Le pays d'Ingary
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Béatrice Lockhart
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Béatrice Lockhart


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MessageSujet: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet Icon_minitimeDim 9 Sep - 4:27

Flashback : 1er décembre 1826

Aaaah le confort de son bureau, enfin! Ce matin, Béatrice avait fermé la porte de la maison avec grand, très grand soulagement, laissant derrière elle une demoiselle en furie et un bonhomme affamé, encore, et puis un mari aussi, qui tentait tant bien que mal de faire régner le calme dans la maison.
Halle-Neuve était encore en phase d’éveil, alors que Béatrice s’aventura dans les rues zigzaguées de sa ville préférée, sac sur l’épaule, cheveux dans le vent et lunettes sur le nez. De son pas allongé et rapide, la rédactrice en chef prit la direction de son empire adoré avait entrain, saluant brièvement sur son passage de simples mais bien sentis « Bonjour! » les nombreux passants qui lui firent signe. Madame Lockhart était connue et aisément, ainsi que régulièrement, reconnue à Ingary, particulièrement ici, dans sa ville adoptive et adoptée. Halle-Neuve et Béatrice, c’était une grande et belle histoire d’amour…

C’est avec force, conviction et enthousiasme que la porte du journal fut ouverte par celle qui régnait en maîtresse dans le lieu. Le lieu en question était une bâtisse de trois étages, plus un grenier et un sous-sol, situé dans une rue un peu en retrait des rues très animées de la ville, mais proche du centre-ville tout de même. La bâtisse des Chroniques d’Ingary était de pierre grises, détonnant avec les typiques maisons du coin, et une large, très larges pancarte était fixée au dessus de l’entrée sur laquelle l’on pouvait lire : Chroniques d’Ingary.

Une fois à l’intérieur, Béatrice salua les matinaux membres de son équipe, sans pour autant ralentir sa cadence de militaire.

"Bon matin Spencer! Cet article sur le nouveau café de la Place des Halles, je le veux à 11hrs sur mon bureau.

Johnson! Un café je vous prie, sur mon bureau vite fait, merci.

Mademoiselle Moore, excellent travail que cette chronique sur l’éducation, continuez comme ça très chère.

Miss Betty, lorsque mon invitée sera là, vous la ferez monter à mon bureau s’il vous plaît."


Et clac! Nouvelle porte de refermée derrière la rédactrice, celle de son bureau, aménagé tout au haut de l’édifice, dans le grenier. La pièce est vaste et lumineuse, éclairée par les nombreuses fenêtres ornant les murs et, étonnamment, le plafond est haut. Il y a un bureau de bois pâle avec une chaise derrière et une devant, d’autres sont disposées contre un mur.
Béatrice alla prendre place derrière sa table de travail et posa son sac parterre près d’elle, elle en sortit ensuite un petit cahier de cuir noire, qu’elle ouvrit.

"Voyons voir… 9h ce matin… Mademoiselle de la Marquise."

Béatrice sourit. L’on frappa à la porte, elle s’empressa de refermer l’agenda.

"Entrez!

C’était Johnson avec son café. Il le posa sur le bureau de sa supérieure.

Merci Johnson.

-De rien madame Lockhart."

Et il repartit promptement. La dame porta à ses lèvres le liquide chaud, noir, et en but une longue gorgée et sembla satisfaite. Elle porta son regard sur une horloge fixée au mur à sa gauche, elle indiquait 8h50. Son invitée arriverait bientôt. À dire vrai, Béatrice n’avait aucune idée de la raison de la venue de mademoiselle la future reine de son très cher pays, mais en était enchantée, car la dame lui paraissait comme une jeune femme avec du caractère, comme elle les aimait. La conversation risquait d’être intéressante.
Elle reprit la tasse qu’on lui avait amenée et but la totalité de la quantité du café noir qu’il y restait. Voilà qui commençait bien la journée. Sans plus attendre, Béatrice tira vers elle une machine à écrire qui était posée sur l’un de côté du bureau et la glissa devant elle, pour ensuite se mettre à taper d’une vitesse fulgurante, ne s’arrêtant à peu près jamais pour réfléchir. Le concert avait commencé, mais fut interrompu quelques minutes plus tard, l’on frappait à la porte.

"Entrez!" Ordonna t-elle de sa voix forte, sans pour autant cesser de taper.


[pour Élise]
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Elise de la Marquise
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet Icon_minitimeDim 16 Sep - 22:32

Flashback : 1er décembre 1826 au soir

Chère Anne-Sophie,

Voila trois jours que nous nous sommes séparées aux portes de Kingsbury et déjà votre présence m'est nécessaire. Mon amie, je ne cesse de penser a cette fameuse rencontre dont je vous avez tant parlé lors de cette soirée chez madame Velarme. Ce fut ce matin. Je ne m'attendais réellement pas a ce que Madame Lockart, rédactrice en chef des chroniques d'Ingary, soit si courtoise et amicale a mon égard car je doutais de ma "popularité" , mais apparemment les gens du peuple ne me hait pas tant que cela. Peut-etre ai-je finalement raison, bien que tous les nobles, et vous-même soyez contre mon inimitié envers mon futur époux. Mais je préfère vous contez les faits tels qu'ils furent vécu et éviter au maximum de subjectivité pour que vous puissiez me dire ce que vous en pensez. Le matin alors que je venais tout juste de m'éveiller....


1er décembre 1826 au matin:

Elise entendit un bruit. Des murmures, des pas. Généralement a cette heure si matinale, encore personne n'était sorti des songes mais, ce matin-là, comme pour prouver a Elise que ce jour serait spéciale, la journée débuta de façon originale. D'ailleurs toute la journée ne fut qu'une succession de surprises. La jeune femme, ayant les membres engourdies ne prêta guère attention a ces chuchotements des plus effrayants. Puis peu à peu, elle s' inquiéta. Le premier reflexe de toute jeune femme de bonne famille était de hurlée et fuir en courant. Vous vous doutez bien que si c'était le cas d'Elise, ce serait qu'elle aurait reçu un livre sur la tête. Elise, toujours la même, pas encore totalement folle, posa un pied a terre, puis un second. Le sol froid la fit frissonner elle qui sortait de la chaleur protectrice de son lit aux couvertures empilées les unes sur les autres, si bien que lorsque la jeune femme allait dormir on ne la voyait plus. Bref, elle mit une robe de chambre sur sa chemise de nuit, enfila ses pantoufles et ouvrit le plus silencieusement possible la porte.

Le bruit se fit plus insistant. En bas, dans la cuisine, des voix plus qu' excitées lui parvenaient. Au début elle crut que des personnes se disputaient, puis, elle se rendit compte que le ton employé était plutôt celui de la joie. Elise souhaitant le moins possible une imprécation, ferma les yeux et adresse une prière a un dieu dont elle ignorait tout jusqu'a l' existence. Elle descendit, tel un félin, les quelques marches et rejoignit très vite le salon juxtaposé a la cuisine. S' approchant de la porte lentement, elle aperçut deux gamins. L'un roux u yeux vert et l'autre blond à l' allure douteuse. Des petits voleurs. Elle fronça les sourcils de colère, s' apprêtant a montrer son dissentiment mais se rendit compte que les deux enfants avaient comme vêtements des haillons sales. Ils mangeaient de leurs petites mains toutes aussi salle des croissants. Elle ne put rien dire. Chacun devait manger a sa faim après tout et elle en avait plus qu'elle ne le désirait. Les effluves de la confiserie s' échappaient de la cuisine jusqu'a venir chatouiller le nez de Dame Elise. Celle-ci, se posa nonchalamment sur la chambranle et s'exclama avec que son ventre ne trahisse sa présence:

"Servez-vous je vous en pris. Désirez vous du thé avec ou sans lait?"

Les deux jeunes garçons sursautèrent, lachèrent les croissants et ouvrirent la bouche, surpris.

"M'dame, on voulait pas mais on avait faim. On part, on part, s'cusez-nous!"

Elise s' approcha d'eux, récupéra dans la panière un croissant et mordit dedans. Elle regarda les chenapans tout en mangeant et murmura:

"Asseyez-vous et finissez ce que vous avez commencé, ce serait ridicule de partir sans avoir finis ce que vous avez entrepris, j'ai horreur de cela!"

"Oui, M'dame, Merci M'dame."

A l' unisson, ils se baissèrent, récupérèrent les croissants et s'assirent le plus loin d'Elise, la trouvant trop belle et trop rayonnante pour eux. Elle paraissait venir d'un autre monde et même sortant du lit, elle paraissait coiffée. Si elle avait été a une réception dans cette tenue, les gens n'auraient certainement pas été choqués mais plutot serait resté bouchée bée devant tant de grace.
La jeune fille quant à elle, pas le moins du monde éblouie par les garçonnets, s'exclama:

"Les garçons, j'ai une proposition a vous faire. Elle se pencha vers eux et reprit: Si vous m'aidez a trouver un endroit, je vous laisse manger a votre faim. Et il est évident que je n'avertirais personne, vous alliez mourir sur place si vous ne mangiez pas. Par contre, la prochaine fois, évitez de voler. "

Et voila. Tous trois étaient partis. Tandis que les deux voleurs avaient finis de piller la cuisine des de la Marquise, la jeune femme était allée de changer. Ensuite elle leur présenta l'adresse et de suite ils reconnurent l'adresse. Qui a halle-neuve, a par Elise de la Marquise ne connaissait pas le journal. Lorsqu'il arrivèrent, la jeune femme les remercia puis entra. Elle s'était vêtue des plus sobrement, désirant se faire discrète sur son identité. Si une personne la reconnaissait, elle serait sûrement pendu avant l'après-midi, devant un Gabriel des plus heureux. Elle arriva devant une jeune femme assez jeune. Elle lui sourit poliment et murmura:

"Bonjour Mademoiselle, je suis venue voir Madame Lockart. Nous avions rendez-vous ce matin."

"A oui Madame, Suivez-moi."

La secrétaire de Madame Lockat devait trouvé étrange qu'une personne qui semblait détenir tant de charisme et qui cachait si mal sa place dans la haute société se retrouve dans un bureau de journalisme, mais en professionnelle, elle se tut. La jeune femme frappa a la porte et lorsque la rédatrice en chef lui permit d'entrer, elle ouvrit la porte, laissa Elise entrer puis referma.
Elise qui n'avait jamais vu son interlocutrice fut étonnée au plus au point. Madame Lockart ressemblait plus a une rand-mère qu'a une mère, toutes forces paraissaient l' abandonné et pourtant elle bougeait si vite et avait l'air si intelligente, qu'a cet instant elle trouva qu'elle avait l'air d'une vrai force de la nature. C'était le genre de femme a qui rien ne résistait, et Elise sourit en pensant qu'elle aurait sûrement tué Gabriel d'un regard. Elle s'assit sur la seule chaise en face du bureau et s'exclama:

"Bonjour Madame...*Autant faire une entrée immadiate*...Et bien, j'ai une requête a formuler. Je sais que vous n'avez guère le temps d' entendre les babillages d'une jeune fille que l'on dit peu mature mais ma demande et tout ce qu'il y a de plus sérieux. Elle reprit son souffle. J'ai toujours voulu aider le peuple, je veux dire réellement, cesser de jouer les parfaites filles a papa, et j'aimerais le faire en devenant une journaliste. Venant de mon milieu sociale, vous vous doutez que je n'ai aucune qualification requise mais, j'ai une bonne plume, je vais souvent dans la rue et je désire plus que tout n'etre pas passive. La guerre est sur le point d'etre déclarée, et je crains le pire..."

Oh! Anne Sophie, si vous saviez a quel point je fus angoissée a ce moment. Mes propos ne me paraissaient guère convainquant et a sa place je me serais immédiatement jeter dehors. On aurait dit une petite fille se faisant gronder par sa mère, cette attitude je l'avais depuis longtemps oublié, mais Madame Lockart avait une telle envergure a coté de moi. Heureusement, elle ne me chassa pas dans la seconde...
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Béatrice Lockhart
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet Icon_minitimeMer 19 Sep - 4:12

Citation :
Tension à Ingary


Où est donc le prince d’Ys? Il y a de cela à peine quelques jours, il n’était point rare de l’apercevoir dans les rues de Kingsbury accompagné de personnalités de la noblesse ou encore de jolies courtisanes. Jeune prince, l’on ne peut lui reprocher son goût pour les sorties et activités de toutes sortes. D’ailleurs, les deux princes ingariens, cadets du dauphin Gabriel, l’accompagnèrent maintes fois lors de promenades dans la ville. Cependant, depuis de nombreux jours maintenant, plus une trace du prince de vos voisins d’Ys. Il fut vu la dernière fois dans une réception organisée par d’influents personnages dans le monde de la noblesse. Pas plus tard que demain, le roi et ses conseillers attendent-

Les yeux clairs de la rédactrice au travail, journaliste dans l’âme, Béatrice Lockhart, maman dans ses temps libres, s’élevèrent au-dessus de la machine désormais silencieuse et son regard, ce regard perçant, se posa sur une jeune demoiselle tout à fait charmante. La main de Béatrice s’éleva au niveau de son visage et, de son doigt fin et long elle poussa sur son nez ses rondes binocles et se redressa, croisant sur sa poitrine ses bras et penchant très légèrement la tête sur le côté. Son regard, bleu de bleu de gris, ne quitta pas une seule seconde durant, à partir de ce moment, le visage de son interlocutrice.
Élise de la Marquise. La cheftaine des Chroniques d’Ingary avait eut le plaisir d’admirer la jeune femme alors qu’elle était toute petite. Quel boute-en-train celle-là! Et visiblement, elle n’avait pas perdu sa fougue et son audace.

C’est d’un œil quelque peu amusé, pétillant de malice, que Béatrice observa Élise et c’est d’une oreille on ne peut plus attentive qu’elle écouta son bref exposé.
Ainsi, la future reine de son pays désirait joindre les rangs de l’armée de Béa! Enfin, armée est un bien grand mot… Ici, au journal, c’est avec des mots qu’ils se battaient tous les jours, tous, pour faire entendre leur voix et celles du peuple, que la jeune femme disait vouloir défendre, d’ailleurs… Intéressant, très intéressant, la chose méritait un instant de réflexion. Béatrice inspira et expira profondément, fixa Élise un moment, puis se leva et se dirigea d’un pas lent vers l’une des hautes fenêtres qui décoraient le mur. Elle se posta face à une vitre et son regard alla vers les passants au bas dans la rue. Marchands, artisans, enfants, vieillards, tous des fils et des filles d’Ingary qui, comme la jeune de la Marquise l’avait fait entendre, étaient menacés par l’imminence d’une guerre.

Béatrice soupira et son visage sembla s’apaiser, habité par un calme presque triste. Qu’elle aimait son pays, qu’elle l’aimait oui, ce cher pays! Et en regardant Élise de la Marquise, Béatrice avait réellement espoir qu’un jour, Ingary serait la terre libre dont elle avait toujours rêvé, avec au sommet de la hiérarchie une royauté juste et vraie. Peut-être ce trop bien élevé de Gabriel de Guerry trouverait-il en cette sauvageonne fille de la haute société une route vers l’authenticité, remède aux faux-semblants qui polluent les perruqués.
Les mains jointes derrière son dos, Béatrice se retourna vers Élise, puis elle lui sourit, franchement et aimablement.

"Mademoiselle de la Marquise!" Déclara-t-elle d’une voix forte et autoritaire, contrastant largement avec son air de la seconde précédente tout à fait serein.

Béatrice fit trois pas en direction de la demoiselle installée dans la chaise face à celle qu’elle avait quittée. Ses bottes à talons claquèrent contre le plancher de bois. Elle baissa les yeux vers ceux de la jolie jeune femme qui lui faisait face. Son air désormais sérieux s’effaça doucement en se métamorphosant en une sorte de sourire en coin, discret mais bien présent. Changeant complètement de ton, Béatrice reprit la parole d’un air tout à fait naturel et décontracté.

"Si vous saviez comme je vous plaints, jeune femme..."

D’un pas rapide Béatrice retrouva sa place derrière son bureau. D’un geste précis et vif elle repoussa aisément la machine à écrire sur le coin de son bureau et sortit d’une pile de papier une feuille blanche sur laquelle un texte déjà était écrit. Elle se mit à griffonner dessus, plus précisément à écrire la date, le nom d’Élise et le sien.

"Ce Gabriel vraiment… Il a beau avoir une tronche d’ange et un corps d’apollon, il est sérieusement infecté par la fausseté et la naïveté inculquées à de trop nombreuses progénitures de son rang!"

Elle quitta son papier des yeux et regarda Élise, un sourire d’excuses au visage.

"Pardonnez mon effronterie mademoiselle, mais… j’ai cru deviner que votre opinion ne divergeait point trop de la mienne… N’est-ce pas!? Fit-elle avec un complice clin d’œil pour la jeune femme, pour ensuite reporter son attention sur sa feuille, sur laquelle elle avait cessé d’écrire. À mi-voix, comme si elle pensait tout haut, elle ajouta... Un peu de caractère dans ce monde de froufrous ne fera pas de tord à personne!"

Elle parlait de la jeune femme, bien entendu.
Satisfaite, Béatrice reporta son regard vers Élise, mais parut sérieuse.

"Élise, -vous permettez que je vous appelle par votre prénom? Faites-en de même pour moi je vous prie très chère- je dois dire que votre demande pour rejoindre mon équipe m’enchante, vraiment, j’en suis ravie. Je n’ai point d’inquiétudes en ce qui a trait à vos capacités quant à l’écrit, mais tout de même, pour être juste envers tous, je vous demanderai de m’écrire un texte d’essai, soit un article sur le sujet de votre choix que je validerai par la suite, j’en suis certaine. Mais! Une question demeure. Béatrice s’accouda sur le bureau et abaissa légèrement la tête pour regarder Élise dans les yeux, mais point au travers de ses lunettes. Votre identité, Élise, qu’en ferons-nous donc? Vous imaginez le scandale que la simple parution de votre nom au bas d’un article pourrait provoquer? Les conséquences seraient désastreuses, j’en ai bien peur… Elle baissa les yeux, soupira, puis promptement les pupilles de Béatrice se rivèrent à celles d’Élise. Que proposez-vous?" Lança vivement la rédactrice qui, penchée vers l’avant, insistante, attendait une réponse.
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Elise de la Marquise
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet Icon_minitimeLun 1 Oct - 22:39

Elise hésitait, déballant ses sentiments, ses idées, ses convictions devant cette femme, qui l'écoutait certes avec attention, mais qui se gardait bien de commenter ou de sourire. Seuls ses yeux pétillaient, laissant supposer que la venue d'Elise n'était qu'une farce, la première blague du jour. Peu à peu, Elise sentit ses épaules s' affaisser, se préparant a la terrible nouvelle, les rires? la colère? Comment la rédactrice, éconduirait Elise? la jeune femme préférait l' ignorer, et aurait fuis si son orgueil et sa fierté ne l'avaient pas clouée sur sa chaise. Elle resterait quoi il arrive. Elle était prête a entendre la sentence. oui la sentence, la jeune femme doutait que Madame Lockarte doute de l'importance de se travaille pour elle. Son premier travaille, et certainement l'unique. Celui qui fera d'elle, peut-être, une femme, et non pas un objet. Elle savait que son futur ne serait fait que de réceptions mondaines affreusement ennuyantes. Oui Elise se plaignait d'une vie de rêve. Mais ce genre de rêve qui, au début, expose l'éclat du diamant et la beauté d'un vers, se détériore, et le plus pur des joyaux devient fuligineux. Voila la vérité, aussi terrible soit elle. Elise aurait de loin préféré délaisser ses parures pour un simple colier de fleurs. Des marguerites pourquoi pas.

Béatrice soupira, laissant une Elise surprise et soudain ses yeux cessèrent de pétiller. Qu'avait dit Elise? La jeune femme a présent se demandait s'il elle ne préférait pas le rire aux larmes. Quoi faire? Son interlocutrice qui paraissait si joyeuse et pétillante de vie a présent, portait bien plus que le monde sur ses épaules. Cachait-elle quelque chose d'important? De grave? Ingary était en réel danger? Elise, inquiète fronça des sourcils a présent bien plus préoccupée par la rédactrice en chef des chroniques d'Ingary, que par le fait qu'elle n' obtiendrait sûrement pas son travail. Le sourire revint sur le visage posée de la vieille dame. Prête a annoncer la dure sentence. Il n'y aurait ni cris, ni larmes. Dans tout les cas, qu'Elise soit prise ou pas, elle resterait des plus stoique, ne souhaitant pas paraître comme une nunuche de première: autant dire comme ses meilleures amies. Son esprit s'envola auprès d'Henriette et Marguerite, ses "amies" depuis très, peut-être trop, longtemps.

"Mademoiselle de la Marquise!"

Elise accessit d'un bref mouvement de tête, montrant toute l'attention qu'elle prêtait a Béatrice. Quant a cette dernière apparemment, les romans avec beaucoup de suspences devaient etre ses préférés. Faire endurer a Elise, tant de lenteur, son retour près de son siège, son sourire posé, sa réflexion loin d'etre longue, mais trop réfléchie au gout de la jeune femme. Elle qui était habituée a montrer sa fougue, sa folie, vivant chaque instant et chaque émotion le plus fort possible, avec le plus de vivacité possible, elle se retrouvait en face de cette femme, lente, aux airs de philosophe et se dit qu'elles n'étaient pas si différentes. Béatrice et Elise était semblables, toutes deux regardaient les gens vivre leurs vies tout en laissant passer la leur. Elles écrivaient au nom d'idées qui jamais ne les rendront aussi heureuses qu'un enfant ou qu'une présence aimante. Toutes les deux a travers leur faux courage, cachait une peur bien plus coriace et destructrice que la plus puissante des armes. Elles se détruiraient ainsi.

"Si vous saviez comme je vous plaints, jeune femme..."

*Comme je vous plaints aussi...*

Elise sourit poliment. Mais de quoi parlait cette femme? Elise doutait que Béatrice est vaguée sur les memes chemins tortueux de son esprit. Non impossible que Madame Lockart pensait qu'Elise et elle était semblable.

"Ce Gabriel vraiment… Il a beau avoir une tronche d’ange et un corps d’apollon, il est sérieusement infecté par la fausseté et la naïveté inculquées à de trop nombreuses progénitures de son rang!"

Ahhh, lui. Meme enfermé dans sa grande chambre, dans son grand palais, dans sa grande débilité, il parvenait a lui pourrir la vie. Les gens pouvaient-ils les dissocier l'un de l'autre? On ne cessait de lui parlait, nuit et jour, sans arret, de son futur époux, "avec une tronche d'ange et un corps d'apollon"...et un trognon de pomme a la place du cerveau!

"Pardonnez mon effronterie mademoiselle, mais… j’ai cru deviner que votre opinion ne divergeait point trop de la mienne… N’est-ce pas!? Fit-elle avec un complice clin d’œil pour la jeune femme, pour ensuite reporter son attention sur sa feuille, sur laquelle elle avait cessé d’écrire. À mi-voix, comme si elle pensait tout haut, elle ajouta... Un peu de caractère dans ce monde de froufrous ne fera pas de tord à personne!"

" A qui le dites-vous! J'ai l'impression d'etre une créature a trois yeux et toute verte lorsque je ne joue pas les poupées! "S'exclama Elise devenait plus calme et plus détendue grace a Béatrice qui semblait désirer la mettre a l'aise.

"Élise, -vous permettez que je vous appelle par votre prénom?
Elise accessit de la tête et souriant. Faites-en de même pour moi je vous prie très chère- je dois dire que votre demande pour rejoindre mon équipe m’enchante, vraiment, j’en suis ravie. Je n’ai point d’inquiétudes en ce qui a trait à vos capacités quant à l’écrit, mais tout de même, pour être juste envers tous, je vous demanderai de m’écrire un texte d’essai, soit un article sur le sujet de votre choix que je validerai par la suite, j’en suis certaine. Mais! Une question demeure. Votre identité, Élise, qu’en ferons-nous donc? Vous imaginez le scandale que la simple parution de votre nom au bas d’un article pourrait provoquer? Les conséquences seraient désastreuses, j’en ai bien peur… Que proposez-vous?"

Elise souriait, dévoilant ses dents blanches. Elle était aux anges, et si le paradis était un journal alors elle devait y etre! La jeune femme resta quelques instants sans répondre, nageant en plein bonheur, réfléchissant a son futur, a présent, proche de celui du peuple. Elle n'était plus une noble, inconnue, vivant dans la richesse et le mirage, non a présent elle était proche des gens. Elle sortit de son songe, ne désirant pas se donner des airs de molusque devant celle qui a présent, serait sa "patronne". Elle sortit de son sac sa robe et la posa sur ses genoux et s'exclama:

"J'ai longtemps réfléchie et vous avez raison, Elise de la Marquise n'a ni le droit ni le pouvoir d'écrire. Mais une autre si. Je dois avoir deux vies, deux identités. Une jeune femme du peuple, au passé mystérieux peut faire l'affaire, personne ne s'occuperait vraiment d'elle. Voila pourquoi, Marie Dalisea Quelse a présent, existe. Pourrais-je avoir un papier Béatrice?
La vieille dame lui en tendit un et elle prit l'encre posée sur le bureau. Elle écrit Elise de la Marquise et juste en dessous Marie Dalisea Quelse. Regardez. J'ai construis un pseudonyme anagramme, et j'ai trouvé ces vêtements, et je pense qu'il ferait l'affaire...Elle tourna la feuille, dévoilant les noms a Béatrice et lui laissant le temps d'analyser la chose. Par contre, vous devez savoir que je réside a Kingbury...Je ne sais pas comment faire pour vous faire parvenir le courrier sans qu'il y est un risque pour qu'on découvre la supercherie. Dites-moi avez vous une idée cette fois? Et Marie vous semble apte a devenir la journaliste que je suis?"

La jeune femme, pleine de question, sur-excitée, prête a commencer son travail dans la seconde, scrutait Béatrice, les yeux plein d'étoiles, comme une petite fille admirant sa mère. Et a cet instant, elle pensa: *J'aurais voulu que ma mère ressemble a Béatrice...ainsi, je l'aurais surement aimée.*
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Béatrice Lockhart
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet Icon_minitimeMar 9 Oct - 2:18

Le rire de Béatrice, clair, fort et aucunement retenu, retentit dans la pièce suite à la comparaison qu’Élise avait faite d’elle-même avec une créature hétéroclite, puis avec une poupée. Bien que l’image fût drôle, reste qu’elle exprimait une choquante vérité. Les normes et standards de la noblesse étaient très précis et un rien qui s’en éloignait le moindrement éveillait la curiosité de tous, parfois même le dégoût, qui en fait n’était le résultat que d’une étroitesse d’esprit révoltante. Cependant, Élise de la Marquise avait beau être différente, elle demeurait la future reine d’Ingary, celle que l’on avait promise à Gabriel de Guerry dès le jour de sa naissance et donc, pour cette raison, l’on se contentait de se montrer indifférent et de songer à quel point cette jeune femme était parfois impertinente. Sourions à la belle Élise et sa famille, en les jalousant d’être si peu dignes et pourtant élus la famille la plus proche du noyau royal.

Ses coudes sur le bureau, son regard accroché au visage de son interlocutrice qui au fur et à mesure qu’elle parlait gagnait en son estime, elle qui déjà occupait une place particulière en l’estime de la rédactrice, ainsi installée donc, madame Lockhart avait précédé les dires d’Élise et déjà explorait les diverses options qui s’offraient à elles quant au moyen de communiquer pour les articles et tout ce qui viendrait avec cette nouvelle fonction de la dauphine.
Automatiquement, une part de son cerveau occupé à écouter Élise et l’autre part à planifier, elle lui tendit la première feuille qui lui passa sous les doigts lorsque la jeune femme le lui demanda.

"J'ai longtemps réfléchie et vous avez raison, Elise de la Marquise n'a ni le droit ni le pouvoir d'écrire. Mais une autre si. Je dois avoir deux vies, deux identités. Une jeune femme du peuple, au passé mystérieux peut faire l'affaire, personne ne s'occuperait vraiment d'elle. Voila pourquoi, Marie Dalisea Quelse a présent, existe. Pourrais-je avoir un papier Béatrice?

"Marie Dalisea Quelse… répéta Béatrice en lisant et détaillant le nom, reformulant mentalement l’identité qu’il masquait… Élise de la Marquise… Elle releva les yeux vers la jeune femme, agréablement surprise et impressionnée. Brillant!"

Visiblement, elle devait avoir mijoté ce plan depuis un moment déjà. Il faut dire que l’idée de changer de rôle devait être très séduisante pour une femme du rang d’Élise qui devant être étouffée par les codes de conduite, prisonnière d’un monde qui lui brimait son goût prononcé pour l’air libre, la vie, la vraie. Comment ne pas la comprendre? Comment lui refuser une telle demande, mais si elle n’était pas tout-à-fait sans risques… L’enthousiasme de Béatrice s’effaça quelque peu alors qu’elle songea ainsi. S’inquiétait-elle pour Élise? Peut-être un peu, oui.. Comme tous les Ingariens, elle éprouvait, pour ces jeunes gens vers qui allaient leur espoir d’un monde meilleur, de l’affection. Et puis en tant que mère, Béatrice se disait que les proches d’Élise n’aimeraient probablement pas la voir s’embarquer dans une telle aventure…

Par contre, vous devez savoir que je réside a Kingsbury...Je ne sais pas comment faire pour vous faire parvenir le courrier sans qu'il y est un risque pour qu'on découvre la supercherie. Dites-moi avez vous une idée cette fois? Et Marie vous semble apte à devenir la journaliste que je suis?"

Heureusement, Élise ne partageait point son inquiétude. Très bien, se dit Béatrice, et puis elle serait là pour l’aider en cas de besoin, pour la secourir du mieux qu’elle le pouvait. À deux, elles y parviendraient. Béatrice retrouva son entrain et sa confiance en l’aventure.

"Justement, j’y songeais! Vous savez, je connais maints villageois qui seraient prêts à tout pour aider une jeune femme à pouvoir publier ses articles dans les Chroniques. Les gens sont nombreux à croire en le pouvoir du journal et parmi ces gens il y a une famille, à Kingsbury, qui pourront nous venir en aide, j’en suis convaincue. Je leur écrirai pour les avertir de votre venue. Ils seront l’intermédiaire entre nous, car déjà l’un des membres de la famille à affaire ici-même à Halle-Neuve hebdomadairement pour le travail."

Elle griffonna sur un papier, le déchira et le tendit à Élise.

"Voici leur adresse. Une fois mémorisée, il sera plus sûr de vous débarrasser de ce papier. Il ne faudra prendre aucun risque inutile. Quant à vos capacités, ou plutôt celles de Marie, je n’en doute pas du tout, vous êtes à la hauteur, et même plus. Ce qui vous anime est pur et vrai, cela donnera beaucoup de portée à vos mots, ils sauront toucher là où il le faut. Mais il faudra être patiente et ne pas nécessairement s’attendre à des résultats immédiats. Changer les idées, changer une société, est un travail de longue haleine, mais nous y parviendrons, Élise.
Soyez la bienvenue aux Chroniques."


Sur ces mots, Béatrice tendit sa main à Élise afin de la serrer.

"Avez-vous d’autres interrogations? Inquiétudes ou propositions? Je suis toute ouïe."
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