire de mauvais choix et Elise n'était pas l' exception qui confirmait la règle. Elle prit une enveloppe a coté, l'ouvrit, mit la lettre, après l'avoir signée et la referma. Une dernière larme vint mourir sur le papier, fermant a jamais son coeur et donnant a cet article encore plus de rancune.
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Gabriel de Guerry
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MessageSujet: Re: ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi]   ridicule sérieux [dans une salle de réunion, avant-midi] Icon_minitimeSam 22 Sep - 0:45

Gabriel se souvint avoir vu ces fameuses caricatures dont traitait l’article qu’il avait sous les yeux. Il se souvenait également avoir esquissé un sourire en en voyant une des trois princes, les trois frères dans un grand berceau avec des têtes sur-proportionnées. L’un, l’air un peu maniaque, brandissait une épée, un autre, l’air rêveur et totalement ailleurs, jouait du violon et le dernier, lui-même, avait sur la tête une couronne visiblement trop large pour son crâne et qui lui tombait devant les yeux. Certes le dessin n’était point flatteur, mais il faut dire que l’artiste derrière l’œuvre avait du talent, et la situation illustrée démontrait, de façon évidemment exagérée, une situation point trop éloignée de la réalité. Gabriel avait donc sourit, mais avait également été surpris de constater à quel point les gens du peuple semblaient les connaitre, surpris aussi que le roi lui arrache le dessin des mains, ce jour-là, pour le déchirer et le jeter par la fenêtre.
Le prince soupira à ses souvenirs, puis reprit sa plume et son papier, chercha les lettres qui lui révéleraient possiblement un nouveau message d’Élise.

Citation :
E s p e r e r q u e t u s o i s d i f f e r e n t
Espérer que tu sois different
E s p e r e r q u e t u m e s u r p r e n n e s
Espérer que tu me surprennes
U n a n g e p a s s e
Un ange passe

La plume tomba sur la table, les coudes de Gabriel s’appuyèrent contre le bois et il prit son visage dans ses mains, ferma les yeux et réfléchit. Qu’est-ce que c’était que ce casse-tête? Se pouvait-il qu’Élise l’imperturbable et indifférente, cruellement indifférente, garde en lui espoir? « Apprendre à t’aimer », avait-elle écrit. Était-ce possible, qu’elle ne l’aime jamais, malgré tout ce qu’il n’était pas; différent du fils du roi bien élevé et cultivé, poli, serviable, obéissant, ennuyant, automate, faux. « Tu sonnes faux comme un violon mal accordé, Gabriel. Ta musique elle est… laide. C’est comme une interprétation sans personnalité, sans couleur. » Ainsi avait jadis parlé Adam le poète, le frère et ami.
Gabriel releva la tête et abaissa ses mains. La pile de journaux lui faisait face, le confrontait comme l’aurait fait Élise, avec ses mots.

"Par ici! Dépêchez-vous!
-Mais y’a jamais personne, ici…
-Justement! Vaut mieux se faire discrets."

Fut-ce par logique, instinct, ou autre, que Gabriel se retrouva, en quelques secondes, sous la table sur laquelle il avait travaillé, celle-ci ne laissant point la trace d’une quelconque installation si ce n’est des piles de journaux. Plume, encore et papier avaient été rangés sur une chaise et cette dernière avait été tirée sous la table, une fois celui qui crut visiblement sage de se cacher accroupis entre pattes de chaises et pattes de table.
De là, Gabriel ne vit que des jambes et des pieds qui, selon ses déductions, appartenaient à des gens de la haute société, vu les types de chaussures et habits. Ils étaient 6 et leurs voix étaient familières, Gabriel se souvint même les avoir entendues alors qu’il avait siégé à la table du conseil du roi. Leurs noms? Il ne parvint pas de suite à les identifier.
Les pieds s’arrêtèrent face à une étagère que le prince arrivait à entrevoir en se contorsionnant quelque peu, le plus silencieusement possible. Il sembla que quelque chose fut enclenché, car un passage s’ouvrit alors qu’un mur de livres disparaissait derrière un autre. Gabriel, de sa cachette, fronça les sourcils. Il ne connaissait pas ce passage.
Les six hommes s’engagèrent dans le sombre tunnel et l’on referma le passage. Aussitôt, Gabriel poussa une chaise et sortit de sous la table, puis s’empressa d’aller vers l’étagère qui avait retrouvée sa place initiale. Il poussa les livres, un à un, puis de plus en plus rapidement, par groupes de deux, trois ou quatre de chaque mains. Enfin, en poussant un vieux livre à la couverture rouge, très mince, le meuble se mit à bouger. Sans réfléchir, l’aîné des trois princes s’engouffra dans l’entrée mystérieuse et disparut dans la noirceur. Les bras tendus de chaque côtés, il longea les murs étroits quelques temps, marchant silencieusement, et enfin, en tournant un coin, vit un peu plus loin de la lumière et autour d’elle, les six individus aperçus plus tôt. Gabriel ne bougea pas, et écouta.

"Dans le journal!? Vous en êtes sûrs?
-Mais oui je vous le dis et redirai cent fois s’il le-
-J’ai vu aussi, et j’en suis certain.
-Booooon…
-Excellent. Cela nous servira grandement. Cette information nous permettra de profiter de la situation avant d’en venir à nos fins.
-Parlant de faim…
-Sh! Le temps nous est compté, le mariage aura lieu au cours de l’été, enfin, aurait eut lieu au cours de l’été, nous devons agir le plus tôt possible.
-La date fixée pour l'attaque est dans 8 jours précisément.
-Bien…
-Et qui sera chargé de prendre la fille de la Marq-
-SSSSHHH!
-Mais y’a personne…
-La prudence, cher ami, la prudence… La moindre fuite et… Nous sommes cuits!
-Pardon…
-Alors! Du Roseau et Deslandes, vous passerez par…

C’était une embuscade, tout semblait avoir été prévu depuis des mois déjà et ils étaient probablement plus nombreux, beaucoup plus même. Le moindre détail de leur plan d’attaque contre la demeure des de la Marquise et la famille, Gabriel en sut tout. Quand, comment, avec qui, tout. C’est d’une oreille attentive, et quelque peu paniquée, qu’il écouta la totalité de la conversation, à quelques mètres du groupe, adossé contre un mur de pierre.

-Très bien alors, rendez-vous dans huit jours vous savez où."

Lorsque les six hommes sortirent de leur repère, Gabriel marchait d’un pas décidé dans le palais en direction de sa chambre, déjà éloigné. À son tour, il élaborerait un plan d’action, mais contre celui qu’il venait d’entendre. L’assurance qui l’habitait fit tourner la tête de plus d’une servante et de plus d’un garde. Il s’engouffra dans sa chambre et referma brusquement la porte derrière lui.

Ne me dérangez pas, je suis profondément occupé…
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