Le pays d'Ingary
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Le pays d'Ingary


 
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 Noble réception [milieu de l'après-midi]

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Gabriel de Guerry
Prince d'Ingary
Gabriel de Guerry


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MessageSujet: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 21:12

Assis face à lui-même, l’air sérieux, voire même la mine un peu basse, Gabriel avait les yeux rivés au vide que lui renvoyait ses propres iris dans le miroir de la coiffeuse de sa mère, la reine, Délia. Celle-ci souriait en fredonnant un air, lent, doux, comme une berceuse. Et tout en improvisant la douce mélodie, elle passait dans les longs cheveux noirs de son fils aîné un beau peigne blanc qui, aisément, glissait sur la chevelure d’ébène du prince. Quelques minutes s’écoulèrent ainsi, Gabriel demeurant silencieux, Délia fredonnant une berceuse de son cru, un fin sourire aux lèvres. Une dernière fois elle passa le peigne dans les cheveux de Gabriel, puis déposa l’objet sur la coiffeuse et caressa la tête de son fils, jusqu’à poser ses mains sur les deux épaules de celui-ci. Elle le regarda à travers le miroir et son sourire se voulu rassurant. Elle se pencha vers le visage du prince et déposa sur sa joue un baiser. Puis Délia sortit de sa chambre et prit la direction de la cour.

Gabriel demeurait seul avec lui-même. Il soupira. Il avait beau avoir fière allure, être le prince d’Ingary, cela ne lui était d’aucun secours en ce moment. On l’attendait, il en était certain, et donc, il se leva, défroissa vite fait ses habits, soit un ensemble dans les tons de bleu très foncé, un truc plutôt chic, vu l’occasion, et qui mettait ses yeux myosotis bien en valeur. La noblesse d’Ingary avait été conviée à une réunion au palais, un truc annuel auquel l’on devait absolument assister si l’on ne voulait pas voir son rang descendre. Et puis c’était l’occasion rêvée de s’entretenir avec la famille royale.
Gabriel prit la direction de la porte et s’y engouffra. Dès qu’il mit le pied en dehors de la chambre, il put entendre les voix, les conversations animées, les rires, le ton hautain qui semblait régner en maître dans la cour arrière. Gabriel n’était pas très enjoué à l’idée de passer des heures à aller d’un cercle de gens à l’autre, répondant à leurs questions, à leurs compliments, à leurs sourires tous aussi faux les uns que les autres et pourtant, il le savait, ce serait avec brio qu’il le ferait, éducation obligeant. Hélas, ses frères n’y seraient point. Tous deux occupés à leurs études, ou autre… Comme il connaissait Adam et William, ils devaient avoir trouvé une bonne excuse.
Plus que quelques pas et il apparaîtrait à la vue de tous, au haut du bas escalier menant à la cour.
Encore un soupire. Il avait du mal, du mal à se préparer à les affronter tous, rien que l’imaginer là, au milieu des gens qui lèveraient les yeux vers lui, lui nouait la gorge. Gabriel doutait que ce genre de réception soit une activité très aimée d’Élise.

*Allons Gabriel, faut y aller…*

Et il y alla. Il avança et alors, comme il l’avait imaginé, apparut aux yeux de tous qui, dès qu’il fit son entrée, levèrent la tête vers lui pour ensuite le saluer dignement, les femmes soulevant leur robe et s’inclinant, les hommes se penchant vers l’avant, tous aussi gracieux les uns que les autres. Souriant, Gabriel descendit les marches et aboutit au milieu de dizaines et dizaines de nobles qui s’empressèrent de venir à ses côtés. Il hochait la tête, souriait, mais avait l’esprit totalement ailleurs. Où était-elle? Dès qu’il le pouvait, Gabriel portait son regard vers les alentours, mais toujours lui bloquait la vue le blanc visage poudré d’un des invités.
Finalement, au bout de nombreuses et pénibles minutes de salutations et remerciement, Gabriel put respirer un peu plus librement, seulement, en voyant que le prince était presque disponible, les prochaines à venir jouer les rapaces furent les demoiselles de la cour, filles de nobles majoritairement, jeunes et moins jeunes. Inquiet, Gabriel pivota quelque peu sur lui-même, toujours à sa recherche, mais croisa plutôt le regard de son père. Gabriel lui sourit faiblement, se rendant à l’évidence qu’il n’échapperait pas à son devoir, puis porta son regard sur les demoiselles qui l’entouraient, souriantes, battant frénétiquement des paupières et ne faisant rien pour masquer leurs plongeants décolletés, bien au contraire. L’une se pâmait devant lui, une autre le regardait de haut en bas, un autre au visage qui semblait brûlant s’éventait, on touchait son bras de ce côté, on feignait d’avoir été bousculée sur lui de l’autre…

"Mon prince, comme vos cheveux sont soyeux!

-Oh! vos vêtements, c’est de Madame Fontaine n’est-ce pas!? Chuchotant. Touche comme c’est doux, Géraldine…

-La guerre, euh, c’est, euh, très horriiible…

-Vous avez faim?

-Vous voulez boire?

-Danser?

-Marcher?

-Chanter? Euh…

-Mon prince, vous êtes… très beau… hihihihihi"

Et ainsi s’installèrent les gloussements, rendant à peu près hystériques les demoiselles, et si occupées elle furent à se cacher derrière leurs éventails en ricanant frénétiquement, qu’elles en oublièrent la présence du prince un instant. C’est avec soulagement que Gabriel parvint à se glisser hors du cercle sans trop de peine. Il s’empressa alors de s’éloigner et c’est Tristan, un ami d’enfance, grand châtains aux yeux verts, qui vint à lui avant que quiconque ne le fasse, mettant son bras autour des épaules de Gabriel. Il n’y avait bien que Tristan pour se montrer aussi familier avec lui.

"Alors, alors, on cherche quelque chose? Ou quelqu’un…?"

Gabriel ne répondit rien et continua à scruter les environs de son regard, tournoyant sur lui-même, accompagné de Tristan qui semblait le trouver bien amusant.

"Oh! Mais serait-ce une de la Marquise que j’aperçois là-bas! Oh mais oui! C’est bien elle, et elle s’empiffre!"

Gabriel se retourna promptement, suivant le regard de son ami, qui mena le sien directement à Élise de la Marquise. C’était étrange, ce sentiment qui l’animait quand il la voyait. Il voulait à la fois s’en approcher, s’en approcher le plus possible, jusqu’à la toucher, jusqu’à la sentir, et en même temps, une part de lui-même l’incitait à prendre ses jambes à son cou et déguerpir le plus loin possible, loin de la source de ses tourments, Élise. Tristan sembla percevoir l’inquiétude en son compagnon et parut inquiet un moment, il serra amicalement l’épaule de Gabriel, puis lui sourit.

"Il est temps de sortir les beaux sourires… et l’armure!" Et ainsi le poussa t-il vers le buffet, là où se tenait Élise et son père, plus précisément près des macarons.

Gabriel avança vers eux, il se tenait à une dizaine de mètres du père et de sa fille et semblait peu sûr de lui. Il n’arrivait pas à s’armer de son sourire, et encore moins de son armure. Gabriel le prince sans armes…
Alors qu’il s’efforçait de faire naître sur son visage ce qui ressemblait à un sourire, on lui prit le poignet et il fut forcé de dévier sa route, se retrouvant en moins de deux près de son père, qui lui tenait toujours le poignet, et de sa mère, et d’hommes plus vieux que lui, l’air plus que hautain.

"Alooors, prince Gabriel, comment envisaaaagez-vous la succession au trôôône?"

Gabriel avait la tête ailleurs, littéralement. Son visage était orienté vers Élise, qui ne le voyait pas. Du moins c’est ce qu’il croyait, comme d’habitude… Alors il sentit la main de son père se resserrer autour de son poignet. Il reporta son attention devant lui. L’homme avec la perruque attendait une réponse.



"Visiblement, l’un des aspects de ce nouveau statut ne lui posera aucun problème!" Fit gaiement Narcisse pour rattraper la conversation.

Du coup, de très « nobles » rires se firent entendre du petit groupe, l’homme qui avait posé la question se contenta de grimacer un sourire, Gabriel semblait toujours perdu.

"Ta future épouse, mon fils!" Fit le roi en tentant de ramener Gabriel parmi eux, d’esprit on s’entend.

"Ah… Oui, biensur." Répondit le prince avec un timide sourire au coin des lèvres.

Sur ce, la conversation reprit et Gabriel répondit, certes sans véritable enthousiasme, résigné à demeurer là. Mais toujours et encore la présence d’Élise, à quelques mètres seulement lui occupait l’esprit.
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Elise de la Marquise
Future reine d'Ingary
Elise de la Marquise


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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 1:00

La voiture des de la Marquise passa le grand portail en fer forgé. De suite, la beauté des lieux les submergea, comme s'ils les contemplaient pour la première fois. Tous furent émerveillés par les jardins luxurieux et par l' élégance de l'architecture du château. Tous sauf une. Elise de la Marquise lisait un livre, sans se préoccuper de ses parents qui jetaient des regards exaspérés dans sa direction. Soudain, les chevaux s'arrêtèrent et un domestique ouvrit la porte et se tendit la main vers Rose. La mère d'Elise soupira puis s' appuya dessus afin de pouvoir sortir du fiacre, suivit par Elise, qui venait juste de poser son livre sur la banquette. Cette dernière fut bien plus délicate que sa mère. Edward, son père, sortit tout seul et commença a monter les nombreuses marches. La longue procession comme a son habitude embêta les convives qui déploraient ce passage. Plus Elise avançait, plus elle haïssait ce château qui déjà n'était pas dans son coeur. Enfin arrivée près des portes, Elise soupira d'aise et relâcha les pans de sa robe. Celle-ci de couleur vermeille, faisait ressentir sa peau ébuméenne, lui donnant un air un peu surnaturel, ressemblant a une fée. Rose s'approcha d'elle, posa une main sur son bras et murmura:

-Je vous pris, ma fille, ne jouer point les enfants, le prince sera la!

-Et bien, qu'importe, nous ne sommes pas encore marier n'est ce pas? Évitez que l'hymen qui m'unira a cet être que je n'aime guère m'empeche de passer un bon moment en charmante compagnie. Je suis jeune alors épargner moi vos inquiétudes d'adulte, murmura Elise de sa voix douce et posée.

-Vous avez 20 ans!


-Et vous 51, je crois savoir que vous n'etes plus dans la fleur de l'age.

-Elise!


-Très bien, mère, je ferais un effort pour ne pas montrer mon dissentiment.

Rose soulagée, reprit le bras de son époux et fit son entrée dans le domaine du roi. Que sa fille pouvait être têtue parfois! Edward sourit en voyant sa femme frustrée et la rassura en lui assurant qu'il tiendrait a l'oeil la futur reine d'Ingary.
Quant à Elise, elle s'apprêtait a etre jetée dans la fausse aux lions, la ou toutes les femmes de tous les ages la détestaient car elle seule épouserait un homme que toutes désiraient sauf elle et ou tous les hommes ne souhaitaient que la séduire. Son entrée fut discrète, elle se cacha, se protégeant derrière son père mais malgré cela quelques hommes commencèrent a s'approcher d'elle. Elise, fuyant les nobles, sortit, a l'extérieur. Comme a leurs habitudes, les lieux étaient toujours aussi magnifiques, le soleil resplendissant rendait la vu encore plus belle, comme sortit d'un rêve. De partout s' étendaient des jardins, des fleurs plus différentes et exotiques les unes que les autres, des fontaines dont les statues représentaient des scènes d'amour ou de festivités. Les invités parlaient entre eux, certains rigolaient forts essayant en vain de se faire remarquer, d'autres se pavanaient, et quelqu'un se nourrissaient près d'un buffet. Elise sourit, n'ayant pas mangé le matin même car elle avait appréhendé cette journée, a présent elle mourait de faim. Elle s'approcha doucement du buffet et aperçut son père assit sur une chaise, a coté des macarons. Elise arriva près de lui, posa sa main sur l'épaule de son père puis s'assit a coté. Elle regarda un instant les petits gâteaux aux milles saveurs et murmura:

-Toujours les mêmes pêchers, nous ne nous améliorons donc toujours pas!

-Elise, je suis vieux, laissez donc moi faire ce qui me plait!


-Père que vous etes entêtez!
S'exclama Elise, amusée par le comportement d'Edward.

-De qui croyez vous que vous tenez ce caractère?


Elise rigola doucement, jeta un coup d'oeil autour d'elle puis croyant que personne ne la voyait s'approcha lentement des macarons. C'était une sorte de pièce montée, les macarons posées les uns sur les autres formaient une sorte de tour. Elise scruta les différentes couleurs, certains beiges, d'autres jaunes, quelqu'uns roses, d'autres chocolats. Elle hésitait puis rapidement prit la pâtisserie. Elle croqua un bout puis ferma les yeux savourant le met délicieux qui fondait dans sa bouche. Son père lui fit un clin d'oeil et elle rougit de plaisir, heureuse de ne pas être avec des gens de mauvaise compagnie. Comme pour lui montrer que sa journée ne serait pas aussi rose qu'elle le pensait elle entendit des rires et se tourna. Son sourire se figea, comme pétrifié, ses boucles d'or qui a cause du geste brusque d'Elise avaient bougé, tombaient sur les épaules de la jeune femme, coupées dans leur élan. La, debout, entouré d'hommes encore plus hautain que lui, se trouvait Gabriel, plus connu comme étant le futur roi d'Ingary et son futur époux. Depuis qu'elle était en age de comprendre ce qu'était un mariage arrangé, Elise essayait en vain de l' annulé. Pourquoi me direz-vous. Gabriel semblait etre l'homme le plus parfait du monde, beau, cultivé, responsable, courtois...Seulement il lui manquait un truc, essentiel qui supprimait toutes ses innombrables qualités: il était hautain et Elise ne l'avait pas choisi! Elle le méprisait, lui et ses airs de " princes adorés de tous"! Si il croyait qu'Elise l' adulerait il se trompait!
Gabriel parlait avec un groupe de personne notamment son père. Il semblait ailleurs mais bien vite Elise se désintéressa de sa petite personne, chose qu'Edward ne fit pas. Venant tout juste d'apercevoir son futur gendre, il sourit et s'exclama:

-Elise, allons saluer Gabriel!

-Père! Vous savez a quel point j'abhorre cet être!


Le regard d'Edward dissuada Elise qui essaya une dernière fois de le convertir a sa cause. Peine perdue! Il se releva et tendit une main vers Elise se lamenta mais accepta. Une fois debout, tous deux se dirigèrent vers le groupe, Edward en avant, Elise en retrait prête a disparaître des que l'occasion de présenterait. Elle ne jeta pas un regard a Gabriel, l'évitant le plus possible, l'ignorent totalement. Sa froideur glaça immédiatement l'assistance, mais le roi et son père habituer au caractère d'Elise recommencèrent a dialoguer avec les autres nobles. Elise n'ouvrit pas la bouche. Soudain, alors que la conversation se calma le roi eut l'idée la plus ingénieuse de sa vie:

- Savez vous mademoiselle que les jardins du chateau sont inégalables?

Elise hésita, répondre au roi par une phrase piquante provoquerait un tremblement de terre? Sûrement, donc c'est d'une voix douce presque dénué de son ton légèrement moqueur qu'elle déclara:

-En effet, mon roi, ils paraissent être créer par la magie tellement leurs charmes montre votre magnificence.


Elise baissa la tête et fit une gracieuse révérence. Le roi sembla satisfait de sa réponse et proposa:

-Gabriel pourrait vous montrer les jardins, vous servir de guide car je puis vous assurez que vous pourriez vous y perdre!

Elise se retint de laisser sa bouche ouverte de surprise. Comment avait-elle pu se faire piéger ainsi. Maintenant que pouvait-elle dire? Refuser? Pas question! Le roi le prendrait pour un affront. Elle soupira et accepta l' invitation. Elle se tourna vers son guide puis murmura du bout des lèvres:

-Par ou commençons-nous?

Elise sentait son coeur battre a toute allure, pourrait elle prétexter un mal de tête ou s' enfuir des que le prince tournerait le dos? Elle l' espérait. Heureusement que ca nature d' aventurière et son calme froid l' empechaient de céder a la panique, elle avait confiance en elle, elle trouverait une échappatoire...
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Gabriel de Guerry
Prince d'Ingary
Gabriel de Guerry


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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 23:41

Entre deux têtes affublées de perruques blanches, Gabriel accrocha le regard de son ami Tristan. Celui-ci haussa les épaules, l’air de dire qu’il ne pouvait plus rien pour lui désormais, puis rejoignit de jolies demoiselles. Gabriel était prisonnier, gardé captif par son père et ses complices. Il détourna le regard et reporta son attention sur le cercle de gens qui l’entourait. Parmi eux, Délia, la mère de Gabriel, souriant doucement, eut un regard pour son fils et lui fit un discret clin d’œil. La seconde suivante, les têtes se tournaient vers Edward de la Marquise qui arrivait avec sa fille, Élise.
Gabriel eut du mal à avaler sa salive. Maintenant qu’elle était si près, il pouvait constater à quel point elle resplendissait dans sa robe écarlate, malgré ses airs plutôt antipathiques. Pas un regard, toujours cette ignorance envers sa personne. Gabriel tenta de lui sourire, mais le regard fuyant d’Élise le découragea et le fit serrer les dents. À quoi devait-il s’attendre? C’était toujours pareil, avec elle. Mais pourquoi? Pourquoi diable le rejetait-elle ainsi? N’avait-il pas tenté, toute sa vie, d’agir convenablement en sa présence?
Malgré tout, Délia sembla ravie de voir la jeune femme et son père se joindre à eux, elle qui s’ennuyait parmi tous ces hommes… D’ailleurs ceux-ci reprirent la conversation, Gabriel également, reste qu’il avait pour sa future épouse de furtifs regards en coin, mais en retour, rien.
Encore une fois, ce fut le père de Gabriel qui prit les devants pour lui et lorsqu’il s’adressa à Élise, tous se turent, curieux de connaître la suite et de savoir ce que l’impertinente, mais oh combien élégante, jeune femme répondrait. Gabriel, comme les autres, posa son regard sur celle-ci également, inquiet, ayant à l’esprit une vague idée de ce que son père avait en tête.
À l’entente de la réplique d’Élise, les nobles, ainsi que le roi, semblèrent impressionnés par le compliment. Finalement, peut-être n’était-elle pas si impudente, et si c’était le prince, le problème…? Gabriel sentit quelques regards se poser sur lui, il les ignora et garda ses yeux rivés à Élise, sérieux, la petite révérence de la demoiselle ne sembla avoir aucun effet sur lui, mais il paraissait quelque peu anxieux, l’une de ses mains se cramponnait nerveusement au tissu sur le côté de son pantalon.

-Gabriel pourrait vous montrer les jardins, vous servir de guide, car je puis vous assurer que vous pourriez vous y perdre!

Voilà exactement pourquoi le prince était plus ou moins à son aise. Il sentit le sourire de son père orienté vers lui, il le regarda, regarda Élise, puis soudainement, il sembla se reprendre et il sourit, apparemment ravi, puis s’approcha de la jeune femme lorsque celle-ci accepta l’offre. Il lui offrit son bras, se plaçant à ses côtés, mais ne la regarda point. Les gens autour semblèrent attendris devant la scène. Le plus beau couple d’Ingary, réunis pour une promenade aux jardins… Aaaaah… Et comment ah!
Gabriel entreprit de se détacher du groupe de noble, ayant pour sa souriante mère un dernier regard avant de lui tourner le dos et de prendre la direction vers les jardins. Au passage de Gabriel et Élise, d’envieuses demoiselles de la cour eurent dans le dans dos d’Élise de subtiles, mais bien existants, regards de vipères. Les hommes quant à eux, se pâmaient à son passage, s’écartant du chemin en faisant toutes sortes de courbettes exagérées.
Au bout d’un moment, pendant lequel Gabriel ne dit mot, ils se retrouvèrent à plusieurs mètres de l’endroit où se tenait la réception, éloignés des regards et des voix, seuls. C’est à peine s’il entendait son cœur battre dans sa poitrine tant il était agité, nerveux. Était-ce la première fois qu’ils se retrouvaient ainsi tous les deux, coupés de la noblesse et de leurs proches? Gabriel songea que oui, sans doute était-ce la première fois, du moins depuis belles lurettes, mais étrangement, il doutait que cette rencontre ne se termine bien. L’imprévisible Élise était là, tout près, et sans doute se trouvait-elle à l’endroit où elle aurait le moins aimer être au monde. Non en fait, elle donnait l’impression que peu importe où se trouvait Gabriel, là précisément était le pire endroit au monde. Flatteur, n’est-ce pas?
Gabriel soupira intérieurement et leva les yeux au ciel, espérant assister à un miracle, une façon de se sortir de cette embarrassante situation, mais rien ne vint à son secours, il devrait se débrouiller seul.
Devant les deux jeunes gens se trouvaient des arbres aux diversifiées variétés, des fleurs multicolores, des arbustes… Le chemin dans lequel Gabriel s’engagea, accompagné d’Élise, rappelait l’entrée d’un labyrinthe, une fois le seuil franchi, l’on se retrouvait masqué par des arbres au feuillage épais.

"Une… il hésita. Avaler était plus difficile, respirer était plus difficile, marcher l’était également. Il fallait reprendre contenance, ce n’était qu’Élise, ce n’était qu’Élise… fontaine se trouve à quelques pas d’ici, offerte à la reine par le roi le jour de leur 20e anniversaire de mariage, il y a de cela un an… Vous y étiez il me semble... Biensur qu'elle y était, il s'en souvenait très bien. Mais la fontaine fut installée qu'à la nuit tombée, après les festivités." parvint à expliquer Gabriel sur un ton qui se voulait naturel, conversationnel, mais dans lequel l’on sentait un léger inconfort.

Il arrivèrent bien vite à la dite fontaine, installée au milieu d’un espace aménager en forme de cercle, délimité par une haie haute de deux mètres environs et parsemée de nombreuses fleurs rouges aux nombreux pétales, rappelant la couleur de la robe d’Élise. L’herbe avait été fraîchement taillée et c’est sur ce tapis de verdure que reposait la fontaine. La scène rendue par la pierre était empreinte de tristesse. Dans un large bassin circulaire une femme de pierre dotée d’une grande beauté, légèrement vêtue, un peu plus grande que nature, se tenait debout, tête baissée vers le côté, vers l’eau, l’air attristé. Elle tendait désespérément la main vers l’eau, là où se portait son regard. Derrière elle, deux arbres, en pierre également, prenaient racine dans l’eau et leurs racines émergeaient par endroit de l’eau, entourant finalement la femme, créant une sorte d’enclos irrégulière autour d’elle. Ces arbres étaient dénudés de toute feuille et c’est du bout de chacune de leurs branches qu’émergeaient de petits jets d’eau dont la force était si faible que l’eau coulait le long de leur tronc jusqu’à rejoindre le bassin. Il y avait également des larmes qui semblaient perler sur le visage de la femme.

Gabriel s’était arrêté. Souvent il était venu ici, la plupart du temps seul, ou alors il y avait rencontré sa mère. L’endroit était silencieux, non seulement isolé par la haie, mais l’eau qui coulait des branches et des yeux de la femme créait un bruit d’écoulement faible, reposant. Le prince reprit la parole, murmurant, instinctivement, comme pour ne pas troubler le calme de l’endroit. Et il planta son regard dans celui d’Élise, peu importe si elle le regardait ou pas.

"La femme sans reflet. Ainsi l’a nommée son créateur, un magicien sculpteur. Et comme son titre l’indique, il suffit de s’en approcher pour constater qu’en effet, le reflet de la femme n’apparaît point dans l’eau. Il y a, comme vous l'avez vous-même mentionné, un peu de magie dans les jardins du roi..."

Si elle était le moindrement curieuse, elle irait vérifier par elle-même, et comme Gabriel la connaissait, il ne doutait pas qu’Élise s’approcherait pour voir la chose de ses propres yeux. Lui par contre, préférait demeurer à l’écart.
La femme sans reflet… Comme elle semblait être inexistante à ses propres yeux, Gabriel avait ce sentiment d’inexistence dans le regard d’Élise, comme si son reflet, à lui, ne s’y reflétait pas.
Patient, il attendait qu’elle lui fasse signe pour continuer la visite, les mains derrière le dos, les yeux rivés vers le bas, ses cheveux tombaient devant son visage neutre, Gabriel attendait. Et lui, songeait-il, même s’il offrait la plus belle des fontaines à Élise, n’en serait-elle jamais reconnaissante? Gabriel revoyait ses parents, complices, souriants lorsqu’ils se voyaient, même lui arrivait à voir le reflet de l’autre dans le regard de l’être aimé, alors que dans les yeux d'Élise, il n'était pas question de complicité, encore moins d'amour...
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Elise de la Marquise
Future reine d'Ingary
Elise de la Marquise


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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeDim 19 Aoû - 15:35

Elise devinait le regard de son futur époux, braqué sur elle, tendit qu'elle affrontait, a sa plus grande honte, celui des autres nobles tous hypocrites, moqueurs ou envieux. Elle refusait de croiser les yeux de Gabriel. Elle avait mis trop d' ardeur a le détester et elle se détestait de ne pouvoir lui montrer sa haine, de juste faire comme s'il n'existait pas. Mais en meme temps elle pensait que c'était lui apporté trop d'importance que de s' occuper de sa personne, non elle préférait presque leur "entourage" qui pavoisait dans leurs tenues chamarrées et empanachées. D'un ridicule! Elise se trouvait bien plus jolie dans sa robe cinabre, sobre, élégante mais jeune. Elle jeta un coup d'oeil a une dame qui passait, sa robe rose bonbon, ses airs de reines, sa cheveux chenus, les plumes accrochées a son chapeau plus grande qu'Elise et de plus elle s'était maquillée a outrance. Elise, malicieuse, posa sa main ganté sur sa bouche et pouffa doucement sous le regard complice du roi. Elle pensa que cette fameuse dame aurait été plus a son aise dans le prestigieux cirque Luna Negra, elle aurait été le plus beau clown...
Elise redescendit sur terre, contemplant, la reine et les autres nobles avec qui elle parlait, elle les avait tous un peu oublié, enfin surtout un...Un regard vers son père, elle savait qu'il l'admonestrait si elle ne partait pas avec le prince. On aurait dit qu'elle éprouvait une grande affliction. S'en était comique, enfin pas pour la principale concernée. La jeune femme scruta le bras pliés de Gabriel, près a soutenir celui d'Elise. Cette dernière effleura le bras du jeune homme mais ne le posa pas dessus, essayant de rester polie tout en gardant une distance respectable. Gabriel les guida loin des fastes de la cour. Elise ne voyait plus les autres pendant qu'ils avançaient, certains perçurent cette absence comme une joie incommensurable dû a la présence du prince a ses cotés...Si seulement ils avaient su, pauvres ignorants. Elle tentait de se sauver, et faute de sauver son corps, elle sauvait son esprit en l' élevant si haut que Gabriel ne pourrait d'atteindre. Malheureusement, bientot, lorsque les jardins les cachèrent comme s'ils étaient de mèche avec le prince. Elle dut sortir de son monde a son grand regret.
Pour garder contenance elle admira les jardins, car elle pouvait reprocher tous les maux du monde au prince et a sa famille, les lieux n'en restaient pas pour le moins magnifiques, et le terme paraissait faible! Parfois, à foison, s'étendait une végétation dense et variée représentant les différentes régions d'Ingary tout en respectant une certaine symbiose, bref le paysagiste avait fait un travaille fastidieux et d'une beauté peu commune, peut-etre même une pléthore.
Gabriel la conduisit vers une fontaine et tendit qu'ils s'approchaient murmura d'une voix qu'Elise interpréta comme incertaine:

"Une…Un long et étrange silence s' abattit tendit que le prince cherchait ses mots et qu'Elise ne faisait absolument rien pour l'aider, bien qu'elle fasse l'effort de l'écouter… fontaine se trouve à quelques pas d’ici, offerte à la reine par le roi le jour de leur 20e anniversaire de mariage, il y a de cela un an…*Mon cher, si vous m'offrait pour nos 20 ans de mariage une fontaine, je ferais aussi en sorte de vous faire parvenir un présent...beaucoup moins plaisant* pensa la futur reine, remplie d' amertume. Vous y étiez il me semble... *Et oui, j'ai assisté, contre mon gré, a cette soirée rébarbative...* Mais la fontaine fut installée qu'à la nuit tombée, après les festivités."

Il semblait être a nouveau comme avec les autres, assit sur son siège de confort et d'assurance, il ne s'était levé que pour un instant désastreux, il avait voulu jouer les timides princes amoureux transis et a présent enlevait son masque, redevant mondain, aussi grotesque que les autres. Elise sans un mot accessit de la tête, ne désirant pas prendre la parole en cet instant, a quoi bon? Elle se répétait sans cesser qu'elle devait s'éloigner, et enfin son voeux s' exhaussa: elle détacha son bras de celui de Gabriel, elle ressentait une sourde brûlure la ou le prince l'avait touché et grimaça une seconde, reprenant ensuite son visage impassible, dénué d'expression.
Elle s'approcha doucement de la fontaine aux airs mélancoliques. Elle l'avait oublié mais a présent, sa mémoire ravivait les vieux souvenirs. Cette femme au regard triste, ses arbres la murant dans sa peine, ses larmes, Elise l'enviait. Elle aurait tant voulu n'être que pierre, si loin mais pourtant si proche de son monde qu'elle aimait et haissait. Sentiments contradictoires. Elle se tourna vers le prince. Il la regardait droit dans les yeux, mais elle posa son regard sur un rosier qui la fasciné tendit que Gabriel s'exclamait:

"La femme sans reflet. Ainsi l’a nommée son créateur, un magicien sculpteur. Et comme son titre l’indique, il suffit de s’en approcher pour constater qu’en effet, le reflet de la femme n’apparaît point dans l’eau. Il y a, comme vous l'avez vous-même mentionné, un peu de magie dans les jardins du roi..."

La femme sans reflet. Elise sentit la colère remonter du fond de ses entrailles, elle désirait a la fois frapper le prince et s'enfuir mais dans les deux cas, elle n'avait aucune chance d'etre en paix, soit il la battrait en deux secondes soit l' attraperait avant qu'elle se soit enfui. Elle se sentait humiliée a cause de cette phrase: la femme sans reflet! Elle avait l'impression qu'il parlait d'elle. Elle était belle tout le monde le savait, mais au fond qui cherchait a percer la femme en elle! Elle n'était qu'une ombre. Que sa vie aurait été belle si elle était née dans le peuple! Heureusement que ses articles la rapprochait d'eux et lui procurerait un peu de consolation. Elise toujours aussi maîtresse d'elle ravala sa colère qui bouillonnait en elle, ce n'était pour une fois pas la faute du prince, il n'y était pour rien. Elle murmura, d'une voix cassante, afin de cacher son trouble:

"Etre sans reflet, etre inexistante, je la trouve disgracieuse, le sculpteur ne semble pas assez mis en avant ce qui se cachait derrière cette statue, elle ne mérite point un aussi grand intérêt."

Elise enleva un de ses gants puis l'autre et les posa sur le banc de pierre en face de la fontaine et déposa aussi son ombrelle. Ensuite elle s'assit sur le bord et entra lentement sa main dans l'eau froide. Elle sourit puis enleva ses talons, laissant a l'air libre ses pieds délicats. Elle réfléchit un instant, doutant, puis sachant que le prince ne dirait rien a ses parents et que ces derniers étaient restés près du roi, elle fonça.

La jeune femme se releva sur le bord en pierre de la fontaine se tenant bien droite et après avoir évalué la distance, se jeta en avant et entoura de ses bras l'arbre le plus proche. Un de ses pieds glissa mais elle parvint a se tenir contre la pierre. Sous le choc elle avait fermé ses yeux mais les rouvrit et se posa sur la première branche. Elle balança ses jambes, savourant ces quelques instants de liberté conditionnelle. Le vent renvoyait de l'eau sur Elise, qui au lieu de redescendre afin de se sécher, resta sur la branche en pierre lisse. Il la décoiffa et ses cheveux descendirent en cascade dans son dos, puis s'envolèrent légèrement, effleurant sa joue. Elle resta ainsi quelques minutes, puis jugeant que le prince perdrait patience et qu'il risquait de se plaindre de la conduite d'Elise, elle redescendit lentement pour éviter de finir mouillée de la tête aux pieds. Elle prit ses chaussures a la main, désirant marcher pieds nus sur l'herbe fraîche. Elle adorait se balader ainsi. Elle reprit ses gants et son ombrelle et se rapprocha du prince et s'exclama:

"Vous auriez du monté, mon prince, ainsi, j'aurais pu supposer que vous possédez un semblant de courage."

C'était sorti tout seul, parfois Elise ne se contrôle pas totalement et elle savait que dire cette phrase a Gabriel, signifiait l'attaquer de front, et les foudres du roi et de sa propre famille s' abattrait sur sa frêle personne. De toute façon, il était trop tard, elle releva ses yeux, une lueur de défis dans le regard. Les dès étaient jetés.
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Gabriel de Guerry
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 3:12

Elle était détestable. Une vraie peste. Impolie, obstinée, une petite princesse qui n’avait pas ce qui voulait et qui s’en montrait haïssable. Mais que voulait-elle donc, cette Élise? Si seulement il avait sut… Si seulement il avait connu la nature de ce qui apaiserait la sauvage Élise. Tout serait tellement, tellement plus facile… Ou pire. Qui sait? Et puis pourquoi avait-il fallut qu’il s’éprenne d’elle? Gabriel se maudit intérieurement d’avoir songer une telle chose. Non lui, c’était elle qu’il aimait, et personne d’autre. Ainsi songea t-il en observant Élise qui sembla quelque peu choquée par le discours de Gabriel sur la femme sans reflet. Il tenta de percer le mystère qui avait entouré la jeune femme, mais celle-ci retrouva ses airs d’impertinente vite fait. Quelle muraille vraiment que le caractère d’Élise. Et lui, l’incompétent, ne parvenait pas à y grimper, question de découvrir ce qui se cachait véritablement derrière le dragon qui protégeait la princesse!

"Être sans reflet, être inexistante, je la trouve disgracieuse, le sculpteur ne semble pas avoir assez mis en avant ce qui se cachait derrière cette statue, elle ne mérite point un aussi grand intérêt."

Sur le moment il ne répondit rien et la suivit plutôt du regard, jusqu’à ce qu’elle plonge ses doigts dans l’eau. Alors, il reprit la parole, mais d’une voix si basse et faible qu’il douta qu’elle ne l’ait entendue, elle qui désormais grimpait sur la fontaine de la reine…

"Peut-être ne reçoit-elle simplement pas le type d’attention dont elle a besoin… Peut-être faut-il seulement le chercher, son reflet…"

Cette statue là devant eux sur laquelle Élise grimpait, elle avait redonné courage à Gabriel à plus d’une reprise. Le reflet de la femme n’apparaissait pas dans l’eau, mais il apparaissait autre part. Cela avait convaincu le prince que peut-être, un jour, finirait-il par trouver le reflet d’Élise…
Il reporta son attention sur la jeune femme et vit ses longs cheveux descendre dans son dos. C’est à regret qu’il la vit redescendre, mais ne le montra point. Élise l’aventurière, pendant l’espace d’un instant, il l’avait crut bien, elle-même, sans sa garde. Sans doute la distance avec lui avait-elle éveillé une Élise moins farouche et mesquine. Alors qu’elle reprenait son ombrelle et ses gants, Gabriel porta son attention sur une fleur tout près de son visage, sur la haie, la détaillant attentivement, tentant de s’échapper un instant, mais la voix de sa future épouse le ramena à ses côtés. Il la regarda.

"Vous auriez du monter, mon prince, ainsi, j'aurais pu supposer que vous possédez un semblant de courage."

Par pitié, pas de la provocation… Qu’est-ce qu’elle attendait de lui? Il n’était rien, rien de ce qu’elle désirait ou appréciait, tout le contraire. Et il aurait beau changer, jouer au jeune aventurier amusant et audacieux, jouer son Tristan, qu’elle ne l’aurait pas plus apprécié. Et de toute façon, le prince se sentait complètement incapable de satisfaire Élise.
Son regard fuit celui de la jeune femme. Il soupira, puis regarda Élise de nouveau, l’air non pas ennuyé, mais plutôt misérable. Pourquoi l’attaquer ainsi? Croyait-elle sincèrement que si elle parvenait à suffisamment se faire détester par Gabriel et sa famille, le mariage serait annulé? Cette simple idée le troubla profondément. Il n’y avait jamais songé auparavant. Ce pouvait-il que le mariage soit annulé? Il chercha dans les yeux d’Élise le moindre indice, mais tout ce qu’il y vit était cet air de défi, qu’il ne relevait visiblement pas. Il tenta un timide sourire en coin. Bon sang ce qu’il était incapable de jouer… Pathétique, vraiment… Et plutôt que d’être honnête, que de lui dire comment il se sentait vraiment en ce moment, il sourit gentiment et prit la parole, feignant n’avoir pas été affecté du tout par le commentaire d’Élise, comme s’il le prenait pour une simple plaisanterie…

"Voilà une drôle de façon de jauger du courage des gens!"

Et sans plus attendre, il prit la direction du chemin qu’ils avaient emprunté quelques minutes plus tôt, question de continuer la visite. Il fit quelques pas vers l’avant, croyant qu’Élise le suivrait. Il indiqua d’une main le sentier devant lui puis, sans regarder Élise, prit la parole.

"Par-là se trouve une volière contenant diverses races d’oiseaux qui viennent s’y reposer lors de migrations ou y dormir régulièrement avant de rependre leur route…"

Il se retourna vers Élise qu’il croyait être derrière lui, lui tendant son bras de nouveau.
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Tristan Vollmer

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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeMer 22 Aoû - 1:05

[un peu plus loin dans les jardins...]

"Noooble, noooble réception… Réception de nobles, nobles impliquant…
Messieurs les nobles, nobles messieurs aux habits efféminés et aux nez en l’air, messieurs aux allures hautaines, courtois gentilshommes, habiles orateurs, baratineurs, c’est… du pareil au même.
Et mesdames, oh! mesdames… Avec vos chapeaux aux dangereux rebords, et vos robes, vos robes mesdames les noblessssses, qui débordent et gonflent et montent et montent! Ce ne sont point des jupes, mais des parachutes!"


Et aux demoiselles spectatrices de rire telles de timides souris derrière leurs éventails, gardant cependant chacune un œil rivé à celui qui depuis de nombreuses minutes les divertissait en discourant et en gesticulant de manière fort amusante, caricaturant diverses personnalités du monde de la haute société, monde dont lui-même fait parti.

"Tristan… Quel acteur vous faites! C’est sur les planches d’un théâtre que vous devriez jouer le pitre, plutôt que de traîner sur les planches d’un navire, car là, croyez-moi, vous ne le jouez pas, mais vous l’êtes…" Fit mademoiselle Marguerite Dupuis, sans doute la plus audacieuse et originale de toutes, en provoquant les rires de nouveau. Elle rabattit son éventail d’un vif coup de poignet, puis s’approcha du jeune homme d’une langoureuse démarche, le défiant du regard.

Le pitre dont il est question demeura stationnaire, glissant ses mains dans les poches de sa veste marine aux coutures et attaches dorées, qu’il gardait ouverte sur une chemise. Ses cheveux attachés de façon quelque peu négligente lui tombaient sur l’épaule droite et des mèches se balançaient au souffle du vent devant ses yeux bleus, rivés à ceux de la demoiselle dont le visage était désormais à moins d’un centimètre du sien. Elle avait ses mains derrière son dos et les autres aux alentours ricanaient et chuchotaient entre elles, amusées par la scène et, il faut l’avouer, envieuses.
Tristan ne répondit étonnamment pas à la provocation de Marguerite et dévia le regard. Chose étrange, au travers une haie non loin de la parcelle de jardin que lui et ses admiratrices avaient envahie, il aperçut se mouvoir un tissu rouge, exactement comme celui que portait mademoiselle de la Marquise, mademoiselle la bien-aimée de son ami le prince.
Un éclair passa dans les yeux électriques de Tristan, éclair de génie, j’en doute fort, mais plutôt un éclair de malice. Il reporta sitôt son attention sur la délicieuse rouquine devenue sangsue qui lui servait ses appâts sur un plateau, véritablement… L’offre était tentante, mais Tristan avait autre chose en tête, à présent. L’air espiègle, il s’écarta de Marguerite, ses mains désormais sur ses hanches, retournant plus près du groupe de jeunes filles et marchant devant elles d’un pas sûr, ignorant la demoiselle Dupuis qui sembla bien mécontente de l’inefficacité de son aventureux décolleté.

"Mesdemoiselles, j’ai là une bien triste nouvelle à vous annoncer… Il avait baissé la tête et semblait réellement affligé. L’ennui me prend. Les jeunes nobles en semblèrent fort inquiètes et plusieurs portèrent leur main à leur bouche et exclamèrent en « Ooooh » ou en « Iiii! » leur soudaine angoisse.
Alors, Tristan releva le menton et cessa de se déplacer, exposant un malicieux sourire. Jouons."

Aussitôt dit, aussitôt fait. Marguerite sortit de son mutisme et, souriante, courra vers Tristan.

"Vous comptez!"

Déjà autour d’eux des jeunes filles couraient partout, relevant les pans de leur robe, enthousiastes au plus haut point.

"Et surtout, ne trichez pas, Tristan…" murmura Marguerite près de son oreille, pour ensuite lui tourner le dos et partir à la suite des autres, disparaissant comme toutes quelque part dans le vaste jardin, abandonnant Tristan seul au milieu des arbres fruitiers, un œil fermé, l’autre ouvert. Il attendit puis, se mit à marcher, empruntant un couloir de haie bien long et pas très large. Il murmura pour lui-même à voix basse, toujours cet air taquin sur son visage, frôlant d’un côté et de l’autre de ses mains les longs feuillages qu’il longeait…

"Très bien, ne reste plus qu’à éviter les chemins qu’elles ont empruntés et à trouver cette goinfre et grossière et bougrement culottée de future reine!"

Un froissement de tissu…
Tristan tourna vivement la tête vers la gauche, jetant un coup d’œil derrière lui. Rien. Il regarda devant… Rien non plus. Il haussa les épaules, alla pour continuer son avancée, mais...
Sursauta.
Tout était devenu noir, tout d’un coup, et une odeur délicieusement sucrée et exotique lui avait envahi les narines. Tristan sourit d’aise en inspirant davantage le délicieux parfum, tout à fait calme de nouveau, ses mains accrochées aux haies se détachèrent et glissèrent lentement jusqu’à retrouver chaque côté du corps du jeune noble.

"Mais, mais, mais… commença Tristan d’un ton espiègle. Serait-ce l’odeur de la noix de coco que je reconnais là? Il porta son index à son menton, s’accoudant contre la main de son autre bras relevé. Et qui, qui donc pour porter jusqu’ici ce parfum des îles? Qui donc pour se montrer suffisamment gourmand pour s’embaumer de l’arôme des macarons? Hmm… Vraiment, me voilà plongé dans les méandres du doute…"

Il croisa son pied droit par-delà le gauche et se retourna d’un coup face à celui ou celle qui était à l’origine de ce petit jeu.

"Cependant… Son sourire s’agrandit. Quelques indices m’aideraient sans doute à me sortir de cette impasse… Voyons voir… Tristan prit des airs de confidences, sans pour autant en paraître moins malicieux. Aurais-je affaire à une fugitive demoiselle, par hasard?"
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Elise de la Marquise
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 1:13

Pourquoi, mais pourquoi Elise avait-elle hérité d'un futur époux pareil? Son manque de courage, cette manie de toujours faire le chien penaud. On aurait dit un petit enfant face a sa mère qui l' abandonnait sans scrupule! Il manquait cruellement de jugeote, car Elise, bien qu'elle ne veuille pas lui donner ses conseils, avait de nombreuses fois aider les hommes a conquérir leurs belles. Un soupçon de courage, la rendre jalouse, lui montrer qu'il sait se battre, qu'il possède une culture, bref en un mot la surprendre! Tout en Gabriel montrait la passivité, jamais au grand jamais Elise n'avait été surprise de le voir, ou bien d'entendre tout ses dires. La vie de Gabriel semblait avoir été écrite du début a la fin et lui suivait que trop bien ce scénario, tel un automate. Elise se pinça les lèvres tandis que le prince détournait la tête. Elle non plus n'avait pas une vie très surprenante, certes elle essayait de l' agrémenté au mieux, mais au final, elle serait toujours marier à ce personnage de livre et elle finirait reine du pays au lieux de vivre à d'Ingary comme une fille du peuple.
Cette fois, armée de ce qui paraissait être de l' orgueil il répliqua:

"Voilà une drôle de façon de jauger du courage des gens!"


Et voila, le don d'Elise toucher la ou cela fait le plus mal. Il avait vainement essayé de jouer les plaisantins et voila que la petite souris rentrait dans le jeu du chat et passerait bientôt en pâtée pour chat. Gabriel, vous l'aurez tous deviné, jouait évidement la petite souris apeurée et Elise le chat, attendant que sa proie tombe directement dans sa souricière. Il n'avait pas su quoi répondre à la véridique affirmation de la jeune femme, tombant comme un simplet, dans l' embuscade. Que répondre a présent? Elle ne risquait pas même pas sa peau! Elle avait crée un piège dont elle aurait pu etre elle-meme la prisonnière, seulement, Gabriel était a la fois trop rentré dans le jeu et pas assez. Trop en se ramassant totalement et pas assez parce qu'il n'était guère tanter pour parraitre valeureux aux yeux de celle qu'il disait aimer. Sornette! Elise soupira! Comme elle y pensait, elle lui avait quasiment donner une chance de montrer qu'elle pouvait le voir comme autre chose que son cireur de chaussures personnel! Il aurait pu faire du chantage, aller sur la fontaine comme elle, faire plus fort, trouver une échappée a cette phrase!
Elle ne dit rien, presque déçue puis pensa:

*Pourquoi être déçue, idiote, tu t' attendais bien a ce genre de réponse! Ne le sur-estime pas!*

Tandis que le prince partait en avant, elle le regarda quelques secondes. Cela lui suffit entièrement pour analyser la situation...petite escapade en romantique...toute seule! Elle posa lentement a terre ses chaussures et son ombrelle, n'en ayant pas besoin pour courir, et s'enfuit, cachée par les buissons, qui cette fois étaient avec elle! Heureusement, s'ils l'avaient trahie, elle les aurait défeuillés, feuille par feuille...car tout le monde le sait, ça fait plus mal!
Elle poursuivit sa course et cru entendre Gabriel parler a ses affaires laissées a terre! Il parlait tout seul, comme les petits vieux de la cour, voila une chose qu'elle n' oublierait pas! Elle soupira d'aise, enfin débarrassée de son cher et tendre. Elle marcha, lentement, désirant savourer cette solitude prise comme un cadeau, un présent que le temps, hélas, lui offrait peu souvent!
Soudain, elle l'aperçut. Un petit gitan, la peau halée, les yeux pétillants, portant des haillons. Elle lui sourit, surprise, tandis que lui la scrutait depuis pas mal de temps, caché entre deux haies. Lentement il s'approcha, hésitant, espérant qu'elle se souviendrait bien de lui. Immédiatement, Elise le rassura en murmura de sa voix douce:

- Bonjour Diego...Qu'est ce que tu as grandi! Cesse de tant pousser bientôt, tu seras plus grand que moi!

Etrange, aucune marque de noblesse en ses mots. Elise, naturelle, comme si elle se trouvait dans une famille de gitans depuis toujours. Elle tutoyait Diego, celui que tous nommaient le corbeau. En effet, les nobles, trouvant que les corbeaux étaient des créatures funèbres par leur sombre couleur et par leur cris effrayant, réfutaient d'approcher ses oiseaux et les méprisaient. Diego, nommé ainsi contre son gré, évitait de songer a ce désagréable surnom, car on l'appelait comme cela a cause de sa peau tannée par le soleil et de sa voix, car il chantait souvent en jardinant. Elise détestait entendre les nobles le nommer ainsi, bien qu'elle ne pouvait pas montrer son dissentiment. C'était un domestique depuis sa tendre enfance, et Elise l'avait rencontré un jour, alors qu'elle se trouvait en fort mauvaise compagnie. Le petit sauvageon l'avait sauvé de ses ravisseurs d'une après-midi, trois courtisans.

- B'jour, Mam'zelle Elise! Vous allez bien, j'espère que vous n'etes plus embetée par des courtisans!

- Le courtisan que je vient de fuir semble etre le plus tenace et le plus agaçant! s'exclama Elise en rigolant.

- Pour vous je les tuerais tous de mon épée!

Il sortit un bout de bois élégamment sculpté mais grotesque pour une vrai épée faite de métal et de sueur. Il fit tournoyer son fleuret devant les yeux de celle dont il était tombé amoureux, bombant fièrement son torse. Un amour de jeunesse, tous le pensaient, tous le savaient. Il se rappelait encore son retour chez lui lorsqu'il avait croisé la jolie sauvageonne. Il avait gesticulé, bougé partout dans l'humble cuisine comme un lion en cage et avait clamé partout, hurlant sa joie et sa fascination, pour cette belle de jour, cette belle d'un jour.

- J'ai vu un ange! Un ange exotique! Vous s'vez, elle brillait, comme comme un ange! Belle, oh oui! Et ses yeux! Verts, verts et malins, qu'elle était belle! Et sa peau, toute blanche, pas comme nous non, mais pure, un ange! Et son odeur, vous z'avez jamais sentit ça j'vous jure! Mystérieuse! Belle! Et sa robe...Pas comme nous, d'la soie, sisi, j'...jure! Sa robe toute blanche aussi, on aurait dit les mariées de la rue d'a coté, v'savez, seulement bien plus belle! Et ses cheveux...Ahhh....on aurait dit les champs de blés près d'ou vit oncl' Stouli! Qu'elle était belle!


-T'fais pas d'illusion fils, tu la r'veras jamais, c'est une noble, elle s'intéressera pas a un gars comme toi!

- Elle m'a promit qu'on se reverrait et meme que...

-T t'la reverras jamais! Simple baratin pour qu'tu la laisses tranquil, coupa son père.

- Elle est pas comme ça, elle est pas comme ça, elle est pas comme ça...

Et voila, qu'une promesse réalisée s'envolait dans le ciel. Le gitan était si heureux qu'il aurait serré dans ses bras Elise. Il devait l'avouer peu à peu le souvenir s'était estompé et la belle, dans le coeur de Diego, avait perdu de sa beauté mais il la retrouvé comme la première fois, aussi fraiche et rayonnante, un soleil, pour beaucoup d'hommes, pour trop d'homme. Il se maudit de n'avoir pas su rendre hommage a cette beauté. Seul, le présent qu'elle lui avait offert, celui que toutes les nuits il avait gardé auprès de lui, témoignait du passage d'un ange sur terre. Il hésita, puis baissa son arme, et passa sa main dans la poche de son pantalon rapiessé. Il en sortit un foulard blanc, aussi légé qu'une plume et qui dansait avec le vent. Il douta une dernière fois puis le tendit vers sa véritable propriétaire:

- t'nait, vous z'avez t'nu votre promesse, j'vous l'rends. J'ai bien fait attention, il a toujours v'tre parfum...Il est pas abîmé!

Elise le prit, devant le regard plus que désespéré de Diego, qui avait prié de toutes ses forces qu'elle lui offre pour toujours, qu'elle ne le reprenne pas. Quant a la jeune femme, elle scrutait les lettres E. M. inscrite en noir d'une écriture ronde sur le tissu. Elle sentait encore en effet les effluves de son parfum et se demanda comment le petit avait fait pour préserver l'objet intacte . Elle murmura:

- Je ne peux pas rester, sinon il va me retrouver! Par contre, il faut bien que je te promette a nouveau une troisième rencontre, on va pas finir comme cela, ce serait trop idiot. Alors, tiens...Un second présent!
murmura Elise en faisant un clin d'oeil à l'enfant ravi.

Elle sortit de son sac une montre a gousset, mais féminine, belle, en or. Elle la montra au garçon, et s'exclama:

-Lorsque la plus grosse aiguille sera passée 7 fois sur le 12, nous nous reverrons ici, en attendant, garde la moi!

Et c'est ainsi qu'elle s'enfuit une seconde fois. Un ange, vraiment. Qui pouvait disparaître sans laisser de traces en offrant toujours des merveilles, mis a par un ange?
De son coté, Elise, venait de trouver un nouveau compagnon de jeu qui jouait déjà a un jeu. Trisan, meilleur ami de Gabriel, fidèle et dévoué et...complètement diffèrent du prince. Plusieurs fois, Elise avait salué les mérites du jeune homme, car supporter le prince tout le temps...quelle épouvantable expérience. Pourtant, Elise adorait autant Tristan qu'elle haissait Gabriel. Tristant était drolatique, intelligent a ces heures, sans acrimonie, toujours admonester, bref loin d'etre parfait, donc parfait. Il semblait chercher quelque chose et Elise donc se tue, curieuse.

- Très bien, ne reste plus qu’à éviter les chemins qu’elles ont empruntés et à trouver cette goinfre et grossière et bougrement culottée de future reine!

Oh! Elise écarquilla les yeux, surprise! Mais quel effronté! Elle se retint d'exploser de rire, sentant le rouge lui monter aux joues, apparemment la discrétion n'était pas son fort et Tristan avait remarqué son faible pour les macarons. Par contre grossière...la il exagéré, Elise restait un model de politesse en toutes circonstances...ou presque. Bougrement culottée, Elise fut tentée de se pavaner fièrement...elle prit ça pour un compliment!
La jeune femme se retint de faire le moindre bruit et prit le foulard que lui avait rendu Diego de chaque coté et s'approcha très lentement et silencieusement de l'effronté. Elle passa le foulard au dessus de sa tête et le posa rapidement sur les yeux de Tristan et fit un neuf derrière la tête.

- Mais, mais, mais… Serait-ce l’odeur de la noix de coco que je reconnais là? Et qui, qui donc pour porter jusqu’ici ce parfum des îles? Qui donc pour se montrer suffisamment gourmand pour s’embaumer de l’arôme des macarons? Hmm… Vraiment, me voilà plongé dans les méandres du doute…

Elise cette fois ne put se retenir, rigolant a gorge déployée, cette fois belle et bien démasquée! Tristant se tourna vers elle et elle ne fit rien pour l'en empêcher. Il faisait toujours le clown, se donnant des airs de surpris.

- Cependant… Quelques indices m’aideraient sans doute à me sortir de cette impasse… Voyons voir… Aurais-je affaire à une fugitive demoiselle, par hasard?

- Non, a une aventurière, bravant un méchant prince aux airs d'ogres! Pouvez vous m'aider, noble Tristan, chevalier au grand coeur, a me sauver de cet etre terrible?

Elle sourit et prit la main du jeune homme, toujours dans le noir le plus complet grace au foulard. Elle l'entraina loin des rires des jeunes nobles se cachaient, loin de Gabriel qui devait toujours parler de ses oiseaux aux chaussures d'Elise. Elle l' entraîna, la ou seul dieu le savait, passant devant mainte fontaine, arbres, fleurs, devant quelques nobles surpris. Enfin, ils arrivèrent dans une pépiniaire. Des fruits de toutes tailles et toutes formes attendaient d'etre cueillis, accrochés dans les arbres. Leurs sucs semblaient des plus apaitissant, mais Elise se garda bien d'en manger bien qu'elle en mourrait d'envie, déjà elle s'était faite trop repérer a jouer les gourmandes alors que toutes les femmes qui vivaient dans ce chateau faisaient attention a leur ligne. Elise se moquait de sa ligne, elle était assez mince pour se permettre toute forme de nourriture, des macarons...aux fruits, simplement, il n'y avait aucune phrase qui disait dans le code de bonne conduite que se gaver comme une oie était élégant et raffiné. Bref, Elise evita de penser a son ventre.
Elle lacha la main de Tristan et s'exclama:

- Vous, je sais que vous n'avez point peur alors...soyez aussi culloté que moi et racontez moi, pourquoi vous cherchiez tant a retrouver une...comment dites vous...goinfre et grossière et bougrement culottée de future reine!? Cette femme doit être affreuse, indigne de la couronne royale et surtout toute aussi effrontée que vous! Je suis si attristée pour le prince, trouver une femme pareil...a ca place j' annulerais les fiançailles, pas vous? Si j'en suis sur! Il lui faudrait sur jeune femme sérieuse, et très admirative, comme cette Marguerite Dupuis. Ils formeraient un couple idéal et auraient une vie idyllique...

Elle se mordit la lèvre inférieur, anxieuse, espérant que Tristan comprendrait le message et le transmettrait a son ami, afin qu'il essaye de changer cette comédie qui n'avait que trop longtemps durée. Le temps passé, les heures, les secondes et a chaque pas vers le futur, Elise se rapprochait de son mariage, chose qui la tuerait sur le coup. Elise si forte et pourtant si fragile. On la tuerait si on la contraignait a épouser un homme qu'elle exècre! Elle ne survivrait pas car pour elle un mariage se faisait a deux, et si l'un des époux étaient forcés, le mariage ne serait qu'une tragédie. Gabriel finirait emmurer dans son devoir de roi, oubliant Elise, comme si elle n'était qu'un meuble dans le décor du château, et Elise passerait son temps a regretter. Regretter un passé ou elle aurait pu fuir sa vie, fuir tout pour recommencer...ailleurs.
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Tristan Vollmer

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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 6:19

Ce rire ne mentait pas! Tout à fait conscient qu’il se tenait devant Élise depuis le début, Tristan s’en vit simplement d’autant plus certain lorsque son rire se fit entendre. Un rire franc et clair et vraiment très beau, il faut l’avouer. Tristan aime beaucoup les rires, même si lui ne rit pas particulièrement souvent, pas vraiment du moins. Par exemple en ce moment, alors que la future reine s’esclaffait, lui demeurait plus ou moins sérieux, tout de même amusé, mais sans plus. Et puis peut-être les méninges du jeune Vollmer étaient-ils trop constamment occupés pour se laisser distraire au rire. Ajoutons également que s’il voulait l’entendre rire de plus bel, il faudrait trouver les mots justes. Les fourberies de Tristan, dirons-nous.

"Non, à une aventurière, bravant un méchant prince aux airs d'ogres! Pouvez-vous m'aider, noble Tristan, chevalier au grand cœur, à me sauver de cet être terrible?"

"Mon cœur est minuscule et votre requête gargantuesque. Sachez cependant que non loin d’ici se trouve un endroit fort odorant et loin des regards. Votre estomac saura sans doute vous guider, gente dame…"

Ainsi s’exprima Tristan, le fourbe Tristan, avant d’être aussitôt entraîné par la charmante Élise, et son estomac, il ne savait trop où. Il entendit les rires des jeunes filles s’éloigner (il en fut d’ailleurs mentalement reconnaissant envers la promise de son ami) et quelques nobles murmures, commentaires sans importance aucune, sur leur passage. Il préférait s’imaginer ces insignifiantes paroles plutôt que de les entendre…
"Ma foi! Gabriel est devenu blond!"
"Ah! ces jeunes gens… Coquins et coquines frétillant de buisson en buisson!"
Et plus encore, oh! oui bien plus…
Cette odeur de fruit… Agréable! Tristan sourit, désormais immobile au milieu de ce qu’il devina être la fameuse pépinière.

"Vous, je sais que vous n'avez point peur alors... Il sourit d’aise, faussement humble. Soyez aussi culotté que moi et racontez moi, pourquoi vous cherchiez tant a retrouver une...comment dites vous...goinfre et grossière et bougrement culottée de future reine!?
-Quelles fines oreilles! Glissa-t-il en coup de vent.
Cette femme doit être affreuse, indigne de la couronne royale et surtout toute aussi effrontée que vous! Je suis si attristée pour le prince, trouver une femme pareil...à sa place j'annulerais les fiançailles, pas vous? *Non!* Si j'en suis sur! Il lui faudrait une jeune femme sérieuse, et très admirative, comme cette Marguerite Dupuis. Ils formeraient un couple idéal et auraient une vie idyllique..."

"Ma foi… commença Tristan en s’approchant d’un regroupement d’arbres fruitiers. Mais… il se mit à sentir les feuillages, devinant les fruits qu’ils s‘y trouvaient. Un arôme attira son attention. Mais c’est une ogresse que vous m’avez à l’instant décrite! Ah ha! Une pêche! Il caressa les feuilles d’une main puis cueillit un fruit qu’il jugea mûr. Il croqua dedans, juteuse, délicieuse, parfaite. Il avala. Goinfre, grossière, culottée, et ce bougrement, affreuse, effrontée… À bien y songer, cette femme m’apparaît être la candidate idéale pour cet ogre d’héritier! Il croqua encore une fois et, la bouche à demi-pleine, une main sur la hanche, se donnant des airs songeurs il poursuivit. Alors que la fille Dupuis serait… beaucoup trop distinguée pour ce bougre! En deux temps trois bouchées même moins, Tristan termina sa pêche et jeta le noyau loin derrière lui. Un lointain : "Aie!" Se fit entendre mais il l’ignora totalement, entreprenant de marcher lentement autour d’Élise, se fiant à son odeur pour se retrouver, les mains derrière le dos. Voyez-vous, demoiselle Élise, ce monstre dont vous parlez me rappelle ces crapauds de princes, malencontreusement frappés d’un mauvais sort les condamnant à apparaître aux yeux de leur princesse tel de vulgaires et communes créatures fort peu attirantes… Banales, bêtes… Tristan s’était arrêté tout juste derrière Élise et murmurait désormais près de son oreille. Et ce prince, dont vous parlez, je crains fort qu’une sorcière ne l’ait sévèrement ensorcelé… Il s’écarta, alla au devant de la jeune femme et, mimant de tenir dans ses mains une épée, il reprit d’un ton de conteur d’épiques aventures… Mais ce monstre de prince cache derrière son armure de nuages un cœur brûlant de courage! Il fit un pas vers Élise et sur un ton de confidence continua son discours. Hélas! C’est dans une prison que cet être terrible est tenu, une prison dont les barreaux sont faits d’obligations, de responsabilités, de noble vermine, de destin et… Il s’interrompit, détourna le regard puis, retrouvant un ton grandiloquent... Mais enfin! Tout cela ne vous intéresse sans doute guère, il ne s’agit que d’un ogre, après tout… Désormais près des arbres, il tendit une main à sa gauche, et l’autre à sa droite.
Pêche, pomme ou poire? Ils ne font point encore pousser les palmiers hélas… Cependant j’en connais un qui, si gentiment demandé, y veillerait sans doute…" conclut-il avec un complice sourire.

Que tentait-il donc de communiquer à Élise, ce Tristan? Sans aucun doute, il était du côté de Gabriel, même si la future reine de son pays lui était d’une très agréable et très appréciée compagnie… Tristan aimait profondément Gabriel, comme le frère qu’il n’avait jamais eut, et souhaitais un jour le voir réellement heureux. Que le vrai Gabriel, celui qui riait et s’émerveillait pour un rien auparavant, refasse surface. Tristan l’attendait sur les planches de la scène d’Ingary depuis des années déjà et malgré sa longue attente, il ne désespérait pas, croyant fermement en son prince et ami. Si seulement Élise pouvait partager sa vision des choses…
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Elise de la Marquise
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeLun 27 Aoû - 1:46

Apparemment Tristan n'était pas d'accord avec elle. Elle l'avait su en croisant son regard, celui d'un homme entêté qui essayerait de réparer les dégas qu'avait crée son prétendu meilleure ami. Mais qui donc pouvait supporter un tel idiot et etre fier de lui? Si Elise avait été a la place de Tristan, elle se serait débarrassée du prince en deux temps trois mouvements. Seulement, son cas à elle était particulier et dure a rompre. Flavie a sa place aurait peut-être tué le prince, pensa la jeune femme, un bon coup de hache dans le coeur et voila qu'elle ne lui était plus destinée. Haaaa, elle demanderait a Mademoiselle Beauvais si elle donnait des cours particulier aux nobles...Elise en prendrait un tous les soirs, et ensuite se glisserait dans la chambre princière et ferait un carnage. Elle sourit, imaginant sa joie de voir le sang de son futur époux couler le long de son lit. Elle le torturerait avant?


"Ma foi… *Il parle d'une goinfre mais il ne parait guère mieux que moi!* Mais c’est une ogresse que vous m’avez à l’instant décrite! Ah ha! Une pêche!Goinfre, grossière, culottée, et ce bougrement, affreuse, effrontée… *Je sais Tristan, parfois, je parviens a décrire un portrait de ma personne bien négatif mais ô combien révélateur, suis-je donc réellement la bonne...postulante...Bien qu'un autre est postulé pour moi!?*À bien y songer, cette femme m’apparaît être la candidate idéale pour cet ogre d’héritier! Elise le scruta bouche bée, n'en croyant pas ses yeux, elle avait tant espéré qu'il comprendrait un tantinet le message et serait un peu avec elle mais alors la, il jouait les aveugles! En plus il mangeait son fruit, malicieux fier de sa bétise. Il reprit, devant Elise qui pinçait ses lèvres et essayait le plus possible d'éviter de faire un affreux rictus: Alors que la fille Dupuis serait… beaucoup trop distinguée pour ce bougre! Elise de surprise vint qu'approcher un projectile, de peur elle cria et fit un pas sur le coté et le noyau de la pêche qu'avait mangé Tristan vint faire une éraflure sur son bras. Elle regarda les petites gouttes de sang et sortit son mouchoir blanc, puis frotta avec énergie. Elle se blessa encore plus et gémit de douleur, mais voyant que l'ami du prince se rapprochait, elle laissa s'envoler son mouchoir plus légé qu'une plume et mit ses mains dans son dos. Voyez-vous, demoiselle Élise, ce monstre dont vous parlez me rappelle ces crapauds de princes, malencontreusement frappés d’un mauvais sort les condamnant à apparaître aux yeux de leur princesse tel de vulgaires et communes créatures fort peu attirantes… Banales, bêtes… Elise sentit Tristan a quelques centimètre d'elle et ce retint de casser le mythe du prince transformer en crapeau...Elle aurait tout le temps de le faire ensuite. Et ce prince, dont vous parlez, je crains fort qu’une sorcière ne l’ait sévèrement ensorcelé… Il s’écarta, alla au devant de la jeune femme et, mimant de tenir dans ses mains une épée, il reprit d’un ton de conteur d’épiques aventures… Mais ce monstre de prince cache derrière son armure de nuages un cœur brûlant de courage! Il fit un pas vers Élise et sur un ton de confidence continua son discours. Hélas! C’est dans une prison que cet être terrible est tenu, une prison dont les barreaux sont faits d’obligations, de responsabilités, de noble vermine, de destin et… Il s’interrompit, détourna le regard puis, retrouvant un ton grandiloquent... Mais enfin! Tout cela ne vous intéresse sans doute guère, il ne s’agit que d’un ogre, après tout… Désormais près des arbres, il tendit une main à sa gauche, et l’autre à sa droite.
Pêche, pomme ou poire? Ils ne font point encore pousser les palmiers hélas… Cependant j’en connais un qui, si gentiment demandé, y veillerait sans doute…" conclut-il avec un complice sourire.

Elise se tourna, la mine boudeuse, les bras croisés, cachant sa blessure a Tristan:

" Ce prince semble s' accommodé de son existence de crapaud et la soit-disant sorcière a bien essayé de le sortir de cette vie misérable. Elle lui a donné sa chance, essayant en vain de comprendre ce que les autres trouvaient en lui de si extraordinaire. Ce crapaud n'a aucune odeur, aucune saveur, il est comme...Elise s'approcha d'un prunier et, enleva délicatement une prune verte...Tenez Tristan...Elle lui lança la prune et reprit: Il est comme elle...fade, un gout amer, qu'on essaie d'oublier, même si a l'extérieur elle parait bonne! La sorcière ne veut point jouer les princesses délivrant leur prince bien-aimé, la princesse est indépendante et préfère l'ane a l'ogre. Et sachez Tristan, que je suis loin, mais très loin, d'être comme toutes ces autre nobles, on ne m'achète pas, que ce soit avec des palmiers, de l'or, un avenir trop certain, un mariage que toutes m'envie, je ne suis pas une marchande, et encore moins un objet, un trophée de guerre. Gabriel ne doit pas etre qu'un époux, un noble parfait, je veux qu'il est le gout de vivre, je veux un époux que j'aime, et non pas une ombre!"
Elise se tourna vers Tristan et se rapprocha du jeune homme en posant une main sur la sienne. Elle croisa les deux doigts, les releva jusqu'a ses yeux et murmura:

"L'ogre, si vraiment au fond, semble avoir un bond fond, digne de moi, je ne suis pas compliquée, je veux seulement, qu'il soit original qu'il sorte de l' ordinaire. Tous ses nobles, s'il sortait de leurs jeux, je serais déjà bien plus attentive. Comprenez-moi, si je me montre si dur, c'est que je souhaite etre heureuse, et si je ne le suis pas, qui le sera pour moi? Personne, et je n'ai qu'une vie!"

A ce moment, Elise entendit un bruissement de feuille, elle hésita, plongée en pleine réflexion. En effet, en parlant, elle avait laissé parler son coeur, oubliant Tristan, la prune, les arbres fruitiers, les nobles, son père, le roi, le corbeau, Gabriel...Et c'était celui-ci qui apparaissait...Son mouchoir blanc à la main. Elle ne le regarda pas, enfin que très vite, le temps de reconnaître ses vêtements. Elle ne percevait rien autour, un bourdonnement dans ses oreilles l'empechait d'entendre Tristan et Gabriel, d'ailleurs elle ignorait leur fait et gestes. Elle venait de lacher la main du meilleure ami a son futur époux et regardait la prune, a terre. Sa couleur verte pétante, la perfection de ses courbes, puis elle scruta plus en profondeur, s'apercevant, qu'elle paraissait ne rien contenir, comme un ballon remplit d'air. Voila Gabriel, le plus grand prince, futur roi d'un des plus grand royaume du monde, réduit a etre comparer a une prune. Désolant. Elise plongea ses yeux dans ceux du prince, et le scruta, a la recherche de ce crapaud qui se transformait en prince des contes de fées. Elle ne vit qu'un océan d'une beauté limpide...peut-être trop limpide...elle aurait bien voulu qu'ils se remplissent de poissons volant porteur de charmes. Mais si ce corps avait une beauté divine, il paraissait plat, un homme sans vie. Elle se déroba, ne sachant pas trop comment explique sa fuite:

"Gabriel...La première fois qu'elle l' appelait pas son prénom, chose qui raisonna de façon fort étrange dans les oreilles d'Elise. Je désirais voir une fleur qui me semblait familière et je me suis perdue, me retrouvant en ces lieux et c'est ainsi que, fortuitement, j'ai rencontré monsieur Vollmer, qui galamment, m'a sommairement fait visiter ce paradis de saveurs. Poursuivons a trois notre route, je suis sur que Tristan connaît aussi bien les jardins que vous...et puis il est d'une agréable compagnie...N'est ce pas? Je suis sur qu'a trois nous nous amuserons bien plus!"

Elise comme si de rien n'était posa son bras sur celui de Tristan, lui jeta un coup d'oeil qui signifiait clairement: " je vous donne votre chance, la dernière, mais s'il m' insuporte je pars et vous vous débrouillez tout seul". Gabriel avait une dernière chance selon Elise, parviendrait-il a s'en sortir, a montrer qu'il valait plus que ce qu'elle pensait? Elise se moquait en avance, sachant très bien qu'il ne parviendrait pas a l'étonnée...une fois de plus.
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeMer 29 Aoû - 3:41

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Tristan sembla touché par les paroles d’Élise. Oui, il tenait à Gabriel comme à un frère et ami, mais Élise lui apparut comme une bien malheureuse future reine alors qu’elle lui répondait. Il comprenait tout à fait ce qu’elle voulait dire, du moins il croyait comprendre. Élise n’avait rien, mais alors là rien de ces demoiselles de la cour qui tenaient pour unique ambition de trouver un bon mari, un beau gentilhomme qui saurait les charmer ou qu’elles sauraient charmer. Élise voulait plus et Gabriel lui apparaissait comme vide de cette soif de vie qu’elle avait, et que sans doute elle aurait souhaité partager avec lui.
Sa main dans la sienne, Tristan baissa la tête vers les doigts d’Élise enlacés aux siens, sans pour autant les voir, mais garda le silence. Il lui aurait bien fait milles promesses, ses promesses d’aventurier, de voyageur et chercheur de trésors, non, plutôt chercheur de quêtes, toujours et encore, parce que les vrais trésors matériels, l’or et les diamants, ont aux yeux de Tristan aucune importance. Exactement comme lorsqu’ils étaient petits, Gabriel et lui. Dans les chasses aux trésors, jamais ils n’ouvraient les coffres, s’imaginant à tour de rôle la plus belle des merveilles. Tristan rêvait d’un navire magnifique dont il serait capitaine et Gabriel lui… À quoi rêvait Gabriel, déjà? …
Des ailes, oui c’est ça, le prince alors gamin disait trouver de grandes ailes avec lesquelles il pourrait s’envoler, construites avec les plumes tombées du ciel.
« C’est pour ça qu’on trouve des plumes, Tristan. Les oiseaux ils voudraient bien qu’on s’amusent avec eux, alors ils laissent tomber leurs plumes… et doivent nous trouver bien bêtes de les utiliser pour écrire, ou pour remplir les oreillers, décorer les habits, les masques… Tu parles! Moi si j’avais de belles et longues plumes, bien je me les piquerais dans le dos tient!
-Il n’a peut-être pas de plumes mais… si tu rentres pas tout de suite, c’est avec une épée qu’il va te piquer, ton père! »
Le voilà le vrai trésor, celui de pouvoir encore et encore rêver à sa guise des vrais trésors, ceux qui se cachent dans le cœur de tous et chacun.

Tristan soupira et releva le bandeau de ses yeux, le laissant sur le haut de son front, puis posa son regard sur celui d’Élise en esquissant un mince et triste sourire.
Qu’une vie… Qu’une seule et sombre vie, rendue misérable par un trop plein de richesse et une absence de vérité.
Mais… Tristan trouva là encore un remède possible, une nouvelle raison d’espérer. Son sourire alors triste retrouva son air goguenard, et en même temps, Élise émergea de ses profondes réflexions, interrompue par l’arrivée de Gabriel…

Il avait cherché Élise, après s’être rendu compte qu’il parlait seul, énumérant les diverses races de volatiles possibles de reconnaître à la volière, mais n’avait pas cherché longtemps, laissant son découragement prendre le dessus. Elle avait eut ce qu’elle voulait et s’était débarrassée de lui, pourquoi lui gâcher ce bonheur… Il avait soupiré et avait souhaité ne pas être Gabriel de Guerry, ne pas être le futur roi d’Ingary, ne pas être une icône, une façade d’homme, un paraître, mais plutôt, et tout simplement, quelqu’un.
Le prince avait prit le chemin du retour, jusqu’à ce que la voix familière de Tristan ne le fasse changer de route. Tristan, en voilà un qui voyait en lui un ami, et non un prince. Il marcha donc dans les jardins, seul, avec une certaine hâte, content de pouvoir passer du temps avec celui qui avait le don de l’entraîner en de risquées aventures, mais qui toujours et depuis toujours, le traitait en égal. Sur son chemin, accroché à une haie, il trouva un mouchoir blanc, taché de sang. Il le porta plus près de son visage et distingua aussitôt le parfum d’Élise. Étrange… Il le garda dans sa main et pressa le pas.
Il tourna le dernier coin, celui qui le mènerait, comme il le croyait, à Tristan, avec une toute autre idée en tête, soit de lui demander de l’aider à trouver Élise. Sa surprise fut grande cependant, lorsqu’il vit Élise, justement, ainsi que Tristan, près l’un de l’autre, main dans la main. Le jeune blond, en voyant le prince, s’empressa de s’approcher de lui, un large sourire aux lèvres, lâchant la main d’Élise alors qu’elle aussi détachait ses doigts des siens.

"Gabriel! Quel drôle de hasard! Justement, Élise et moi-même avions une fort intéressante discussion à ton sujet!"

Fit Tristan d’un ton jovial en rangeant ses mains dans les poches de sa redingote marine. Gabriel lui sourit brièvement, étirant plutôt rapidement ses lèvres pour aussitôt effacer cette ombre de sourire sur son visage. Il sembla que l’atmosphère s’était refroidie. Le prince avait les yeux rivés à Élise. Fâché? Pas tant... Déçu? Disons plutôt que l’impression de se faire prendre pour un idiot lui faisait serrer quelque peu la mâchoire… Et quelle excuse de la part d’Élise! Il en échappa même un très court et chargé de sarcasme ricanement en levant les yeux vers le ciel. Cette réaction de sa part anima Tristan et celui-ci, presque en bondissant, alla vers la jeune femme, tournant un moment le dos à Gabriel, il adressa à Élise un enthousiaste regard, haussa deux fois de suite prestement ses sourcils. Si ce n’était pas une belle démonstration, ça, du moins un aperçu, d’un Gabriel capable d’autre chose que de courtoisie et platitude! Il avait tout de même clairement démontré un signe d’irritation, et devant Élise en plus! Juste avant de se retourner, Tristan fit un complice clin d’œil à Élise, espérant qu’elle avait vu et entendu ce que lui avait entendu. Hélas, cet écart de la part du dauphin ne dura point plus longtemps que le temps de dire : Prout! Et Gabriel retrouva un sourire poli ainsi qu’une droite posture. Subtilement, Tristan leva ses yeux vers le ciel en signe d’exaspération. Ce qu’il pouvait mal jouer les nobles, parfois… Il sentit alors se poser sur son bras la main d’Élise, il la regarda., espiègle, puis rejoignit Gabriel en l’entraînant avec lui. Tous trois prirent ainsi un chemin du jardin, Tristan au centre de la formation avec d’un côté Élise près de lui et Gabriel, ses mains dans son dos, de l’autre.
Lourd et pénible silence… Embarrassant malaise qui s’était installé, il fallait y remédier et Tristan prit les devants.

"Ben dites-donc c’est pas tous les jours qu’on a la chance de se balader avec une si jolie demoiselle au bras hein! Déclara gaiement Tristan en se donnant des airs de joyeux luron, pour ensuite administrer un complice coup de coude au prince. Y’en a des plus chanceux que d’autres hein!"

Le sourire que lui rendit Gabriel était tout sauf certain et rassuré… Tristan se retourna vers Élise, regarda devant eux, commençant à perdre espoir, mais se reprit aussitôt. Un oiseau venait d’émerger de la haie et s’était envolé devant eux, rejoignant le ciel.

"Vous savez madame, Gabriel, lorsque enfant, collectionnait les plumes d’oiseaux. Reprit-il en baissant les yeux vers Élise, souriant.
-Mais je vous jure, c’était très sérieux son histoire! Il avait aménagé tout un système pour cacher son projet loin des regards, sous son lit.
Il tourna vivement la tête vers le prince. Racontez-lui! Gabriel lui fit les gros yeux, puis d’un ton qui se voulait calme mais qui sonna quelque peu crispé…
-C’était idiot, tous les gamins ont des projets de ce genre…

Tristan s’adressa à Élise de nouveau, ignorant le commentaire de son ami.

-Gabriel avait sérieusement entreprit la construction d’une paire d’ailes. Il avait emprunté tous les livres imaginables traitant des oiseaux et de leur anatomie à la bibliothèque et avait dessiné des plans, plutôt biens d’ailleurs! Et puis il volait dans les cuisines les os des poulets, des dindes et d’autres animaux, des os qui pourraient lui servir pour faire de vraies ailes vous voyez, et puis tout ça, il l’avait placé dans un grand drap blanc qu’il glissait sous son lit. Les plumes il les volait dans les encriers ou les prenait dans la volière, puis les collait sur ses montages d’ossements. Je dois dire que c’était un peu louche, mais crédible, du haut de mes 12 ans, le projet me paraissait tout à fait réalisable. Il avait même installé des sortes de harnais pour fixer le tout sur ses épaules. Tout allait bien jusqu’au jour où…"

Tristan se défit de la poigne d’Élise et avança au devant des deux futurs époux, il se retourna et se mit à marcher de reculons pour pouvoir leur faire face. Sous le regard malveillant de Gabriel qui avait maintenant les joues teintées d’un rouge vif, il reprit son récit, énergique, comme s’il racontait une de ces histoires de capes et d’épées, avec l’émotion et tout.

"Le roi, furieux, découvrit le trésor de Gabriel par le biais d’une servante qui faisait le ménage et qui avait découvert la chose en remarquant une désagréable odeur dans la chambre du prince aîné, mais elle n’avait osé toucher les dites-ailes. Dès qu’il apprit la nouvelle, le roi se précipita dans le palais, direction le jardin secret de Gabriel…
GAAAABRIEEEEEL!
Cria Tristan en se plongeant aussitôt dans la peau du roi furieux puis, retrouvant son rôle de narrateur… Heureusement, j’avais été témoin de la scène de découverte de la servante et je pus avertir le grand créateur avant la venue de son père. L’ange Gabriel allait prendre son envol! Ses ailes sur le dos, il courut dans les couloirs du palais avec moi, mort de rire derrière lui. C’est sur un balcon, accroupi sur la rampe plus précisément, qu’il prit position afin de s’envoler.
Vite, vite dépêche-toi Gabriel, il arrive, il arrive! Lui disais-je en l’aidant à se lever. C’est lorsque Gabriel parvint à se tenir debout bien droit sur la rampe, les bras en croix, l’air plus que déterminé à mener son projet à terme, que le roi nous retrouva. Dès qu’il vit son fils, il se précipita vers lui mais, trop tard, Gabriel sautait! Et aussi étonnant que cela puisse paraître et bien, il vola, je vous jure! Pour quelques secondes à peine, mais elles tinrent bon, ses ailes, et lui sauvèrent sans doute la vie… Ce n’est qu’à environ 5 mètres du sol qu’elles cédèrent et comme vous pouvez le constater aujourd’hui, il s’en sortit! Heureusement, car sans cela il n’aurait pu porter à termes ses nombreux autres projets!"
Conclut Tristan en apposant ses mains sur ses hanches, posant sur son ami un regard amical, défiant la sombre expression de l’héritier, qui prit la parole.

"Allons Tristan, tu sais bien qu’après cette mésaventure je- il s’interrompit, parut embarrassé. Enfin ce fut tout…"
Sérieux cette fois, Tristan répondit.
-Si ce n’avait été de ces heures obligatoires à passer aux études et aux entraînements, les autres projets auraient été réalisés, mais il n’est jamais trop tard pour-
-Cela appartient au passé, Tristan, ces projets n’étaient que les… que les rêves d’un gamin irresponsable…"
coupa Gabriel.

Tristan sembla se tenir la langue, puis choisit d’ignorer encore une fois les dires du prince, pour ensuite retrouver un air malicieux et reporter son attention sur Élise.

Je sais que je ne suis pas particulièrement bien placé pour parler mais… à ce que je sache, vous n’étiez pas tout à fait sage, vous non plus, non…? Élise la petite fille modèle… Ca sonne un peu faux…"
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Elise de la Marquise
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeVen 31 Aoû - 22:36

Il fallait le dire, Elise ne se sentait qu'a moitié fière en entendant le ricanement à la fois chaotique et ironique de son prince bien aimé. Il n'était pas dupe, dommage. Remarque, si Gabriel de Guerry, semblait avoir dans bien des domaines, l'esprit ouvert et doué d'un grand intellectuel lui permettant d'etre toujours au dessus du commun des mortels, avec Elise et Tristan, il ressemblait à un gamin des rues ignorent. A coté des deux jeunes gens, il paraissait tantôt ébahi, tantôt dépourvu de ses moyens. Comment pouvait-il faire bonne impression ou seulement intéresser Elise, en étant toujours bouche bée devant les mensonges grotesques qu'elle racontait, simplement, pour masquer le vrai. Tous les trois savaient ce qu'il en était vraiment, et Elise en entrant dans le jeu des nobles, trouvait une parade qui lui permettait de faire avancer les choses tout en préservant sa personne. Si elle ne témoignait aucune marque de sollicitude ou simplement d'intérêt polie envers le prince, il en fut le contraire pour Tristan qui après un clin d'oeil a l'adresse d'Elise, releva les yeux et entraîna la demoiselle vers son prétendant. Quant à Elise, elle ne réfléchissait pas a l'approche de son ennemi numéro un, mais plutot au déplaisir du prince en entendant ses dires. Après tout, Tristan n'avait peut-être pas totalement tord, peut-être qu'en dessous de cette chair se cachait, bien ancré au fond, un coeur. Elle sourit, légèrement, dissimulant le plus possible, la joie que lui procurait le déplaisir évident de Gabriel, bien que ce ne soit pas une réel exaspération, ce qu'elle aurait d'avantage aimée. Mais bien sûr, il reprit très vite son calme contrariant et sa distinction ridicule. Elise se fit la réflexion: "Après la prune, mon prince, vous ressemblez aux poupées de cire...". Les yeux vides, le teint pale, des vêtements magnifiques, un regard froid, a faire peur à la jeune femme.

Lorsqu'ils reprirent leur marche, le trio semblait embarrassé, du moins Elise l'était. A la fois désirant fuir et a la fois curieuse de contempler la situation dans laquelle les deux allaient se mettre pour la séduire...Du moins pour que l'un aide un autre a ne pas paraître ni trop lourd, ni pas assez. Le dosage n'était pas une affaire d'homme. Elle voyait déjà deux futurs: l'un où le prince comme un lourdeau, le nez rouge et les yeux fuyant lui dirait:

"Que vous etes jolie Mademoiselle Elise, je peux vous embrasser?"

Ou l'autre. Un Gabriel coincé, mettant la main devant la bouche, pour garder une certaine retenue, et plissant ses vêtements soigneusement:

"Elise, pouriez-vous parler a ma mère pour qu'elle puisse régler les dates du mariage."

Seulement, Tristan, peut-être en vain, essaya de tourner la conversation vers un sujet badin...Dommage pour lui, on ne badine pas avec Gabriel...

"Ben dites-donc c’est pas tous les jours qu’on a la chance de se balader avec une si jolie demoiselle au bras hein! Y’en a des plus chanceux que d’autres hein!"

"Oh! Je ne pense pas qu'il y ait de la chance, bien au contraire! Si vous voulez mon avis Tristan, la chance n'a rien, mais réellement rien avoir avec cette balade."

La jeune femme tira la langue au jeune homme tandis que Gabriel ne l'apercevait pas. Qu'elle les enfonce! Ca leur apprendrait a eux et au roi a absolument vouloir contrôler sa vie.

"Vous savez madame, Gabriel, lorsque enfant, collectionnait les plumes d’oiseaux?"

Elise en resta bouche bée. Que la même personne qui se trouvait en face d'elle, collectionnait dans un passé guère lointain, les plumes d'oiseaux lui paraissait absurde. Généralement, ce genre de collection, n'était faite que par les excentriques, les gens reclus de la société pour leurs manières étranges. Le paradoxe, c'était de savoir que le futur roi avait fait ça. A présent qu'elle scrutait, attentive, le prince, l'allure de ce dernier donnait plus des airs de collectionneurs de médailles à l'armée ou de timbres.

"Tristan...Les méandres de votre mémoires semblent gravement atteins, je ne peux croire à cela, n'est ce pas votre altesse?"

Regard surpris, un sourcil froncé a l'égard du futur roi pour qu'il confirme ses dires, mais au contraire, Tristan de plus belle, reprit:

-Mais je vous jure, c’était très sérieux son histoire! Il avait aménagé tout un système pour cacher son projet loin des regards, sous son lit. Racontez-lui!

-C’était idiot, tous les gamins ont des projets de ce genre…

-Racontez-moi! S'il ne désire pas le faire, Tristan, faites le! J'adore les histoires d'enfance! Et sachez que peut de "gamins" ont des projets tels que les vôtres, je ne sais pas si vous connaissez Peter Davis? Et bien, c'est le fils d'un noble qui à malheureusement seulement le titre..Et bien, très rarement, il ouvre la bouche, ou ne bouge, on raconte que depuis qu'il est née, il est assis sur une chaise a contempler un mur de sa chambre. On dit qu'il dort éveiller mais je l'ai rencontré et je puis vous assurez que cet homme est tout a fait normal, seulement, il est d'un ennuis profond! J'ai tout essayé pour le sortir de cette léthargie et croyez moi mes ressources sont nombreuses...Mais, j'ai abandonné, si vous avez une idée a me soumettre...Oh...escusez-moi, alors Tristan racontait les aventures de monsieur.

Elise écouta attentivement le récit de Tristan, se prenant au jeu. Elle avait du mal a croire que cet être transparent, était pourvu de rêve idylliques. De plus, pour un enfant, il paraissait minutieux: approfondir ses connaissances a la bibliothèque pour devenir un ange, drole d'idée. Alors qu'une autre femme de la cour aurait été choquée d'entendre les dires de Tristan, sur les os et les plumes, elle au contraire était fascinée, écoutant Tristan, ne voyant que ses lèvres bouger et débiter ce conte avec l'élégance d'un conteur dans un vieux village.
Lorsque le jeune homme se retourna, marchant a reculons pour mieux captiver son audience, Elise n'eut pas peur qu'il tombe et se blesse, non, elle ne percevait plus la présence de Gabriel a ses cotés, ni celle des animaux ou celle des plantes, seul l'histoire comptait a ses yeux. Elle était conquise. Cette histoire d'un chenapan essayant de monter au dans le ciel et découvrir ce qui se cachait derrière...que cela ferait un bon roman! Lorsqu'elle apprit que le jeune homme fut découvert avec sa cachette elle mit sa main sur sa bouche et s'exclama un:"oh!" de peur pour le personnage, ayant peur pour lui que la sentence soit la pire de toute. Les deux jeunes gens, aussi imprudent qu'ils étaient, plaisait a Elise, ce garçon qui pour échapper au courroux de son père et apprendre a voler se précipitait et tombait d'un balcon pour voler...et chuter. La surprise se changea en déception sur le visage d'Elise qui revenait dans le monde réel, emportant dans son coeur cette merveilleuse histoire et ce Gabriel, qu'elle n'avait jamais connu et ne connaîtrait sans doute jamais.

"Allons Tristan, tu sais bien qu’après cette mésaventure je- il s’interrompit, parut embarrassé. Enfin ce fut tout…"

Et voila, Elise venait de trouver, la pire des sentences qu'avait eut Gabriel. Son père et son futur de roi, voila qui avait changé le rêveur en abrutis, et Elise pesait ses mots, du moins sa pensée, car si elle ne pouvait se permettre de dire ce qu'elle pensait de son education au prince, elle n'en pensait guère moins!

- Si ce n’avait été de ces heures obligatoires à passer aux études et aux entraînements, les autres projets auraient été réalisés, mais il n’est jamais trop tard pour-
- Cela appartient au passé, Tristan, ces projets n’étaient que les… que les rêves d’un gamin irresponsable…" coupa Gabriel.
Si elle ne s'était pas permise de dire le fond de sa pensée...Tristan le fit pour elle, et elle lui sourit, complice.
- Je sais que je ne suis pas particulièrement bien placé pour parler mais… à ce que je sache, vous n’étiez pas tout à fait sage, vous non plus, non…? Élise la petite fille modèle… Ca sonne un peu faux…"
Elise qui boudait dans son coin releva immédiatement la tête. Au début, elle hésita, puis se lança, non sans une dernière pique pour son prince préféré:

- Vous savez, j'aurais sans doute aider ce gamin irresponsable à poursuivre ses rêves, de plus, il me semble charmant, n'est ce pas Tristan?...Elle douta, regarda Tristan dans les yeux pour lui montrer comme en cette après-midi, Elise était bonne avec celui qui ne méritait que mépris, et reporta son attention sur le prince: Il n'est jamais trop tard, pour reprendre ces projets a bien... Bref...Tristan, à moi de narrer la grande épopée d'Elise et ses bêtises...Laissez moi donc votre place!"

La jeune femme s'avança un peu plus et se mis a reculons comme Tristan, qui revenait auprès de son ami. Elle n'avait pas choisi son histoire au hazard, dévoilant une partie de sa vie inconnue, mais trépignante, du moins pour elle, qui avait vécu une merveilleuse histoire...sale. Ses yeux devinrent malicieux, deux fentes réduites a capter les deux hommes, ses mains s'ouvrirent devant elle, montrant qu'elle dévoilerait des secrets et sa bouche s' entrouvrit:

"En effet Tristan, vous l'avez deviné, je n'ai été pour mes parents que sources d'ennuis et de traqua. Depuis toute petite, je vole des mets dans la cuisine, joue avec les domestiques, pars en ville à leur insu...Et c'est ici que mon histoire commence...La jeune femme murmurait presque, gardant dans sa chaude voix, l'agréable ton du mystère. Je n'avais que douze ans moi aussi, et a ce moment la, je mettais aperçu que de ma chambre, je pouvais monter sur le toit de ma maison et ainsi, sortir de ma demeure sans que personne ne s'en doute. Je partais le soir, tard, et rejoignais mes amis peu commun. C'était en novembre, alors que le froid s'installait dans la ville. Je pense que vous ne connaissez que les beaux quartiers de Kingbury, sinon vous auriez appris que loin, vers un petit lac, se trouve une carrière d'argile. Bien évidement, seuls les tuiliers s' aventuraient dans les parages....Évidement...Elle mit un temps d'arrêt pour que l'assistance demande le récit, qu'elle soit a bout de souffle, cherchant a deviner les paroles d'Elise et en même temps qu'elle les savoure. Toutes la villes pensaient et pense encore cela, au grand jamais, les parents du peuple devineraient, ce qui s'est produit, et qui se déroule encore. C'était un après-midi, je m'étais échappée, prétextant une envie de faire un tour, je rejoins bien vite mes nouveaux amis, une vingtaine de garçons et de filles. Nous avions crée une bande et avec un ami, Thibaud, et la dirigions plus ou mois. Nous devînmes populaire auprès des enfants de notre age, et le fils du forgeron, l' appris et décida de monter sa propre bande. Bien vite, l'envie de dépasser notre groupe en nombre et en puissance submergea quelques enfants et ils parvinrent a etre aussi nombreux que nous et a nous provoquer...Thibaud de nous deux était le plus impulsif, ne réfléchissant guère et répondit au provocation et c'est ainsi qu'une bataille dut avoir lieu. Ayant eut connaissance des lieux, mon ami et moi même sommes aller voir la carrière. J'avais lu beaucoup de livres et ceux-ci me donnèrent une idée qui se transforma en stratégie. Nous convînmes donc avec le fils du forgeron que la bataille se déroulerait la bas et que les gagnant seraient ceux qui resteraient qui battraient les autres...Enfin bref...Nous sommes arrivés la nuit, et il pleuvait, c'était vraiment affreux, l'argile était visqueuse, et nous aurions dit des sables mouvants, chaque pas était dangereux. Imaginez, le noir, une boue étrange, la peur de se blesser, tout était présent...mais ce soir la Thibaud et moi n'avions aucun peur mais étions plutôt surexcités, sachant que nous aurions la victoire, vu que nous devions l'avoir, j'avais tout prévus pour...On est arrivé au début, puis ont s'est battu, tous des sauvages, ma robe, ressemblait plus a un tas de boue, quel horreur, Tristan vous auriez adoré! Elle rigola brièvement. Et pourtant malgré tout, malgré qu'ils paraissaient plus nombreux malgré que ma stratégie n'ait marché qu'a moitié, nous avons belle et bien gagné. Il y avait des bâtiments ou les tuiliers entreposaient leur matériel, et une partie de notre groupe avait préparé des tas d'argile a l'avance et avait attaqué les ennemis d'en haut. Nous nous battions plus avec les mains, mordant, griffant, bref je ne me doutais pas que je pouvais si bien me battre jusqu'a cette époque. C'était merveilleux, je suis rentrée le matin, mes parents m'attendaient, anxieux. S'étant réveillée tot le matin et ne m'ayant pas trouvée, la gouvernante a pris peur et les a aussitôt prévenu. Si vous aviez vu leurs têtes, j'en rigole encore. Eux, le visages sombres, près a me maudire nuit et jours, et moi, pleine de boue, de la tête aux pieds, souriante, prête a recommencer le lendemain.
Elise enjouée, se mit a tourner, les yeux vers le ciel, et s'exclama, insouciante:

"J'aimerais recommencer ces bêtises, qu'en pensez-vous? Il n'est jamais trop tard pour redevenir enfant?"

Elles s'arreta de tourner et les regarda tous les deux a tous de rôles. Tristan. Gabriel. Soupire lasse, elle redescendit sur terre, sachant que jamais, au grand jamais, elle ne pourrait retomber en enfance, surtout avec Gabriel, il irait immédiatement se jeter dans les jupes maternelles pour raconter la grosse bêtise d'Elise, et irait se tarer dans ses livres. Quant à Tristan, même s'il était sympathique et un bon ami, Elise savait qu'il avait oublié ses rêves d'enfance, rien qu'a le voir avec les autres, remarque Gabriel devait etre du même calibre, jamais ils ne la comprendraient...Tristan, n'avait raconté que son histoire pour séduire Elise, pour lui montrer que Gabriel n'est pas parfait...Donc parfait, comme elle désire qu'il soit.
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Gabriel de Guerry
Prince d'Ingary
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeMar 4 Sep - 3:37

Tout autour l’on buvait à lèvres pincées, l’on riait faussement, l’on mangeait, fourrant promptement des petits gâteaux dans ce qui sert de… réceptacle nutritif, dirons-nous noblement. La bouche pleine, l’on se contentait de sourire, tels les prévoyants hamsters, les joues remplies, puis l’on avalait d’une bouchée, et l’on recommençait dès que les dos se tournaient. Et alors que l’on s’adonnait ainsi à la noble réception dans la cour royale, dans les jardins, des jeunes filles commençaient à désespérer, cachées ici et là derrière les arbres ou dans les buissons. Plus loin, dans un chemin tracé au milieu de haies, Tristan Vollmer se donnait en spectacle devant Gabriel, inconfortable à l’idée de se replonger dans un passé que l’on avait condamné à l’oubli, et Élise, un public exemplaire qui semblait encourager Tristan davantage.

Élise avait choisit une voie bien particulière, contraire à celles de son rang, et lui avait emprunté celle qu’on lui avait indiquée, celle dans laquelle on le poussa, il s’y engagea, et Tristan s’était fait un chemin, plantant au bout un objectif qu’il avait arraché de ses rêves, et pour s’y rendre, il voguait sur une rivière d’insouciance et de plaisirs.

-Racontez-moi! S'il ne désire pas le faire, Tristan, faites-le! J'adore les histoires d'enfance! Et sachez que peu de "gamins" ont des projets tels que les vôtres, je ne sais pas si vous connaissez Peter Davis? […] Oh... excusez-moi, alors Tristan racontez les aventures de monsieur.

Lui raconter? Pour qu’elle puisse mieux se moquer de lui? Jamais! Et puis c’était qui ce Peter Davis? Le nom lui était que très vaguement familier, et étrangement, alors que Élise le décrivit, Gabriel se sentit irrité. D’un ennui profond... qu’elle avait dit. Était-il d’un ennui profond, lui? Que faisait-il donc? Il… assistait à des réunions, s’entraînait, étudiait, lisait, mais ne parlait jamais de ses lectures, écrivait, mais ne faisait jamais lire ses compositions… Gabriel était peut-être bien d’un « noble » ennui profond… Le beau titre…

Ce Tristan, n’aurait-il pas put se taire, pour une fois!? Songea à maintes reprises le prince en écoutant le récit du jeune homme, dont il était le stupide protagoniste. Cependant, il fut surpris de constater qu’Élise semblait réellement apprécier l’histoire de Tristan, son histoire. C’était donc ce qu’elle voulait, un Gabriel irresponsable et bête, le crâne bourré de rêves impossibles qui finiraient dans une poubelle… Non en fait, ces rêves avaient déjà été jetés aux ordures, et ses paroles qui suivirent permirent de le deviner.

La suite du récit? Le roi, en colère contre Gabriel, non seulement parce qu’il avait volé (dans les deux sens du terme) et caché un tel projet, mais également parce qu’il aurait put sérieusement se blesser, donc colérique et inquiet, mais plus fâché qu’autre chose, avait arraché les ailes de son fils et, d’un pas rapide, s’était dirigé vers le palais, Gabriel à ses trousses, tentant de le rattraper, le suppliant, au bord des larmes.
"Père non, s’il vous plaît père, je vous en supplie laissez-les moi, père s’il vous plaît je le referai plus je vous en prie rendez-moi mes ailes je les laisserai… je les rangerai… sur le balcon!... S’il vous plaît, père… s’il vous plaît…"
Soudainement, le roi s’était retourné, obligeant Gabriel à s’arrêter devant lui, celui-ci s’empressa d’ailleurs d’essuyer vite fait les quelques larmes qui s’était échappées de ses yeux bleus. Sans un mot, le roi tendit les ailes devant lui, Gabriel tendit ses mains pour les accueillir, mais son père les déchira sous ses yeux. Pas qu’une fois, deux fois, trois, quatre…
Les plumes retombèrent doucement en se berçant dans les airs aux pieds du jeune prince, sur les os éparpillés dans l’herbe, alors que le roi regagnait le palais, laissant Gabriel seul devant un rêve qui venait de lui transpercer le cœur, laissant s’écouler tous les autres projets, les espoirs, un monde fait de trésors imaginaires et merveilleux. Le passé prit tôt possession de l’enfance de Gabriel.
Ce qui ne sembla point être le cas d’Élise…

Vous savez, j'aurais sans doute aidé ce gamin irresponsable à poursuivre ses rêves, de plus, il me semble charmant, n'est ce pas Tristan?...

"Et comment! Mais vous savez, je crois qu’il est seulement un peu timide, il se cache, mais au fond il est toujours là." Fit Tristan en administrant une royale claque dans le dos à Gabriel, comme si le timide en émergerait, cédant par la même occasion sa place à Élise, puisque son tour de narration était arrivé. Cela risquait d’être fort intéressant.

Tristan fut dès les premiers instants captivé par l’histoire d’Élise le garnement, stratège qui plus est! Et bien, c’est qu’elle s’entendrait peut-être bien avec la Flavie Beauvais! Élise les plongea dans un univers très différent de celui dans lequel les deux hommes avaient grandit. Tristan buvait les paroles de la future reine comme un gamin qui se fait raconter une histoire alors que Gabriel était plutôt… songeur. Les sourcils légèrement froncés, il paraissait étrangement intrigué. En vérité, il commençait à se demander si vraiment cette jeune femme qui se tenait devant lui était celle qu’il croyait connaître, c’est-à-dire une femme libre de pensées, mais pas nécessairement de gestes… La sauvageonne Élise de son enfance, était-elle demeurée la même?
N’ayant visiblement pas remarqué la perte d’entrain d’Élise, Tristan reprit gaiement la parole, après avoir demeuré un moment hébété, la bouche entre-ouverte en sourire, les yeux rivés à celle qu’il n’avait jamais crut aussi… particulière.

"Wow. Il regarda Gabriel, comme pour partager son enthousiasme, mais celui-ci avait le regard rivé à Élise devant eux, concentré, alors Tristan regarda la jeune femme de nouveau. Franchement madame Élise, vous m’épatez! Il cessa de marcher et s’inclina dignement devant sa future reine, toujours dans un esprit de jeu. C’est à tout un bout de femme que nous avons affaire, Gabriel!" Fit le jeune homme en se redressant, un sourire amusé aux lèvres, remettant ses mains dans les poches de son manteau.

Gabriel était muet. C’est alors seulement que Tristan sembla remarquer ce qui lui parut comme de la déception sur le visage d’Élise. Toujours en souriant, il reprit, il n’avait pas dit son dernier mot et n’abandonnait toujours pas le mandat qu’il s’était fixé.

"Une savante guerrière et un habile inventeur… Ingary sera entre de bonnes mains!"

À peine eut-il le temps de terminer sa phrase que la voix grinçante de Marguerite se fit entendre au loin.

"TRISTAN VOLLMEEEEEEER!"

"Oops… fit l’interpellé. Puis, à l’attention des deux autres. Élise, ce fut un plaisir, vraiment, et Gabriel euh, à plus tard beau prince… Un clin d’œil, et il disparaissait dans un buisson, ni vu ni connu, mais avant de disparaître pour de bon, sa tête émergea du feuillage. Si jamais elle vous rejoint, vous n’aurez qu’à lui dire que j’avais des tibias à cogner, ca va la mettre en colère, encore plus!" La simple idée sembla lui plaire fortement.
Sur ce, il disparut.

Désormais stationnaire, le prince reporta son attention sur Élise, ce n’était pas chose inhabituelle que de voir Tristan ainsi disparaître, il n’en parut point surpris. Un petit, timide sourire lui étira le coin de la bouche, bien loin de ses beaux sourires qu’il savait offrir à tous ceux qui le voulaient bien, un sourire qui traduisait le sentiment véritable de Gabriel dans le moment, une gêne. Il baissa les yeux un moment, il avait faillit... l’espace d’une seconde, alors que ses yeux étaient rivés à ceux de la jeune femme, Gabriel sentit qu’il allait oser lui demander ces questions qu’il avait au fond du cœur, bien loin, lui parler des songes qu’il avait, éveillé, à chaque fois qu’il se retrouvait seul, constamment, mais il n’en fit rien.
Son regard se porta sur une fleur, seule au bord du sentier, abandonnée par une courtisane sans doute. Sans réfléchir, Gabriel s’accroupit et la prit, doucement, dans sa main, cette fleur perdue, puis se releva et, toujours sans mot dire, la tendit à Élise, relevant les yeux vers elle.

"Élise… commença t-il, hésitant. Je… Il inspira un bon coup. Élise, mon sou-"

"Aaaaah! Vous voilà enfin!"

Surpris par cette voix sortie de nulle part, brisant son élan et semant le trouble dans ses idées, Gabriel tourna vivement la tête vers le nouveau venu et lâcha la fleur, ignorant si Élise l’avait prise avant. Le cœur du prince s’était mit à battre fort dans sa poitrine.
C’est nul autre que le roi qui avança vers eux, son grand sourire étampé au visage, absolument pas conscient qu’il venait d’interrompre un moment qui aurait put s’avérer important, ou alors il faisait comme s’il n’avait rien vu… Il posa une main sur l’épaule d’Élise, l’autre sur celle de Gabriel, leur sourit, puis s’adressa à la demoiselle.

"Alors Élise, mon fils s’est-il avéré un bon guide? J’ose espérer qu’il vous a convenablement guidé au travers des sinueux sentiers de nos magnifiques jardins…"

Sans attendre de réponse, il se retourna, ses mains dans son dos, et reprit la direction d’où il était venu, vers les autres à la réception, incitant les deux autres à en faire de même. Gabriel s’exécuta, ayant un bref regard pour Élise, demeurant silencieux, il avait un air plutôt sombre. Avait-il oublié de retrouver ses bonnes manières?
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Elise de la Marquise
Future reine d'Ingary
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeDim 16 Sep - 0:10

[En espérant que la dernière partie fera réfléchir notre prince adoré]

Devant Tritan bouche-bée, Elise se tenait droite, le plus fière possible, regardant autour d'elle comme si une foule d' admirateurs sortiraient des buissons et l'applaudiraient. Ne sait-on jamais, elle aurait drôlement aimé. Elle aurait dû etre actrice, avoir un rôle dans une pièce de théâtre, pourquoi pas le premier rôle, elle aurait fait des ravages, jouant parfaitement.Généralement Elise aimait ne pas se faire discrète, mais qu'on la remarque ou qu'on l' adule ne l'interessait pas plus que son premier dessin d'enfant. La jeune femme, bien qu'elle haïssait être adorée, se plaisait a la compagnie de personne qui la respecte et l' admire pour ce qu'elle était. Même, si au fond, elle n'était pas très différente des autres, elle réfutait a jouer les adolescentes en manque d'amour, ce n'était point de son age et d'un ridicule effarant. Combien de fois s'était-elle moquée, plus ou moins en silence, de ses nobles vêtus de rose de la tête au pied qui osaient clamer qu'elles lisaient des romans a l'eau de rose. Les contes aux princesses aux longs cheveux blonds et les princes magnifiques arrivant sur leur destriers d'argent pour sauver leur belle n'existaient que dans leur imagination dénuée d'une quelconque originalité. Toujours les mêmes refrains, mais pourquoi ne revaient-elles pas comme Elise? Elle se voyait plus comme pirate dirigeant des moussaillons. Essayez, cher lecteur d'envisager une Elise sauvageonne, ses cheveux longs détachés qui jouaient avec les humeurs du vent, un foulard rouge accroché a son front, une dent d'un animal dont vous ne supposez même pas l'air des plus effrayants ( il suffit de voir la taille de la dent pour comprendre), une chemise blanche entrouverte, un pantalon noir trop pour elle et usé par le sel et le temps, pieds nus, qu'une bague en or comme ornement, la teinte de sa peau devenue caramélisée, un poignard des plus aiguisés accroché a la taille. Voila une Elise farouche et digne d'un navire tel qu'aurait été le sien et ses matelots, tous ayant de fortes ressemblances avec des armoires, comparée a la frêle jeune femme. Elle dirait d'un ton qui se voulait ferme, tout en passant devant son équipage, le menton relevé et les pieds tentant de faire le plus de bruit possible en martelant le plancher :

"Moussaillon! Qu'est c'que c'est qu'ce plancher? Z'avez-vu? L'est meme pas récuré, toi! Elle pointa du doigt une armoire tremblante. Prend un savon, une brosse et un seau et nettoies moi ca ou j'te fou au requin. Elle regarda les autres et s'écria: Qu'est que vous z'attendez tous? L'thé p't-être? Ch'uis pas votre femme, bougez vous c'qui vous sert de séant, retourner a vos poste avant qu'ce soit moi qui vous récure, bande de fénéants va!

Non, vraiment, aucune de ses poupées n'agiraient ainsi, meme dans les rêves les plus fous d'Elise. Aucune n'échangerait ses robes en soie pour un chemisier déchiré et un pantalon trop court, aucune ne parlerait ainsi, oubliant sa chère politesse que ses parents, avec tant d'ardeur, avaient travaillé pour qu'elle lui rentre dans ce fromage grignoté par les souris qui lui sert de cerveau.. A quelques exceptions près (dont faisait parti la jeune femme), toutes désiraient qu'on les trouvent jolies, polies, délicates, raffinées, comme aurait dit Elise: " elles voulaient ressembler a des poupées". Toutes ayant le meme sourire figé, le meme parfum défraîchi, la meme lueur plus ou moins terne dans les yeux: elles se copiaient les unes sur les autres formant une sorte de bouquet de roses fanées. Pourquoi imiter des fleurs si habituelles que les roses? Certes elles sont aimées mais n'ont aucune originalité, tandis que les fleurs sauvages...Si nombreuses et pourtant si rare, elles sont composées d'un parfum raffiné caché derrière un naturel désarmant et une simplicité appréciée. Voila la jeune femme qu'était Elise et celle qui charmait plus d'homme que toutes les roses fanées, réunies.

"Wow. Franchement madame Élise, vous m’épatez! C’est à tout un bout de femme que nous avons affaire, Gabriel!"

Elise se prit au jeu du jeune homme et répondit avec une élégante révérence légèrement exagérée mais qui alla très bien avec la courbette de Tristan et s'exclama en passant d'une manière ridicule sa main dans ses cheveux, comme le font la plupart des nobles qui essaient de déballés de qualité qu'ils n'ont pas tout en jouant les humbles:

"Pour qui donc m'avez-vous prise Trisan, Évidement, je suis une merveille a moi toute seule."

"Une savante guerrière et un habile inventeur… Ingary sera entre de bonnes mains!"

*Etes-vous sur que cela fera bon ménage? Tristan, je ne suis point aussi confiante que vous et cette vie me parait n'etre qu'une farce. La savante guerrière a des airs de loups et l' habile inventeur des airs d' agneau. Le loup mangera-il l' agneau ou pire...*

"...Et le loup s' éprit de l' agneau."

"TRISTAN VOLLMEEEEEEER!"

Elise sursauta et souffla bruyamment et fort peu élégamment avant de jetait un coup d'oeil significatif vers l' interpellé et de sourire:

"Oops… Élise, ce fut un plaisir, vraiment, et Gabriel euh, à plus tard beau prince."

"Le plaisir fut partagé Tristan"…

"Si jamais elle vous rejoint, vous n’aurez qu’à lui dire que j’avais des tibias à cogner, ca va la mettre en colère, encore plus!"

"Vous n'avez aucun savoir vivre mon cher, retournez vous cacher je ne désire point débattre avec miss Dupuis."

Elise rigola en le voyant retourner dans les buissons. Tristan Vollmer était un être vraiment particulier et insouciant, bref un gamin qui avait oublié qu'il avait grandit.
Silence glacial. Ou plutôt gênant. Ou plutôt les deux. D'un coté Elise, hermétique, de l'autre un Gabriel qui n'en menait pas large. Toujours du meme coté une jeune femme qui s'ennuyait a mourir dans son coin et qui commençait à rêvasser, et de l'autre coté, toujours le meme jeune homme, qui cette fois ramassait les fleurs comme une jolie petite paysanne amoureuse. Imaginez Gabriel avait une jolie robe de paysanne. Humiliant. Elise tendit la main vers celle de Gabriel qui lui présentait cette fleur défraîchie et la regarda sans un mot.

"Aaaaah! Vous voilà enfin!"

"Et voila beau-papa qui arrive. Je sens en moi une envie présente de rejoindre ma chambre et de fuir le calvaire qu'est ce vieux qui ne cesse de se donner en ridicule et par la meme occasion de pousser son fils vers une chose qu'il n' obtiendra jamais: moi"

"Alors Élise, mon fils s’est-il avéré un bon guide? J’ose espérer qu’il vous a convenablement guidé au travers des sinueux sentiers de nos magnifiques jardins…"

"Et bien...Pourquoi est-il parti?"

Elise regarda Gabriel, bouche bée. Le roi? Il était parti aussi vite qu'il était revenu. Elle pointa son doigt vers le chemin que venait de prendre son altesse et ouvrit plusieurs fois la bouche comme une arriérée. Il fallait le dire elle n'avait guère l'air maligne mais très vite en Elise qui se respecte, elle referma la bouche puis reprit une attitude posée. Elle scruta Gabriel qui s' apprêtait a rejoindre gentiment son père comme l'aurait fait un chien pour son maître. Elle soupira puis lassée de voir cet homme suivre les ordres, sans réfléchir par lui-même. Elle se mit droit devant lui, le regarda avec affront dans les yeux, soutenant le plus possible ses yeux bleus. Elle s'approcha du cou du prince et sachant que jamais une noble ou peut-être bien la mère du prince n'avait fait ça. Elle tira sur le neuf qui accroché a son cou et s'exclama:

" Vous vous étonnez d'etre si coincé de ne pouvoir ressembler a Tristan, ou peut-être a moi-même, mais tout en vous démontre un être coincé! Soyes calme, relâchez vos épaules et détachez moi ce neuf qui ne sert qu'a deux choses: vous étranglez d'une part et de deux, paraître des plus..nobles...et croyez moi ce n'est guère un compliment. J'ai entendu dire que vous m'aimez réellement et que tout ceci n'est que pour moi un calvaire mais que l'on ne me trompe pas. Je ne suis ni sotte, ni rêveuse, vous ne m'aimez pas, vous êtes comme tous les autres Gabriel, et que vous soyez prince , noble ou paysan ne change rien. Vous ne vivez que dans un monde de superficiel et vous n' appréciez en moi que ce qui n'a aucune valeur ni importance. Votre regard ne dévoile aucune douceur, vous vous donnez une allure, un style qui charme les autres, les gens autour de nous, mais je suis spectatrice de votre jeu, ou plutôt juge. Votre pièce est un échec vu que celle qui devait etre dupe ne l'est point. "

Elise s'approcha a quelques centimètres du visage du futur roi, les pieds en pointe car elle était trop petite et reprit d'un ton doucereux, mielleux, a faire trembler le plus courageux des soldats:

"Jamais, au grand jamais vous ne m'aurez tant que vous resterez cette créature sans vie. Vous n'etes qu'un pantin entre les doigts de votre père. Prenez gardes, car mes dires peuvent paraitre mauvais mais au fond ils ne sont la que pour vous aidez, bien que vous ne le méritiez point. Devenez celui que tous respecterons, le prince, un roi et pourtant un homme. Vous renfermez dans votre coquille plein de politesse et de courtoisie m' écoeure au plus au point et cela ne vous permettra pas de passer de l' adolescence a l'adulte. Mon prince, bien que vous soyez plus agé que moi, vous n'etes qu'un enfant, et vous ne vous rendez pas compte que votre place ainsi que votre personnalité pourrez transformer ce monde. Ne devenez pas différent, devenez vous-même. Le jour ou vous auriez compris ceci, alors seulement, vous serez digne de moi."

Elle le regarda dans les yeux une dernière fois puis lentement se posa a plat sur ses deux pieds. Bien qu'a présent elle n'en menait pas large, encore une lueur étrange brillait dans ses yeux. Un miroir ou ne se refletait aucun regret. Oui, en effet, Elise regrettait énormément de chose, exceptée une: avoir parlé au prince de manière aussi franche. Les civilités avaient disparu, Elise les avait enlevées d'un regard. Parfois la politesse empêchait l' honnêteté, celle qu'elle devait non pas a son futur roi, mais a son futur époux. Elle serait son épouse, il n'y avait aucune échappatoire, mais s'il restait cet homme, jamais elle ne serait sa femme.
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Gabriel de Guerry
Prince d'Ingary
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MessageSujet: Re: Noble réception [milieu de l'après-midi]   Noble réception [milieu de l'après-midi] Icon_minitimeDim 16 Sep - 1:49

"Les revoilà nos tourtereaux!"

Déclara le roi en ouvrant les bras, tout joyeux, en rejoignant le cercle qu’il avait quitté quelques minutes plus tôt. Ils le regardèrent tous étrangement, embarrassés. Le roi était-il fou? Il était seul, là devant eux. Ou alors, était-ce eux? Leurs yeux avaient-ils été atteints pas les quantités faramineuses de fard qui couvraient leurs beaux visages? Imaginez un peu, le soir venu, les monstres qui devaient apparaître dans les miroirs de tous ces nobles au fur et à mesure que la poudre tombait, que les masques étaient levés!
Tous ces masques donc, face au roi, parurent un instant… déconcertés. Gabriel et Élise apparaîtraient-ils derrière le roi? Coucou! C’était une farce! Hahaha! Hohoho! S’exclameraient-ils. Mais hélas, ils durent garder leurs mélodieux rires pas du tout forcés pour eux, pour plus tard peut-être, car il y eut un long silence. Le roi ne fut point dupe longtemps, heureusement, car en se retournant, voyant que nul ne saluait son fils et la future reine, il les entrevit entre les branches, tous deux, toujours dans les jardins. Il sourit et s’apprêta à la rejoindre, mais une main se posa sur son bras et l’interrompit. Ce fut à sa femme, la reine, qu’il fit face. Elle lui souriait doucement.

"Laissons-les un peu…"

Le roi hésita, déçu, mais écouta sa femme et les laissa, reportant son attention sur ses invités. Ceux-ci souriaient, il leur sourit en retour, un peu mal à l’aise cependant. Pourquoi ils souriaient toujours comme ça…? Il avait déjà entendu parler d’un produit blanchissant pour les dents que l’on devait faire sécher, mais à ce point…
Mais enfin! La reine reprit la conversation, et tous firent de même, approuvant, exprimant leurs opinions écrits d’avance, etc.

Pendant ce temps, Gabriel avait devant lui une Élise cruelle, aussi cruelle que dans ses vers et ses lettres quand il se l’imaginait harpie, sorcière ou sirène. Là, maintenant devant lui, ses grands yeux plongés dans son regard, elle lui chantait son chant de sirène et le menaçait avec le trident volé à Poséidon. Pourquoi tant s’acharner sur lui? Ne se fichait-elle pas de lui? À dire vrai, Gabriel, bouche bée devant cette avalanche de…vérités!?, se disait qu’il préférait peut-être l’ignorance à autant de considération, après tout… Et pourtant, alors qu’il se perdait dans les yeux d’Élise, avec pour musique de fond sa voix qui ne cessait, mais vraiment ne cessait de s’élever, il n’arrivait pas à prendre position, à savoir que penser, que dire, qu’être, là devant elle qui lui vidait son sac. Elle s’attendait à quoi, après tout? Qu’il se transforme comme ça, dans le temps de le dire, et qu’il devienne cet être inconnu et inaccessible qu’elle lui décrivait?

Plus loin, les mâchoires des nobles s’agitaient frénétiquement, enchaînant rires et stupidités, futilités, blablabla, blablabla, blablabla et blablabla etc. Et la reine elle demeurait silencieuse depuis que la conversation allait bon train, trop occupée à jeter de brefs regards vers les buissons au travers desquels elle pouvait voir son fils et Élise. Elle crut d’abord qu’ils allaient s’embrasser, vu la proximité de leurs visages, mais un nouveau regard lui enleva cette idée de la tête. Dommage… Non en fait, en regardant mieux, Délia vit que Gabriel paraissait tout sauf serein, même tout à fait mal, alors qu’Élise elle, on aurait dit qu’elle avait des poignards dans les yeux. La chipie! Cette fois, s’en était trop pour la mère des princes d’Ingary, elle quitta le cercle sans mot dire et ne souffla qu’un vague…

"Je reviens, veuillez m’excuser…"

Et s’éloigna, prenant la direction des jardins, tout droit vers son fils. Cette fois, la fille de la Marquise, qui habituellement lui était fort sympathique, exagérait. La reine le sentait, rien qu’à lire l’expression sur les traits de son fils aîné. Son amour pour cette femme le perdrait, déjà, il s’y perdait. Pourquoi fallait-il qu’Élise soit vouée à être son premier et dernier amour? Pas de béguin pour personne d’autre si ce n’est d’elle, dès sa tendre enfance. Ca finirait pas l’aliéner… Pauvre romantique… Pas comme ces idiots avec leurs roses, mais comme ces êtres tourmentés. La reine en était certaine, demeurait au fond de son prince si bien élevé un être dont le désir de voler était plus grand que le désir d’être roi, beaucoup plus grand, et Élise mettrait le feu à ses ailes.

Elle arriva dans l’allée où se trouvaient Gabriel et Élise, Gabriel était dos à elle et Élise face à lui. La reine se racla la gorge pour signifier sa présence. Gabriel se retourna vivement vers elle, surpris.

"Mère…?" Fit-il, interloqué. Que faisait-elle donc là, pourquoi les rejoindre?

Délia s’approcha et prit le bras du prince. Sans regarder Élise une seule fois, elle s’adressa à lui.

"Mon fils, je souhaite vous présenter à un homme pour qui j’ai beaucoup d’estime. Vous ne vous en souvenez sans doute guère, mais ses enfants jouèrent jadis en ces jardins avec vous, le temps d’un après-midi. C’est un ami."

Gabriel regarda Élise, puis sa mère et, à peine eut-il le temps d’acquiescer à sa proposition que sa mère l’entraînait déjà hors des jardins d’un pas rapide, quelque part dans la cour, loin de celle qui un jour trônait où elle trôna plusieurs années durant.

"Mère, pourquoi cet empressement?"

"Il part bientôt, je lui ai assuré…"

Ils disparaissaient parmi les autres. Gabriel regarda cependant une dernière fois derrière lui, mais ne la vit point. Ses paroles par contre résonnaient toujours clairement dans son esprit et sans doute tarderaient-elle à se taire.

[je commencerai la suite]
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