Zora Cerussa

Chez elle aucun artifice, aucun caprice. Son rire comme l'hiver parle d'espace et de sagesse.

I. IDENTITE

Prénom(s) & Nom : Zora Cerussa

Date de naissance (nous sommes en 1827) : 8 novembre 1809

Sexe : feminin

Âge : 18 ans

Lieu de Naissance : Les hauts du Méandre

Lieu d'Habitation : Zora depuis sa naissance n'a pas de maison fixe. Elle n'a jamais connu une vie de sédentaire et n'en a pour l'instant aucune envie. Son humble demeure une roulotte pouvant contenir 5 personnes au maximum, est habitée par 7 enfants et leur père. Cette roulotte faite de bois a été construite par Izidor, le père de Zora. Les enfants dorment dans ce qui ressemble a un salon qui fait aussi cuisine, bien que les gitans aient pour habitude de manger dehors. Le père a sa propre chambre, celle ou il dormait avec Carmen , sa défunte femme.



Ses pouvoirs : Zora n'a pas de pouvoir comme un magicien. C'est un simple don, inné. Elle peut rendre la joie a n'importe quelle créature du monde, passant de l'homme au papillon. Malheureusement ce pouvoir ne marche pas sur elle.
Zora sait interpreter l'avenir. Les gitanes, en effet, s'apprennent depuis des siècles l'art de deviner de futur. Nomalement ce pouvoir passe de la mère a la fille seulement vu que la mère de Zora décéda le jour de la naissance de sa fille, ce fut son arrière grand-mère qui le lui apprit.

II. PHYSIQUE

Son père avait une dizaine d'enfants, seulement, elle était la plus jeune, et sa préférée.

Physique: Zora malgré sa vie de gitane, détient une élégance innée. Son corps a la peau tannée reste malgré tout mince a l' extrême, presque efflanqué, ce qui est certainement dû a son manque de nourriture, dans les jours difficiles de sa vie de tzigane. Malgré cette aisance, son infirmité lui procure un grand embarras et parfois ses gestes semblent hésitants, et il lui arrive souvent de toucher du bout de ses longs doigts fins, ce qui l' entoure.
Ses cheveux soyeux et raides s' apparentent au plumage de son corbeau, Mold, et parfois elle les tord en un énorme chignon. Son teint hâlé fait ressortir ses lèvres rosées et charnues telle une fleur écarlate ainsi que ses yeux en amande.
Ceux-ci, tantôt écarquillés tantôt comparable a deux fentes, ont perdu leur éclat de joie et leur couleur chocolaté, le jour où elle devint aveugle. Sa cécité déposa un voile légé sur ses yeux, comme un linceul, les rendant d'une étrange couleur bleuté, presque blanche. Mamita disait que lorsque Zora devint infirme, elle maudit les cieux en emprisonnant les nuages dans son regard a présent vide, reflétant une profonde mélancolie. Tous les sentiments qu'elle exprimait à travers lui disparurent pendant de longues années mais peu à peu, les autres parties de son visage montrèrent a nouveau ce qu'elle ressentait, même si cela arrivait rarement. Au fil de ses humeurs son sourire dévoila l' ironie, la contrainte, la résignation, l' indulgence, la moquerie, la malice, l' affection, la tendresse ainsi que la douceur, la confiance et très souvent: la grace et le charme. Son allure générale pourrait laisser a désirer pour une noble dame de la cour du roi ou pour une bourgeoise. Elle ne se vêt pas de robes aux fastes ridicules comme ces dernières , mais possède une myriade de jupons. La moricaude sait faire ressortir sa peau ainsi que sa beauté en un déploiement de couleur, par conséquent, tous la voit souvent en rouge, noir, blanc parfois même jaune et orange. Pendant les soirées fraîches elle porte souvent une mante marron rapiécée que sa grand-mère lui avait cousue lorsqu' elle n'était encore qu'une enfant. Son bracelet en or accroché a son pied lui fait office de porte bonheur. Certains ont peur de sa différence, d'autres ne peuvent détacher leurs regards de celui de la gitana aux airs de sauvageonne.
Elle ne peut être comparée aux belles jeunes filles des riches. Leur beauté est comme une magnifique fleur, un jour, très tôt, elles se fanent, tandis que celle de Zora, ne cesse de s' accroître au fil du temps : on appelle cela, le charme.

III. CARACTERE

Petite fille, ton coeur c'est ma maison. Tu vis dans un soleil qui défit les saisons.

caractère: Zora fille enjouée, Zora fille de la vie, Zora amante du soleil. Avant que la lumière ne disparaisse pour la tzigane, celle-ci croquait la vie a pleine dent. Son trop plein de vie éclatait autour d'elle rendant les gens joyeux, même les ternes veuves qui n' attendaient que la mort, dans sa grande robe noire. Elle ne pleurait que très rarement, jouait avec les jeunes, dansait a longueur de journée avec les grands-pères, philosophait avec les pères et lisait la bonne aventure aux passants avec les mères. Vous en conviendrez qu'elle était d'une nature simple, facile a vivre. Depuis très jeune elle avait exploité cette partie de sa personnalité mais lorsqu'elle devint infirme, son caractère changea du tout au tout. Sa gaité s'envola loin, trop loin, aussi haut que pouvait voler Mold, et arriva la douce Zora. L'innocense de Zora l'enfant disparue et ainsi elle posséda peu à peu un irrésistible mélange de grâce, de méfiance et de timidité. Elle devint très possessive envers ses proches mais d'une manière étrange, jamais elle ne jouait les jalouses, toujours elle ne cherchait que le bien des personnes qu'elle aime. Vis à vis des inconnus Zora parait très lunatique, ce qu'elle est d'ailleurs, avec certaines personnes elle parvint a rester joyeuse, a garder un peu de cette lueur d'enfance dans ses yeux couverts d'un voile. Par contre, elle peut se montrer très hostile, impolie. Il lui arrive souvent de faire des bêtises avec l'aide de Zed, elle, avec son imagination a toutes épreuves et lui, avec ses gestes habiles. Leur humour souvent les sauva de mauvais pas car s'ils ont bon fond ils leur arrivent de voler ou d' embêter des passants ou des marchands. Si Zora est d'une nature plutôt complexe, souvent il lui arrive de surprendre son entourage par des demandes ou des envies simples. Elle ne demande pas deux fois ce qu'elle veut, mais généralement fait en sorte qu'on s'en souvienne. Si ce n'est pas le cas, si on l'oublie ou oublie ce qu'elle demande, Zora est pire que toutes les filles de son age. Elle ne dit rien. Se tait. Mais elle n'oubliera jamais votre geste. Elle fait comme si de rien n'était mais au fond d'elle, elle est déçue et après un tel incident, vous sous-estimera sans cesse, n'ayant plus confiance en vous.

IV. HISTOIRE

Même en son absence, le souvenirs de ses yeux clairs tourbillonnent en vous.

L'histoire: L'histoire de Zora débute par une naissance à la fois tragique et merveilleuse. La grossesse de sa mère, Carmen, femme du chef de la troupe du cirque, se déroula sans grand problème. Elle était grande, belle et très résistante, venant du Nord, là où seuls les êtres forts résistent. Sa peau blanche et ses yeux bleus la différenciaient totalement du reste du peuple gitan avec lequel elle vivait. Même ses 6 fils ne lui ressemblaient pas, tous bruns, à la peau tannée par le soleil, au regard profond, excepté le petit dernier, dont le regard faisait penser aux vagues se déchaînant sur une mer enragée. Oui, Carmen avait bien vécu et personne ne se doutait que cette grossesse, celle de la petite Zora, serait sa dernière. D'abord, il y avait eu l'annonce du sexe du bébé. La troupe était passée à Magnecour car un magicien réputé y vivait. On le disait médecin et d'après les rumeurs il avait le pouvoir de lire dans le ventre d'une femme enceinte et de savoir si l'enfant serait un garçon ou une fille. Son mari n'avait pas hésité a donner une belle bourse remplie d'argent afin qu'il n'arrive rien a sa femme, a sa progéniture et qu'il soit sur de ce que dirait le mage. Celui-ci après qu'il ait fait de nombreux mélanges, le donna à l'époux, celui-ci surpris scruta la mixture et le sorcier lui murmura:

"Tu sauras qu'elle est le sexe de ton enfant demain, a l'aube. Que ta femme avale ce soir ma potion, et demain matin son ventre sera soit bleu soit rose. S'il est bleu, tu auras un garçon et si c'est rose, une fille. "

"Mais..."

"Pars étranger, je n'ai pas le temps, je dois faire un sort pour le roi!"

Et c'est ainsi qu'il congédia la famille entière qui retourna dans leur humble roulotte. Tous avec impatience s'étaient endormis près de Carmen. Dès les premiers rayons du soleil, alors que le ciel devenait peu à peu rosé, puis orange et enfin bleu, tous attendirent devant le ventre rond, comme si un miracle allait se produire. Peu à peu, le ventre passa au jaune foncé, puis a un rouge vermeille, et peu à peu le rouge s'estompa pour devenir un rose pale. Carmen sourit et posa une main protectrice sur sa peau étirée, Izidor, toujours sur le choc murmura:

- Ce n'est pas possible...Ce n'est pas possible...une fille! Une fille après six garçons!

Et si cela l'était! La jolie princesse au caractère bien trempé poussait ses premiers cris un jour d'automne, alors que sa mère poussait ses derniers. Alors que tout c'était bien passé, alors que la petite était enfin sortie du ventre, alors que toutes les grand-mères commençaient a crier dans tous les sens, alors qu'Izidor souriait comme un idiot, alors que tous les garçons essayer d' attraper ce drôle de jouer qui hurlait et pleurait sans s'arrêter, le souffle de la vie s' enfuit des lèvres de Carmen.



Personne ne comprit, et encore personne ne comprend, elle s' endormit lentement d'un sommeil sans fin. La tristesse emplie les visages, les garçons croyaient qu'elle allait se réveiller bientôt, les grands mères cette fois bougeaient dans tous les sens en maudissant la malchance, quant au veuf, la tristesse l'avait figé. Plus un mouvement, sa respiration même semblait s'etre ralentie, comme si il essayait de remonter le temps pour sauver sa bien-aimée. Elle était morte en donnant la vie. La vie a une fille des cieux, a la plus belle enfant que la nature avait conçu, et cela depuis la nuit des temps. La tristesse s' effaça derrière la mélancolie, personne ne pouvait oublier Carmen, son portrait jouait, dansait, respirait la vie et la beauté auprès des gitans. Certains vieux, posés sur un tronc d'arbre scrutait Zora , sans s'arrêter, comme stupéfait par un regard si intense si profond, si semblable a celui de Carmen. Il était presque douloureux de la voir. Elle rappelait tant de mauvais souvenirs. Ses premiers jours, ses premiers mois son père la délassa totalement, l' oubliant, comme si elle n'avait jamais vécu, comme si elle était morte avec Carmen. Il la détesta pour ça. Refusant de l'approcher, refusant d'accepter ce que sa naissance lui avait enlevé. Cette situation dura deux ans. Deux années pendant lesquelles la jeune fille vécut loin des siennes dans la famille de celui qui devint son meilleur ami. Un soir, alors qu'elle réclamait son père, pour la centième fois, ses parents d' adoption allèrent lui parler, celui-ci cria, refusa de la revoir, réfléchit, puis se maudit. Après la colère, vint la honte. Lui pardonnerait-elle un jour? Zora bien trop heureuse de pouvoir vivre avec celui qu'elle aimait malgré tout, ne fit guère attention a la tristesse et le regret qui envahissait le coeur d'Izidor. Il se traita des nuits durant d'idiot, de mauvais homme, comment avait-il fait pour rejeter cet enfant du bonheur. Cette minuscule princesse des rues, cet ange mignature. Encore, parfois tard le soir ou très tôt le matin, il lui arrive de marcher a pas feutrés dans la roulotte, de rentrer dans la chambre de ses enfants, de s'asseoir a coté de Zora et de ses frères et de les regarder, sans bruit.
Au fil du temps elle se fit remarqué dans toutes les disciplines. Elle sortait toujours un peu du lot, a sa manière. Alors qu'elle n'avait encore que cinq ans, et qu'elle se promenait sur les bords d'une rivière, un barrage fragile fait par les castors retint son attention.

-Zed! Viens, on traverse.

Zed était le meilleur ami de Zora, né la même année, sa peau était d'une légère teinte olive, et ses cheveux long, noir et épais avait toujours l'air d'avoir été coupé en cisaille. Zed, de son vrai nom Zedekiah, était d'une nature simple, un peu peureux mais gentil, Zora et lui ne se séparaient jamais, comme quoi les contraire s'attirent.
Le jeune homme la regarda comme si elle était folle, une lueur de peur traversa ses yeux puis il murmura en jetant un coup d'oeil autour d'eux:

-M'an va me gronder si j'suis mouillé! Et pis, on est trop lourd.

-T'inquiete! J'passe et après toi!

Le jeune homme accessit par un bref mouvement de tête et s'approcha du bord de l'eau, inquiet: " Et si Zora tombait? Les flots l' emporteraient?". La jeune fille sourit, releva ses épaules afin de se tenir bien droite, elle tendit ses bras de chaque coté de son corps, ferma les yeux et posa un pied sur la branche coupée. La branche plia mais ne cassa point. Zed retenait sa respiration, près a voler au secours de sa demoiselle en détresse a tout instant. Quant à la demoiselle en détresse en question, elle se débrouillait très bien, aussi agile qu'un singe et n'ayant peur de rien, elle fit un second pas, puis un encore, et ne s'arreta pas. Au milieu, le barrage pencha dangereusement mais il n'y eut aucun accident et Zora poursuivit sa route. Les deux pieds sur la terre ferme, elle rouvrit ses yeux, et encourage du regard son compagnon. Mais celui-ci, sachant qu'il n'était pas aussi légé que son amie ni si adroit, ne risqua pas sa vie. Il insista, elle bouda, il revint près du campement des gitans, elle se dépêcha de traverser la rivière et de rejoindre son ami, et n'oublie pas cette journée qui fit d'elle une grande équilibriste.
Son père appri par Zedekiah ce qui c'était passé et très vite la jeune fille monta sur les cordes. D'abord, il mit un cordage a ras du sol, puis de plus en plus haut et la jeune fille parvint a devenir une reine de l'équilibre. Bientôt, elle réussit a enchaîner les exercices les plus divers et les plus surprenant. Elle jouait sur le fil avec une élégance et une confiance en elle extraordinaire comme si la haut, plus rien n'avait d'importance. Qu'importe la vie, qu'importe les gens sous elle qui la regarde en ayant le coeur serré par la crainte qu'il ne lui arrive quelque chose et la joie de ce moment merveilleux qu'elle leur offrait.
Ses journées devinrent plus remplie que celle du roi! Tous les jours, aucun ne se différenciaient vraiment mis a par les longues routes qui lui permettaient d'en apprendre toujours plus sur tout ce qui l'entourait. La route n'eut plus aucun secret pour elle, plantes, arbres, animaux jusqu'aux cailloux, elle était devenue leur complices, tous liés avec elle grace a une confidence. Il n'y avait pas un jour ou elle battait l' estrade avec une joie indicible. Si dans le Pays d'Ingary la magie était connue de tous, les gitans, eux la pratiquaient, toutes les femmes savaient lire dans les boules de cristales, dans les mains et bien sur a travers les cartes. Zora n'avait pas échappé a cette règle et dès que vint son adolescence, bon nombre de jeunes hommes se précipitèrent dans sa roulotte afin qu'elle leur lise les cartes, mais aussi des habitants de toutes les villes et villages allant du fermier des hauts de Méandre au noble de Kingsbury. Mais peut-être que ca magie était différente de celle des autres bohémiennes. Très tot, elle s'aperçut qu'auprès d'elle les gens ressentaient une allégresse et une joie si forte, que tous nuages s'éffaçaient. Elle comprit qu'elle était pourvue d'un don spéciale, et qu'elle devait en faire bon usage. Malgré toute cette joie qu'elle provoquait autour d'elle la rendait parfois mélancolique, comme s'il était triste d'avoir un peu de paix et de solitude lorsqu'une partie de vous pousse les gens a ne pas vous quittez afin que vous les rendiez heureux. Très tot elle en informa son père, ainsi, doux et aimant, il comprit sa peine et passa outre son envie.
Quelques temps plus tard, dans une clairière, près de Magnecour, elle trouva près d'une escarpolette un oiseau entre la vie et la mort. Souvent qu'elle passait par la, et la jeune fille adorait s'y asseoir pour laisser son petit coeur s'envoler loin du monde, mais cette découverte macabre, l' attrista réellement. Elle courut en larme, rejoindre son plus grand frère, Milos agé de 19 ans. Celui-ci, attendrit par sa soeur et par le petit corbeau presque mourant, le soigna avec l'aide de sa soeur. Ils le sauvèrent et quelques semaines plus tard, l'oiseau pu voler a nouveau, seulement, lui aussi tomba sous le charme de Zora, à sa façon. Ne voulant plus la quitter, celui-ci devint son meilleur compagnon aussi proche que Zed. Elle le prénomma Mold. Cet animal auprès des autres personnes était très farouche, il s'envolait dès l'approche d'étranger. Seuls, Zed, Milos et bien sur Zora parvenaient a rester en sa compagnie.
Alors qu'elle allait vers ses 12 hivers, deux malheurs survinrent ce qui désespéra la troupe. Ces malheurs arrivèrent un jour d'automne , comme si cette saison était maudite. Le premier fut pour Milos. Celui-ci était appelé par le roi pour aller combattre l' ennemi. Bien sur il n'eut pas le choix et même si il l'avait eu il serait parti, a cause de cette partie de l'homme que l'on appelle fierté. Tout le monde jura, pesta contre le roi, toutes les femmes jeunes comme agées pleurèrent, toutes, sauf une. Zora ne versa pas une larme, ne dit pas un mot, tout le monde la crut insensible, seulement, derrière ce masque la vérité se cachait bien, trop bien. Elle était tellement triste, que son chagrin allait au delà des larmes. Milos et Zora se firent une promesse, celle de toujours s'écrire. Milos partie avec Mold sur l'épaule. Celui-ci serait leur messager.
La seconde nouvelle, toute aussi terrifiante survint quelques semaines plus tard. Zora avait de plus en plus de mal a travailler longtemps, sa tête lui tournait et elle avait des vertiges. Personne ne s'en inquiéta, pensant que ce n'était que dut a l'hiver glaciale, mais lorsqu'elle comprit, son monde s'écroula. Ce fut un jour de congé, alors qu'elle n'avait pas de spectacle le soir. Elle reçut dans l'après-midi, une lettre de Milos. Alors qu'elle avait nourri Mold qui mourrait de faim, elle se posa sur un tronc d'arbre abattu et déplia ma missive. Au début, elle ne se douta de rien se posant juste de simples questions. Comment se faisait-il que les lettres s' embrouillaient? Qu'elle ne voyait rien? Elle approcha son courrier, et essaya de relire. Elle réussit mais avec difficulté. Croyant que s'était seulement de passage, elle n'y prêta pas une grande attention. Mais peu à peu, les lettres de Milos devinrent de plus en plus illisible pour Zora, elle ne parvenait plus a lire un livre, puis cela continua, elle ne vit plus la corde sur laquelle elle devait se tenir en équilibre, puis la foule, puis ses frères, puis son père, puis tout devint noir. Un beau matin, le soleil avait disparu. Elle devint aveugle, pourquoi? A cause d'une maladie rare et qu'on ne peut guérir avait dit un magicien.

Le changement fut radical. Elle dut cesser de faire tout ce qui pour elle était habituel et aussi simple qu'un jeu d'enfant. Elle devint une infirme, un poids pour les autres. On la traînait d'un endroit a un autre et on lui tenait par la main. Souvent elle butait, tombait, pleurait de rage et de douleur. Et tout lui manqua, la lecture, les cordes sur lesquelles elle marchait avec tant de facilité, avant, la danse autour du feu de joie comme lorsqu'elle était encore emmetrope, la guitare. Elle se renferma encore plus sur elle, fuyant les autres comme la peste. Cet état de léthargie dura un cinq ans. cinq années durant lesquelles, elle ne fit que pleurer sur son sort. Puis un matin tout changea, a cause d'une simple petite promenade qu'elle faisait habituellement. Depuis que les gitans s'étaient installés près de Halle-Neuve pour quelques mois, elle se baladait toujours sur la même route, qu'elle avait apprise avant de devenir infirme. Elle y connaissait les moindres arbres, les moindres mauvaises herbes. Elle fit le chemin comme a son habitude, seulement elle avait décidé d'essayer de changer au bout d'un moment, pour une fois. Elle marchait et chantait, une chanson qu'elle avait composé. Sa voix s'élevait, juste, belle, fragile:

-Merveilleux soleil
Pourquoi m'es-tu infidèle?
Tu m'as laissée là dans le froid de l'hiver
Horriblement seule...

Alors qu'elle se trouvait dans un recoin sombre du bois, elle entendit un bruit. Une rivière! Maintenant qu'elle était dépourvue de sa vue, ses oreilles, son nez, ses mains et sa bouche, tous l'aidaient a mieux avancer. Il semblait que ses quatre autres sens ce soient déployés afin qu'elle puisse remplacer celui qu'on lui avait enlevé. Dans cette foret, elle entendait le remous de l'eau. Au début elle crut douter, l'avait elle rêvé? Non, elle s'approcha en butant parfois sur une crosse pierre ou sur une racine, puis le bruit qui au début paraissait inventé, devint perceptible, puis réel. La jeune femme se pencha et sentit l'eau glissée entre ses doigts. Elle se rappelait. La première fois qu'elle était venue ici, c'était il y avait 8 ans. Le barrage était a la même place. Les castors, elle les entendait eux aussi, avec leurs dents immenses qui coupaient les arbres.



Zora reproduit les mêmes gestes qu'elle avait fait 8 ans plus tot. Elle ferma ses yeux a présent gris, comme si un voile légé les avait recouverts, releva ses bras, se tint droite et chercha d'un pied hésitant la barrière naturelle. Celle-ci trouvée, elle posa son pied dessus, le bois résista, Zora sourit posa le second pied, resta quelques minutes sans bouger, puis revint sur la terre ferme. Comme guérie de sa blessure, comme soulagée d'un poids, elle sourit comme avant, releva ses jupons couleur arc-en-ciel, et se mit a courir, courir, courrir, rejoindre ses proches, rejoindre les funambules, rejoindre le soleil, et elle comprit que si celui-ci semblait l'avoir déserté, c'était simplement qu'il était parti pour revenir sous d'autres formes.
C'est ainsi que tout redevint presque normale. Si avant Zora avait été une tzigane différente des autres, si elle avait toujours attiré l'attention sur elle, ce fut encore plus le cas. Elle redevint équilibriste, en se servant de ses autres sens pour la guider, elle chanta et refit de la guitare, dansa avec les autres qui la guidaient, et lisaient la bonne aventure. Zora vécu ainsi jusqu'a 18 ans et si sa vie jusque la a été bouleversée, elle continue a rayonner, elle attend ses frères tous partis a la guerre, surveille Zed fait trop le clown devant les jolies filles, enfin elle ne peut pas trop le gronder, vu que c'est son métier. Elle surveille la santé fragile de son père, et refuse les avances de ses nombreux soupirants attirés par ce mystère qui entoure la tzigane aux yeux d'argent.

V. QUESTIONS HORS-JEU

Comment trouvez-vous le design ? Hum.... ( petite blaguounette bidon)...affreux, changer touttttttttt ( pauvres admins) ...Franchement...So beautiful, vous croyez quoi...y'a des pros ici, pffff. xD ( je me tais)

Comment avez-vous connu le forum ? Hum, par forum actif xD ( -_- ), Je suis la maman du pitit. ( xD j'ai n'a fait que l'enfanté xD je le tais une seconde fois je pars en cacahuète)